Chapitre 5-
L’islam fut l’invention de Mohamed L’origine purement humaine de l’islam[24] n’est pas démontrable au sens strict du terme, comme d’ailleurs son origine divine. Quelques signes peuvent cependant l’indiquer.
Un signe de théologie judéo-chrétienne
Les musulmans l’ont reconnu : Jamais Mohamed n’a obtenu de Dieu un quelconque miracle pour confirmer l’origine divine de ses dires. On lui en demanda souvent. « Les incrédules disent : Est-ce que par hasard Dieu ne lui [Mohamed] aurait donné aucun pouvoir pour faire des miracles ? Tu n'es donc qu'un donneur d'avis... » Coran* 13, 7 « Ils disent : à moins qu'il n'y ait des miracles qui lui soient envoyés de la part de son Seigneur, nous ne croirons pas. Réponds-leur : les signes (miracles) sont chez Dieu, et moi, je ne suis qu'un apôtre chargé d'avertir. Ne leur suffit-il pas que nous t'ayons envoyé le livre dont tu leur récites les versets ?[25]».
Les musulmans voient dans la poésie du Coran la preuve suprême de sa révélation puisque Mohamed était illettré. "Le Coran* est le miracle de Dieu". Il y a certes un prodige, une certaine beauté poétique. Mais peut-on parler de miracle dans un peuple habitué à la tradition orale et qui se réunissait pour la veillée autours de conteurs ?
L’absence de miracle pose un problème théologique. Il est légitime que Dieu justifie sa parole par un signe indubitable venant de lui. Jésus ni aucun des prophètes anciens n’ont refusé de donner ce genre de signe sans quoi n’importe qui pourrait s’affirmer prophète de Dieu. Le propre des sectes d’origine humaine n’est-il pas de demander une foi sans restriction envers un homme qui se dit envoyé de Dieu, sans jamais le prouver ? Jésus fit des miracles. Il tint à prouver ses dires car il pensait, sans illusion sur la réaction de foi des hommes, que cela était nécessaire. Vers la fin de sa vie, il donna aux responsables Juifs d’être témoin d’un miracle d’origine nécessairement divine. Tout théologien du monothéisme le sait, nul autre que Dieu, pas même un ange, ne peut ressusciter un mort qui « sent déjà »[26].
On reprocha souvent à Mohamed d’inventer lui-même ses sourates puisqu’elles tombaient du ciel comme cela, sans preuve. Lui les dictait à ses proches. Parfois, elles variaient selon les circonstances. Ainsi, l’autorisation de n’avoir que quatre épouses fut transformée spécialement pour lui en davantage, « compte tenu de la présence de veuves de guerre ». De même, le vin fut d’abord autorisé. Mohamed se ravisa, voyant les effets de l’alcool sur des proches.
Les Hadith* reconnaissent cette ambiguité du Coran*. Il fut révélé de sept manières différentes : Omar-ben-El-Khattâb disait : « J'ai entendu Hîcham réciter la sourate d'El-Forqân autrement qu'on ne la récitait d'ordinaire. Or l'Envoyé de Dieu me l'avait fait réciter lui-même. Je fus sur le point de me précipiter immédiatement sur Hîcham... Je le traînai devant l'Envoyé de Dieu et dis à ce dernier : Je viens d'entendre cet homme réciter le Coran autrement que tu me l'as fait réciter toi-même. Lâche-le, me dit le Prophète ; et il dit à Hîcham de réciter. Celui-ci récita. C'est ainsi qu'a été révélée cette sourate, ajouta le Prophète. S'adressant alors à moi il me dit de réciter. Je récitai. C'est bien ainsi que cette sourate a été révélée, ajouta-t-il encore. Le Coran a été révélé de sept manières.[27]»
Anas-ben-Malik rapporte que « Hodzaïfa fut effrayé de la diversité que les Musulmans apportaient dans la récitation du Coran... "Otsman, arrête les Musulmans avant qu'ils ne soient, sur leur Livre, dans un désaccord pareil à celui des Juifs et des Chrétiens…" Ils décidèrent de faire un recueil du Coran... quand les copies furent achevées, Otsman rendit les feuillets à Hafsa et il envoya de tous cotés des exemplaires qu'il avait fait exécuter, ordonnant de brûler tout feuillet ou exemplaire complet qui contiendrait autre chose que le Coran qu'il venait de faire exécuter...[28]»
Tout cela paraît bien humain et peu conciliable avec une dictée mot à mot, à moins que l’on entende ce mot à mot avec souplesse. A cela, les théologiens musulmans ont des réponses, intéressantes, distinguant la lettre de l’esprit. Mais elles ont du mal à justifier la revendication d’une différence avec les modes de révélation des autres religions monothéistes… Tout cela ressemble plus à de l’inspiration qu’à de la dictée.
- Citation :
- http://eschatologie.free.fr/islam/2isorigineis.htm#_Toc533831395