Les évêques de Terre sainte « inquiets » des attaques contre les chrétiensLes évêques de Terre sainte condamnent la violence antichrétienne en Israël.
30/4/14 - 12 H 42 La Croix
(Mgr Giancinto Boulos MARCUZZO, évêque de Nazareth,à Paris le 18 octobre 2005.)
La police a arrêté mardi 29 avril un homme soupçonné d’avoir menacé de mort l’évêque de Nazareth.
De nombreux couvents chrétiens et mosquées sont la cible depuis 2009 d’attaques menées par des extrémistes juifs.
L’assemblée des évêques catholiques de Terre sainte a condamné « avec inquiétude », mardi 29 avril, la multiplication des attaques menées par des extrémistes juifs contre des chrétiens en Israël, alors que la police vient d’arrêter un homme suspecté d’avoir menacé de mort Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, évêque de Nazareth.
« En l’absence d’une véritable réponse (des autorités), c’est en train de devenir un phénomène dangereux, une menace pour tout le monde », ont regretté les évêques, à moins d’un mois de la première visite du pape François en Terre sainte.
La police israélienne a annoncé mardi l’arrestation d’un homme soupçonné d’avoir menacé de mort Mgr Marcuzzo et ses fidèles, et a rapporté des actes de vandalisme contre une église et une mosquée dans le nord du pays.
« Un suspect est allé (dimanche 27 avril) au domicile de (Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo) et lui a remis une lettre de menaces », a expliqué le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld, affirmant que l’homme avait été arrêté dans la ville voisine de Safed (nord).
La lettre exige que tous les chrétiens « à l’exception des protestants et des anglicans » quittent Israël avant le 5 mai et menace de tuer l’évêque et l’ensemble de sa communauté s’ils n’obtempèrent pas.
La missive, signée du « Messie, fils de David », cite des sources juives présentant le christianisme comme une forme d’idolâtrie.
Le suspect, un juif d’une quarantaine d’années, a réclamé que son message soit publié par les médias avant 16 heures mardi, en affirmant que chaque heure de retard coûterait « la vie à 100 âmes chrétiennes ».
Vandalisme contre des églises et des mosquées
Toujours dans le nord d’Israël, la police enquêtait mardi sur des actes de vandalisme et de profanation commis dimanche 27 avril contre l’église de Tabgha, sur le site où JESUS a multiplié les pains selon la tradition chrétienne, au bord du lac de Tibériade.
Des adolescents juifs ultraorthodoxes y ont arraché des croix, agressant et injuriant une visiteuse d’un couvent de bénédictines, ont précisé des responsables catholiques locaux.
Un graffiti anti-musulman a aussi été retrouvé mardi sur les murs d’une mosquée à Fureidis, dans le nord d’Israël.
Dimanche également, une église orthodoxe a été la cible d’une agression à al-Bassah (nord-ouest d’Israël) pendant un baptême.
Au début du mois, des graffitis antichrétiens avaient été découverts sur les murs du monastère de Notre-Dame de Palestine, à l’ouest de Jérusalem, dernier épisode d’un phénomène qui prend de l’ampleur et touche les lieux de culte chrétiens comme musulmans.
Depuis 2009, des attaques ont ciblé une trentaine de mosquées ou de couvents chrétiens, comme en janvier, l’abbaye bénédictine de la Dormition, sur le Mont Sion, à Jérusalem, en 2013 le monastère de Beit Jamal, tout près de Beit Shemesh, ou encore en 2012 le monastère trappiste de Latroun.
Des colons extrémistes et des activistes d’extrême droite s’en prennent régulièrement, sous l’appellation du « Prix à payer », à des Palestiniens ou Arabes israéliens, à des lieux de culte musulmans et chrétiens, à des militants pacifistes ou même à l’armée, en réaction à des décisions ou des actes qu’ils jugent hostiles.
Avec AFP