Rio de Janeiro. Emeutes avant le Mondial

27 avril 2014 à 06h49/ Vu du Brésil par Aglaé de Chalus /

Jeudi dernier, les habitants de la petite favela de Pavão-Pavãozinho, en plein coeur du quartier touristique de Copacabana, à Rio de Janeiro, criaient leur colère après la mort, attribuée à la police, d'un jeune danseur, Douglas. « État assassin », « Justice ! », scandaient-ils.

Au-delà de ce décès, les manifestants pointent du doigt l'échec de la politique de pacification.

Spécialement créée, il y a cinq ans, à Rio, et installée depuis dans 174 favelas de la ville afin de rétablir l'ordre et chasser les trafiquants à l'approche des grands événements, l'UPP, l'unité de police pacificatrice, a été impliquée dans plusieurs affaires de tortures et de violences récemment.

« Les UPPs étaient une bonne initiative à l'origine, reconnaît Antônio Carlos Costa. Mais la politique mise en place n'a pas été suffisamment ambitieuse. Les UPPs sont en sous-effectif », assure-t-il.

Pour lui, la pacification s'est limitée trop longtemps à une simple « policiarisation » des favelas. « Il faut avant tout permettre un meilleur accès à l'éducation, à la santé, aux loisirs... La mise en place des UPPs n'est qu'un pansement, qui ne soigne pas les causes de la misère. »

L'émeute de mardi, qui a semé la panique à Copacabana, après la découverte du corps de Douglas, a fait ressurgir les craintes sur la capacité de Rio à assurer la sécurité pendant le Mondial de football.

Ces derniers mois, les violences et les affrontements entre police et trafiquants se sont multipliés partout dans la ville.