04/2014 à 09:45 AFP Portail Orange

Cameroun : enlèvement de deux prêtres italiens dans le nord du pays

Deux prêtres italiens ont été enlevés dans le nord du Cameroun. Selon une agence italienne, une religieuse canadienne aurait aussi été enlevée.

Deux prêtres italiens ont été enlevés dans la nuit de vendredi 4 à samedi 5 avril. Le ministère des Affaires étrangères italien a mis sur pied une unité de crise et alerté son ambassade à Yaoundé. Le ministère des Affaires étrangères n'a pas voulu donner davantage de détails.

Selon l'agence italienne Ansa, une soeur canadienne a également été enlevée au cours de la même opération menée par des hommes armés dans la nuit de vendredi à samedi. L'agence Ansa ajoute que l'enlèvement a eu lieu dans le nord du Cameroun par des hommes armés qui sont arrivés à bord de plusieurs véhicules vers 02H00 locales et ont dévasté les habitations des religieux, originaires de Vicence, avant de les enlever.

L'un des deux prêtres enlevés dans la nuit de vendredi à samedi était au Cameroun depuis plus de six ans tandis que le second était arrivé depuis un an environ, selon la même source. Selon le site du Corriere della Sera, les religieux se trouvaient dans le diocèse de Maroua, dans l'extrême nord du pays, près de la frontière avec le Nigeria.

Ces enlèvements sont intervenus trois mois après la libération du prêtre français Georges Vandenbeusch, qui avait été kidnappé dans la même région à la mi-novembre 2013 puis détenu au Nigeria voisin.

05/04/2014 à 13:13 Portail Orange
Le père Georges Vandenbeusch "remué" après l'enlèvement de religieux au Cameroun

Le père Vandenbeusch, enlevé au Cameroun et retenu en otage au Nigeria pendant plus d'un mois, s'est dit "assez remué" à l'annonce de l'enlèvement de deux prêtres italiens et d'une religieuse dans l'extrême-nord du Cameroun.

"J'ai été assez remué", a déclaré le père Vandenbeusch à l'annonce du kidnapping de deux prêtres italiens et d'une religieuse canadienne dans la nuit de vendredi 4 à samedi 5 avril. "J'étais conscient que ça pouvait se renouveler", a ajouté l'homme d'Église qui avait été kidnappé dans le nord du Cameroun à la mi-novembre 2013 puis détenu au Nigeria voisin jusqu'à sa libération le 31 décembre.

Originaire du même diocèse, le père Georges Vandenbeusch "connaît bien" les trois religieux. "Contrairement à moi, eux sont vraiment là-bas depuis de nombreuses années. C'est un peu devenu leur pays. Ils y sont très attachés", a-t-il souligné.

"Ils connaissent les langues locales, font des travaux de traduction. Ils n'habitaient pas dans des quartiers protégés, ils vivaient avec la population", a indiqué Georges Vandenbeusch. Selon lui, les trois religieux "n'étaient visiblement pas gardés". Les ravisseurs auraient visé les Occidentaux, a-t-il ajouté, puisque deux soeurs camerounaises de la localité auraient été laissées "tranquilles" au moment de l'enlèvement.

En l'absence de revendication officielle, il est toutefois resté prudent: "Ont-ils été emmenés au Nigeria? Je ne sais pas. Tchère, la paroisse où ont été enlevés les religieux, est situé à près d'une soixantaine de kilomètres de la frontière avec le Nigeria."

"Je suis un peu inquiet pour eux car Boko Haram a multiplié les menaces et commis beaucoup d'exactions à la frontière", a-t-il poursuivi. Ce groupe islamiste nigérian avait revendiqué son enlèvement comme celui de la famille Moulin-Fournier, qui avait aussi été relâchée en 2013.