Angleterre. Église anglicane : des femmes pourront devenir évêques
14 juillet 2014 à 20h25
Le synode général de l'Église anglicane d'Angleterre a voté, ce lundi, en faveur de femmes évêques, une réforme historique qui devrait ouvrir la voie à de premières ordinations dès 2015.
Les trois collèges de délégués réunis à York (nord de l'Angleterre), ont approuvé, à la majorité requise des deux tiers, ce changement, défendu par l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, chef spirituel des 80 millions d'Anglicans dans le monde. Ce dernier a dû user de ses talents de médiateur pour convaincre la frange la plus traditionaliste de son Église. Le vote sur cette réforme, qui divisait l'Église d'Angleterre depuis plusieurs décennies, a été accueilli par des applaudissements et quelques cris de joie. Environ 150 personnes, dont des femmes prêtres, sont sorties pour célébrer l'événement, en débouchant des bouteilles de champagne et se donnant l'accolade. Par souci de cohésion d'une Église confrontée à la désaffection croissante des fidèles, des dispositions ont été prises pour apaiser les opposants à la réforme, notamment les « anglo-catholiques », un groupe proche du Vatican. Ainsi, les paroisses traditionalistes ne souhaitant pas être sous l'autorité d'une femme évêque pourront demander à être dirigées par un homme.
Échec d'une première tentative en 2012
Un précédent vote, en novembre 2012, avait échoué de seulement six voix. Les deux premiers collèges des évêques et du clergé avaient validé la réforme, mais cette dernière avait achoppé sur des résistances au sein du collège des laïcs. L'échec avait ravivé des divisions profondes au sein de cette Église, qui dispose d'un statut officiel en Angleterre puisque son gouverneur suprême est la reine Elizabeth II. L'Église s'était vue reprocher une approche rétrograde contrastant avec l'attitude plus progressiste d'autres Églises anglicanes, comme celles du Pays de Galles, des États-Unis, d'Australie, du Canada et du Swaziland, qui autorisent l'ordination des femmes évêques. L'anglicanisme est né d'une scission avec l'Église catholique au XVIe siècle, après le refus du pape d'accorder au roi Henri VIII l'annulation de son mariage. * Désigne une assemblée délibérative d'ecclésiastiques.