Moines de Tibéhirine. Le juge tape du poing sur la table
9 juillet 2014 à 14h53 / AFP /

Le juge français Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'assassinat des moines de Tibéhirine en 1996, s'impatiente. Bien que l'Algérie ait accepté qu'il aille faire procéder à l'autopsie des têtes des religieux décapités, le magistrat antiterroriste a dû reporter deux fois cette année cette visite, notamment faute d'avoir reçu l'invitation officielle d'Alger.

"Je ne vais pas m'immoler par le feu pour un dossier"

"Un juge qui fait une enquête est obligé de faire une autopsie, dans une affaire criminelle, a-t-il expliqué. Personne ne comprendrait qu'elle n'ait pas lieu". Confiant son désarroi, le juge a expliqué qu'il ne pouvait rien faire d'autre : "Je ne vais pas m'immoler par le feu pour un dossier !", a-t-il lancé.

Malgré les efforts du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui avait estimé en juin, au retour d'une visite à Alger, que le juge d'instruction pourrait se rendre sur place dans les jours suivants, le magistrat n'a pas encore reçu d'autorisation.

Le rapt des religieux, dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, avait été revendiqué par le Groupe islamique rmé (GIA), mais l'enquête s'est aussi orientée vers une possible bavure de l'armée algérienne.