20/04/2014 à 13:11 AFP Portail Orange
Le président iranien relève "des insuffisances" dans les droits des femmesLe président iranien Hassan Rohani a relevé "des insuffisances dans les droits des femmes et l'égalité entre les sexes", un signe encourageant dans ce pays où les femmes sont victimes de nombreuses discriminations dans la loi et dans la pratique, notamment en matière de mariage, de divorce et d'héritage.
Hassan Rohani veut faire plus pour les droits des femmes. Le président iranien, qui prononcait un discours pour la Journée nationale de la femme, a admis dimanche qu'il existait encore beaucoup "d'insuffisances" en la matière et qu'elles ne doivent pas être considérées comme des citoyens de seconde zone.
"Aujourd'hui, les femmes bénéficient de nombreux droits mais il existe toujours des insuffisances dans les droits des femmes et l'égalité entre les sexes", a déclaré le président devant des représentantes de "l'élite féminine" du pays selon les médias, qui ont chaudement applaudi son discours.
"L'injustice et la violence contre les femmes doivent cesser", a-t-il souhaité. "Selon les règles islamiques, l'homme n'est pas le premier sexe ni la femme le second sexe (...) les femmes sont aux côtés des hommes et les deux sont égaux".
Hassan Rohani, élu en juin 2013 avec le soutien des réformateurs et des modérés, prône une plus grande ouverture politique, culturelle et sociale en Iran, régulièrement critiqué par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme pour les discriminations dont sont victimes les femmes.
La Journée de la femme est célébrée en Iran le jour anniversaire de Fatima, la fille du prophète. Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, les femmes sont victimes de nombreuses discriminations dans la loi et dans la pratique, notamment en matière de mariage, de divorce et d'héritage.
Une femme ne peut quitter le pays seule sans la permission écrite d'un membre masculin de sa famille et, selon la loi islamique en vigueur dans le pays, le témoignage d'une femme devant un tribunal équivaut à la moitié de celui d'un homme.
M. Rohani, un religieux de rang moyen, a assuré qu'on ne pouvait pas "marginaliser la moitié de la société", soulignant cependant que l'Iran n'avait pas "besoin de suivre le modèle de l'Occident pour les femmes iraniennes".
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait été critiquée par des responsables conservateurs pour avoir rencontré des militantes en marge de sa visite à Téhéran, le 8 mars, qui marque la Journée internationale de la Femme.
Narghess Mohammadi, avocate et ancienne directrice du Cercle des défenseurs des droits de l'Homme (CDDH) créé par la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, et la mère de Sattar Beheshti, un blogueur iranien mort en prison fin 2012, faisaient partie des invitées.