Après 23h. L'été revient, les couvre-feux pour les jeunes ados aussi
14 juillet 2014 à 06h35

Après 23 h, un adolescent n'aurait rien à faire seul dehors : avec le retour de l'été, plusieurs municipalités ont décrété des couvre-feux, considérés comme une manière de responsabiliser les parents, passibles d'une contravention.

Ces mesures sont limitées dans le temps et s'appliquent aux mineurs non accompagnés de moins de 16 ou 13 ans. En cas d'urgence ou de danger imminent, la police peut ramener le mineur chez lui ou saisir la justice. Plusieurs communes, UMP notamment, ont mis en place un couvre-feu. C'est aussi le cas du maire de ., Robert Ménard, soutenu par le Front National. Son couvre-feu s'applique aux moins de 13 ans dans l'hyper-centre et dans un quartier populaire de sa ville. Selon lui, c'est « d'abord pour les gosses ». « Seuls quatre bobos parisiens vont penser que c'est le fascisme en oeuvre », se défend-il. Pour le maire UMP d'Asnières (Hauts-de-Seine), Manuel Aeschlim, le couvre-feu, « appliqué avec discernement, évite aux jeunes de faire des bêtises ou des mauvaises rencontres ».

Marquer une couleur politique

Dans les municipalités qui ont mis en place des couvre-feux, peu d'arrestations ont été observées. Pour Jean-Pierre Rosenczveig, ex-président d'un tribunal pour enfants de Seine-Saint-Denis, « ces arrêtés ne font que marquer une couleur politique territoriale ». Le juge leur concède un intérêt : ils rappellent « aux enfants qu'ils doivent obéir aux parents et aux parents qu'ils ont des responsabilités ». La Ligue des droits de l'homme demande quant à elle des « mesures d'accompagnement » pour les adolescents noctambules, plutôt que des mesures répressives. Elle évoque aussi la possibilité de poursuivre pour « maltraitance » des parents qui laisseraient traîner leurs enfants à des heures indues.
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