"SACROSANCTUM CONCILIUM" (Paul VI)
I. 5 )
L'oeuvre du salut accompli par le Christ./...Car c'est du côté du Christ
endormi sur la croix qu'est né "l'admirable sacrement de l'Eglise tout entière."
Le vendredi saint , le Christ a été tué , comme il l'avait annoncé (Mc 9,31) ; il ne s'est pas "endormi" sur la croix.
Le Christ a offert sa vie en sacrifice à Dieu une seule fois , en mourant sur la croix ; il n'a jamais offert sa vie en sacrifice à Dieu sans mourir , en s'endormant.
Un sacrifice à Dieu dans lequel le Christ donne sa vie et la reprend (en un seul "acte" selon la Messe) n'est pas en rapport avec le Sacrifice de la croix : Le Christ n'a connu le vendredi saint ni dormition ni résurrection.
La liturgie ?
S.Pie X a écrit : " On ne doit pas prendre au sens historique tout ce que S.Paul raconte de l'institution de l'Eucharistie." (Syll. Prop.45 Denz 2045) J'en déduis sans abuser qu'il ne faut pas non plus prendre au sens historique tout ce que S.Luc raconte , en particulier " Il fit de même pour la coupe
après le repas " (sous-entendu du Séder) . Il faut prendre au sens historique ce qu'il n'a pas écrit : " Il fit de même pour la coupe
à la fin du repas " (sous-entendu eucharistique) . En effet , que se passe t-il quand on prend au sens historique ce que S.Paul et S.Luc ont écrit ? On comprend que les azymes et la coupe n'étaient pas conjoints au cénacle , alors que la transsubstantiation à la Messe rend nécessaire cette conjonction.
Il ne faut pas non plus prendre au sens historique ce que S.Matthieu et S.Marc ont raconté , et rompre le pain avant de dire "ceci est mon corps" ; sinon on ne peut pas élever le corps glorieux du Christ ressuscité.
Et puis , il ne faut pas non plus prendre au sens historique que JESUS ait dit "Faites ceci en mémoire de moi" dès qu'il eut présenté son corps , comme le racontent S.Paul et S.Luc ; sinon , Il l'aurait ordonné deux fois , dissociant son corps et son sang comme si l'un n'était pas dans l'autre et inversement , ce qui est impossible puisque l'Esprit Saint opère la transsubstantiation !
En conclusion , il ne faut pas prendre au sens historique ce que racontent les récits de l'Institution ; il faut prendre au sens historique la liturgie de la Messe.