Le « non » à l'indépendance de l'Ecosse en tête des derniers sondages
Le Monde.fr avec AFP | 17.09.2014 à 03h56 • Mis à jour le 17.09.2014 à 10h16
A moins de quarante-huit heures du référendum prévu jeudi 18 septembre sur l'indépendance de l'Ecosse, difficile de parier sur l'issue du scrutin tant celui-ci sera ouvert. Toutefois, trois sondages publiés dans la soirée de mardi 16 septembre donnent le « non » des partisans de l'union en avance de 4 points sur leurs opposants.
Leurs résultats sont, en effet, identiques si l'on exclut les personnes sans opinion : le « no » l'emporte dans tous les cas avec 52 % des intentions de vote face au « yes », qui recueille, lui, 48 %. Ces enquêtes ont été réalisées à partir de vendredi, jour où les deux camps ont encore accentué leurs efforts pour convaincre les électeurs.
Le camp des indépendantistes a salué l'annonce de ces trois sondages. « Nous sommes tout près d'un succès jeudi », a ainsi réagi Blair Jenkins, à la tête du mouvement Yes Scotland.
« LE SERMENT »
Mardi, les trois partis traditionnels britanniques ont joué leur va-tout en publiant une déclaration conjointe solennelle promettant une autonomie accrue aux Ecossais s'ils votaient non à l'indépendance. La tribune, qui réitère des engagements pris précédemment, a été publiée en « une » du principal quotidien écossais, le Daily Record, sous le titre « Le serment » (« The Vow »).
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Le document a été signé par le premier ministre conservateur, David Cameron, le leader du parti d'opposition travailliste, Ed Miliband, et le vice-premier ministre libéral-démocrate, Nick Clegg. Selon le texte, en cas de victoire du non, les négociations sur le transfert de nouveaux pouvoirs à Edimbourg démarreraient dès le lendemain du référendum. Les auteurs du texte se sont engagés à ce que le gouvernement écossais ait « le dernier mot » sur le financement du National Health Service (NHS), son système de santé public, l'un des thèmes majeurs de la campagne.
Pour le premier ministre écossais et chef de file des indépendantistes, Alex Salmond, il s'agit d'une « offre vide de dernière minute ». Elle ne va « pas dissuader le peuple d'Ecosse de saisir jeudi l'immense opportunité de confier à l'Ecosse l'avenir de l'Ecosse », a-t-il déclaré à la BBC.
L'EFFERVESCENCE CONTINUE
Mais à Londres, certains s'inquiètent des concessions accordées à Edimbourg. Selon plusieurs commentateurs, elles menaceraient de conduire à une fédéralisation, voire une « balkanisation » du Royaume-Uni.
Quoi qu'il en soit, un nombre record d'électeurs écossais se sont inscrits pour voter et le taux de participation promet d'être très élevé. A Edimbourg, les médias du monde entier affluent pour couvrir l'éventuelle naissance d'une nouvelle nation et son corollaire, l'affaiblissement douloureux d'un royaume.