Les Castro se rapprochent de Dieu

31 août 2014/ Vu de Cuba par Hector Lemieux /

C'est un miracle, plus d'un demi-siècle après la révolution de Fidel Castro. Cuba la communiste autorise la construction d'une église catholique à Santiago, la deuxième ville du pays. Du jamais vu depuis 1958 ! Le régime a fait don de 25 tonnes de poutres d'acier qui ont servi à la fabrication d'un immense autel lors de la visite du pape Benoît XVI, en mars 2012. En novembre de la même année, l'ouragan Sandy a détruit de nombreuses églises à Santiago. La grande ville de l'Oriente (l'Est) était alors toute désignée pour recevoir une église. Si Raùl Castro devient l'ange gardien de l'Église, celle-ci revient de loin. Aux débuts de la révolution, 70 % des habitants de l'île se définissaient comme catholiques. Prétextant que certains prêtres avaient participé au débarquement de la Baie des Cochons organisé par les Américains, en 1961, Fidel Castro avait alors expulsé plusieurs centaines d'entre eux. Les catholiques ont été mis au ban et les églises n'ont reçu aucun financement, tombant peu à peu en ruines. En 1998, la visite du pape Jean Paul II a constitué un tournant majeur. Le catholicisme a retrouvé la liberté d'expression, tout en se gardant de prendre une position trop politique. Pour construire leur nouveau lieu de culte, les autorités ecclésiastiques devront trouver l'équivalent en dollars de 190.000 euros, probablement auprès des catholiques cubains des États-unis. Ce ne sera pas le plus dur. L'Église devra convaincre les Cubains de l'Oriente, plus sensibles à la santeria, religion afro-cubaine, qu'au catholicisme.