Ebola, coronavirus : alerte aux virus pour le grand pèlerinage à La Mecque
Mots clés : Ebola, Coronavirus
Par figaro iconClarence Rodriguez - le 01/10/2014
L'Arabie saoudite attend plus d'un million de pèlerins étrangers pour le hadj. Déjà confrontées au coronavirus, les autorités sont «sur le pied de guerre» face à la menace du virus Ebola.
Des moyens de prévention exceptionnels ont été déployés dans les villes sacrées de Médine et de La Mecque. Le terminal de l'aéroport international King Abdulaziz à Djedda est transformé en véritable bunker médicalisé. Huit cent cinquante médecins, infirmiers et personnel médical sont mobilisés. Ils doivent impérativement porter gants, masques et blouses de protection, condition sine qua non selon le Dr Abdulaziz Ben Saeed, conseiller du ministre saoudien de la Santé. «Les personnels médicaux sont avant tout formés à se protéger eux-mêmes, explique l'officiel. C'est le plus important car s'ils ne sont pas protégés, ils ne peuvent pas travailler. Dans un souci de prévention, nous organisons des exercices d'entraînement pour que le personnel puisse gérer au mieux la situation.»
À sa descente d'avion, chaque pèlerin en provenance de l'étranger doit se soumettre à une série de tests de dépistage du virus Ebola. «Ces tests ont été mis en place sur la base des recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé)», précise le Dr Abdulaziz Ben Saeed. Toute personne qui entre sur le territoire saoudien doit obligatoirement remplir un formulaire médical puis passer par un sas, devant une caméra thermique. Au moindre doute, la personne est évacuée vers un hôpital de Djedda. Tous les établissements de la ville sont en alerte.
«Le risque zéro n'existe pas», nous confie le Dr Ben Saeed. Et de rajouter, inquiet: «En fait, j'ai toujours peur. Même sans Ebola ou tout autre problème de santé. Nous ne voulons pas être une source de problèmes pour le monde, pas uniquement pour épargner notre propre population mais aussi pour protéger le monde entier de toute menace.»
Pour éviter toute propagation du virus Ebola, les autorités sanitaires ont déconseillé le hadj cette année aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux malades chroniques. Aucun visa n'a été délivré cette année aux pèlerins de Guinée, Liberia et Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par Ebola.
Autre menace sanitaire à gérer, le coronavirus ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Depuis juin 2012, l'épidémie a contaminé 700 personnes en Arabie saoudite, dont 300 en sont décédées. «Nous avons constaté, explique le Dr Ben Saeed, que la propagation du virus s'est considérablement développée dans les hôpitaux où les mesures de prévention n'ont pas toujours été respectées par les personnels soignants (pas de gants, pas de masques.) Les hôpitaux sont donc au cœur du problème.»
Il est conseillé aux pèlerins qui vivent dans un espace restreint de bien se laver les mains et de porter un masque durant toute la durée du pèlerinage.
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