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| Le Synode extraordinaire sur la famille | |
| Auteur | Message |
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Le Synode extraordinaire sur la famille Sam 04 Oct 2014, 8:49 am | |
| Présentation du Synode extraordinaire sur la famille
2014-10-03 Radio Vatican
C’est dans deux jours que sera donné le coup d’envoi du premier des deux synodes sur la famille convoqués par le Pape François. Un synode extraordinaire sur le thème : les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation, qui rassemblera 253 participants dont 13 couples, 38 auditeurs et auditrices, 8 délégués fraternels, les présidents des 114 conférences épiscopales du monde entier, les chefs des 13 Eglises catholiques orientales, les responsables de tous les dicastères de la Curie romaine.
L’assemblée, qui sera inaugurée dimanche par une concélébration solennelle présidée par le Pape, durera deux semaines et s’achèvera par la publication d’un Message au peuple de Dieu et d’un document final qui sera remis au Pape et qui servira de base pour la préparation du deuxième synode sur la famille qui aura lieu dans un an. La première étape a été présentée ce vendredi matin dans la salle de presse du Saint-Siège par le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des évêques.
Compte-rendu de Romilda Ferrauto
Un Synode urgent, bref ; le début d’un parcours qui s’achèvera dans un an. C’est dire l’enjeu de l’assemblée qui s’ouvre dimanche. Une assemblée qui a été précédée d’un questionnaire adressé pour la première fois dans l’histoire des synodes à l’ensemble du Peuple de Dieu. Le Saint-Père a voulu que tous les fidèles soient consultés sur des questions aussi sensibles. Car il faut agir vite. La famille aujourd’hui n’est pas la même qu’il y a trente ans, a expliqué le cardinal Baldisseri devant la presse. Or, l’Eglise ne peut pas rester figée dans le temps et ne pas tenir compte de la réalité. La religion chrétienne n’est pas une idéologie, insiste le Secrétaire général du Synode, elle vit dans l’histoire ; elle peut et doit donc évoluer. Au cours de ce synode, les participants seront invités à s’exprimer librement, clairement, avec franchise et courage. L’objectif est de chercher ensemble la vérité.
Le cardinal Baldisseri regrette que les commentaires des médias aient été jusqu’ici phagocytés par la question ultra-sensible des divorcés-remariés, alors que le document de travail fait état de multiples défis : pauvreté, polygamie, abus sexuels, violence, unions libres, contraception… Sur quelques dossiers, les attentes sont nombreuses, les prises de parole multiples et parfois divergentes. Les esprits s’échauffent. Le Secrétaire général du Synode invite à ne pas tirer des conclusions hâtives alors que les jeux sont encore loin d’être faits. Il ne faudrait pas , souligne-il, que l’effervescence et la confusion finissent par détourner les débats. Ceux qui se sont exprimés ces jours derniers étaient libres de le faire, mais leurs prises de position n’engagent qu’eux et ne constituent que des contributions parmi tant d’autres. Le cardinal Baldisseri reconnaît que ce synode portera la marque du Pape François, du vent nouveau qui souffle sur l’Eglise. Mais s’il sera sans nul doute à l’écoute des laïcs, ce Synode, rénové dans sa méthodologie, reste et restera une assemblée d’évêques. Les sessions seront thématiques et c’est nouveau. Chaque session sera ouverte par le témoignage d’un couple, treize en tout, venus de plusieurs régions du monde. Le Saint-Père assistera aux débats.
Le Synode sera soutenu par la prière. Pendant toute la durée de cette assemblée extraordinaire, des temps de prière seront organisés en la Basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome. Tous les soirs à 18h, une messe pour la famille sera célébrée, en présence des reliques des bienheureux époux Zélie et Louis Martin et de leur fille Sainte-Thérèse de Lisieux
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| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Le Synode extraordinaire sur la famille Sam 04 Oct 2014, 8:51 am | |
| Le synode – mot que l’on pourrait traduire par faire route ensemble, d’où aussi réunion ! – qui a lieu à Rome du 5 au 19 octobre, est à comprendre ainsi, comme une mise en œuvre active de ce désir du Christ pour l’humanité. Il nous faut être proches de ce synode, par la pensée, par la prière , et par un souci de véritable information, au-delà des clichés ou des réflexions étroites et partisanes, car beaucoup nous attendent comme relais d’espérance.
De quoi s’agit-il ? Des "défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation". Ici, chaque mot compte, et peut-être faut-il les prendre séparément avant de les relire ensemble ! Qu’au cœur de la réalité des familles aujourd’hui et de ce qu’elles vivent, dans le bonheur comme dans les épreuves, dans les défis qu’elles ont à relever et que nous connaissons d’expérience (réalités du couple, des enfants, de l’éducation, des jeunes, enjeux économiques et de l’insertion dans la société, défi de la fidélité, nouvelles réalités familiales…) soit dite une parole porteuse d’espérance, une parole de bonne nouvelle qui exprime la proximité de Dieu et sa bienveillance envers tous.
P. Jacques Nieuviarts, Assomptionniste, conseiller éditorial de Prions en Église |
| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Le Synode extraordinaire sur la famille Sam 04 Oct 2014, 8:53 am | |
| Une veillée de prière émouvante en préambule au synode
2014-10-04 Radio Vatican
À la veille de l'ouverture officielle du synode sur la famille, les pères synodaux et le Pape François ont participé ce samedi 4 octobre à une veillée place Saint-Pierre, organisée à l'initiative de la conférence épiscopale italienne. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté à ce "prologue" du synode, l'ancrant dans une ambiance à la fois très priante et festive, mêlant toutes les générations.
Trois couples ont donné leur témoignage sur leur expérience de l'amour et de la famille. Deux jeunes fiancés, Antonio et Roberta, ont évoqué leur cheminement vers le mariage. Margherita et Marco, mariés depuis 17 ans, ont eux dit leur joie d'avoir transmis la vie à 4 fils, auxquels s'est ajoutée une petite fille qu'ils ont adopté tout récemment, et qui est maintenant âgée d'un an. Enfin Antonella et Nicola, père de deux enfants de 14 et 11 ans, ont vécu l'expérience de la séparation entre 2007 et 2013. Ils ont évoqué leur parcours de réconciliation et le recommencement de leur vie de couple et de famille, avec l'aide du programme "Retrouvaille", une association qui aide les couples en difficulté. Leur témoignage a beaucoup marqué l'assistance, émue par ce parcours atypique.
Ces témoignages alternaient avec des chants et des lectures bibliques, issues du Livre de la Genèse, montrant la beauté de la complémentarité entre hommes et femmes dans l'acte créateur de Dieu. S'appuyant sur le récit de la Genèse, en prenant la parole spontanément, le Pape François a insisté sur le fait que « nous sommes créés pour aimer, et que Dieu a créé l'homme et la femme, pas seulement l'homme, pas seulement la femme, mais les deux ensemble, à son image.»
La famille, valeur désirée même dans une culture individualiste
Dans son discours ensuite, le Pape François a insisté sur le fait que « même dans une culture individualiste, en toute personne subsiste un besoin essentiel de stabilité, d'une porte ouverte, de quelqu'un avec qui partager le récit de la vie, d'une histoire à laquelle appartenir. La communion de vie assumée par les époux, leur ouverture au don de la vie, le soin réciproque, la rencontre et la mémoire des générations, l'accompagnement éducatif, la transmission de la foi chrétienne aux enfants... Avec tout cela, la famille continue à être une école d'humanité, une contribution indispensable à une société juste et solidaire. »
« Et plus les racines sont profondes, plus dans la vie il est possible de sortir et d'aller loin, sans se perdre ni se sentir étranger à aucune terre », a insisté le Pape, mettant en évidence le fait que liberté personnelle et ancrage familial allaient de pair.
S'appuyant sur le Concile Vatican II et la déclaration "Gaudium et Spes", le Pape a insisté sur le fait que la démarche synodale devait se mettre à l'écoute des signes des temps. « Pour rechercher ce que le Seigneur demande aujourd'hui à son Eglise, nous devons percevoir "l'odeur" des hommes d'aujourd'hui, jusqu'à être imprégnés de leur joies et de leurs espérances, de leurs tristesses et de leurs angoisses : ainsi nous saurons proposer avec crédibilité la bonne nouvelle sur la famille. »
Les chants à l'Esprit Saint qui ont émaillé la veillée s'inscrivaient en cohérence avec les appels du Pape. « Nous demandons à l'Esprit Saint de donner aux pères synodaux le don de l'écoute : l'écoute de Dieu, jusqu'à entendre avec Lui le cri du peuple; l'écoute du peuple, jusqu'à vous communiquer la volonté à laquelle Dieu nous appelle. »
Alors que les débats ont pris une tournure parfois passionnée à l'approche du synode, le Pape a appelé au calme et à la sérénité. « Nous invoquons la disponibilité à un débat sincère, ouvert et fraternel, à prendre en charge avec responsabilité pastorale des interrogations que ce changement d'époque porte avec lui. L'histoire de l'Eglise ne nous raconte-t-elle pas tant de situations analogues, que nos pères ont été capables de surmonter avec une patience obstinée et avec créativité? »
L'appel à une réflexion humble et audacieuse
Il a aussi appelé les pères synodaux et les fidèles à se placer sous le regard du Christ, en rappelant les paroles de Marie au sujet de JESUS dans la scène des noces de Cana, dans l'Évangile selon Saint-Jean. «Tout ce qu'Il vous dira, faites-le. »
En ce 4 octobre, fête de Saint-François d'Assise, le Pape qui a pris son nom à appelé à s'inspirer de son exemple de saint réformateur. « Ainsi, notre écoute et notre débat sur la famille, aimée avec le regard du Christ, deviendront une occasion providentielle avec lequel rénover, à l'exemple de Saint-François, l'Eglise et la société. Ainsi, avec la joie de l'Évangile, nous retrouverons une Église réconciliée et miséricordieuse, pauvre et amie des pauvres. Puisse souffler le Vent de la Pentecôte sur les travaux synodaux, sur l'Eglise, sur l'humanité entière. Qu'il défasse les noeuds qui empêchent les personnes de se rencontrer, qu'ils guérissent les blessures qui saignent, qu'il rallume l'espérance. Qu'il nous donne cette charité créative qui permet d'aimer comme JESUS a aimé. Et notre message retrouvera la vivacité et le dynamisme des premiers missionnaires de l'Évangile. » |
| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Le Synode extraordinaire sur la famille Dim 05 Oct 2014, 5:06 am | |
| Coup d'envoi du synode sur la famille
2014-10-05 Radio Vatican
Coup d’envoi de l’assemblée extraordinaire des évêques sur la famille, lors d’une messe solennelle présidée par le Pape François ce matin en la basilique St Pierre, et en présence des pères synodaux, venus du monde entier. Une messe concélébrée par les trois présidents du synode, le cardinal archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Tagle, et le cardinal archevêque d'Aparecida, Mgr Damasceno Assis ; ainsi que par le cardinal archevêque de Budapest, Mgr Peter Erdö, l'archevêque de Chieti-Vasto et secrétaire spécial de ce synode, Mgr Bruno Forte, et le secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri.
Prenant appui sur les lectures du jour (première lecture et Evangile), qui utilisent l’image de la Vigne du Seigneur, François a rappelé aux père synodaux la mission première du synode : « mieux garder la vigne du Seigneur », qui demande beaucoup de soin, et non « discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent ». Dans ce cas précis, affirme encore le Pape, « le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité ».
« Nous sommes tous pécheurs », observe François, aussi la tentation de s’emparer de la vigne peut-elle se manifester, « à cause de la cupidité qui ne nous manque jamais à nous, êtres humains ». Nous risquons ainsi de « décevoir le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint ». Et le Pape d’élever une prière : « Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité ».
Au début de la célébration, le Pape a encensé les reliques des bienheureux époux Zélie et Louis Martin et celles de leur fille Sainte-Thérèse de L'Enfant-JESUS, qui seront exposées dans la chapelle de la Salle du Synode, tout au long de ces deux semaines de travaux.
Ci-dessous, l'intégralité de l'homélie du Pape François :
Aujourd’hui, le prophète Isaïe et l’Évangile utilisent l’image de la vigne du Seigneur. La vigne du Seigneur est son “rêve”, le projet qu’il cultive avec tout son amour, comme un paysan prend soin de son vignoble. La vigne est une plante qui demande beaucoup de soin !
Le “rêve” de Dieu c’est son peuple : il l’a planté et le cultive avec un amour patient et fidèle, pour qu’il devienne un peuple saint, un peuple qui porte beaucoup de fruits de justice.
Mais, aussi bien dans la prophétie ancienne que dans la parabole de JESUS, le rêve de Dieu est déçu. Isaïe dit que la vigne, si aimée et soignée, « a produit de mauvais raisins » (5, 2.4), alors que Dieu « attendait le droit, et voici le crime ; il attendait la justice, et voici les cris» (v.7). Dans l’Évangile, au contraire, ce sont les paysans qui ruinent le projet du Seigneur : ils ne font pas leur travail, mais ils pensent à leurs intérêts.
JESUS, dans sa parabole, s’adresse aux chefs des prêtres et aux anciens du peuple, c’est-à-dire aux “sages”, à la classe dirigeante. Dieu leur a confié de façon particulière son “rêve”, c’est-à-dire son peuple, pour qu’ils le cultivent, en prennent soin, le protègent des animaux sauvages. Voilà la tâche des chefs du peuple : cultiver la vigne avec liberté, créativité et ardeur.
JESUS dit que pourtant ces paysans se sont emparés de la vigne ; par leur cupidité et leur orgueil, ils veulent faire d’elle ce qu’ils veulent, et ainsi ils ôtent à Dieu la possibilité de réaliser son rêve sur le peuple qu’il s’est choisi.
La tentation de la cupidité est toujours présente. Nous la trouvons aussi dans la grande prophétie d’Ézéchiel sur les pasteurs (cf. ch. 34), commentée par saint Augustin dans son célèbre discours que nous venons de relire dans la Liturgie des Heures. Cupidité d’argent et de pouvoir. Et pour assouvir cette cupidité, les mauvais pasteurs chargent sur les épaules des gens des fardeaux insupportables qu’eux-mêmes ne déplacent pas même avec un doigt (cf. Mt 23, 4).
Nous aussi, au Synode des Évêques, nous sommes appelés à travailler pour la vigne du Seigneur. Les Assemblées synodales ne servent pas à discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent… Elles servent à cultiver et à mieux garder la vigne du Seigneur, pour coopérer à son “rêve”, à son projet d’amour sur son peuple. Dans ce cas, le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité.
Nous sommes tous pécheurs, et à nous aussi, peut arriver la tentation de “nous emparer” de la vigne, à cause de la cupidité qui ne nous manque jamais à nous, êtres humains. Le rêve de Dieu se heurte toujours à l’hypocrisie de quelques-uns de ses serviteurs. Nous pouvons “décevoir” le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint. Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité.
Frères, pour cultiver et bien garder la vigne, il faut que nos cœurs et nos esprits soient gardés en JESUS Christ dans la « paix qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir », comme dit saint Paul (Ph 4,7). Ainsi nos pensées et nos projets seront conformes au rêve de Dieu : se former un peuple saint qui lui appartienne et qui produise des fruits du Royaume de Dieu (cf. Mt 21, 43).
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| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Le Synode extraordinaire sur la famille Sam 18 Oct 2014, 9:34 pm | |
| La première partie du Synode s'achève
2014-10-10 Radio Vatican
La première partie du Synode, les interventions en Congrégation générale, s’est achevée vendredi soir. En tout 180 pères synodaux ont présenté leur rapport. Une synthèse sera élaborée et lue lundi matin par le cardinal Erdo, rapporteur général. Vendredi matin 15 auditeurs ont pris la parole, 14 laïcs et/ou couples et un religieux, avant les interventions des délégués fraternels dans la soirée. Les travaux vont se poursuivre au sein de dix carrefours linguistiques dont deux francophones. Ils auront la lourde tâche de proposer, voire même, selon l’experte libanais Jocelyne Khouery, « d’inventer » des solutions pastorales aux défis que représente la pastorale des divorcés remariés. Car si les thèmes abordés depuis lundi ont été nombreux et diversifiés en fonction des contextes locaux, c’est cette question, complexe et sensible, celle de l’accès à la communion des divorcés remariés, qui est au cœur de ce Synode. C’est sur ce point que cette assemblée est attendue, c’est sur ce point qu’elle sera jugée, les participants en sont conscients.
Depuis le début, dans la salle du Synode, plusieurs voix africaines se sont élevées pour dénoncer l’importation, voire l’imposition des modèles occidentaux incompatibles avec les cultures locales et la doctrine catholique. Un évêque a indiqué que des sommes colossales étaient dépensées dans les campagnes de planning familial et que des contraceptifs étaient distribués jusque dans les villages les plus reculés. Un autre a affirmé que des organisations internationales avaient menacé de suspendre leur aide si les gouvernements locaux refusaient de légaliser les unions entre personnes de même sexe. Santé reproductive, idéologie du genre… nous sommes soumis à une véritable offensive internationale, a lancé une mère de famille. L’Afrique a ses problèmes et ses préoccupations prioritaires qui ne sont pas ceux de l’Occident. Venus de tous les continents, des pères synodaux et des laïcs ont exhorté l’Eglise à s’engager davantage sur la scène publique pour défendre ses valeurs sur la famille, menacées par certaines législations et par l’ambiguïté des textes des Nations Unies. Une auditrice a regretté que le document de travail du Synode ne contienne qu’une référence timide au dialogue entre l’Eglise et les Etats et garde le silence sur l’urgence pour les catholiques de préserver leur liberté de conscience face aux institution politiques. Les pasteurs doivent parler haut et clair face aux opinions publiques pour défendre la dignité humaine et les droits de la famille. Et alors que la question de l’accès des divorcés remariés aux sacrements revient sans cesse sur la table et monopolise les échanges, alors qu’elle inquiète et divise, une auditrice a interpellé l’assemblée en affirmant qu’il y avait deux types de miséricorde : celle du Bon Pasteur qui soigne et donne la vie et celle du mauvais médecin qui couvre la blessure pour qu’on ne la voie pas ou qui calme la douleur sans soigner le mal.
Ce synode parviendra-t-il à concilier vérité et miséricorde et à réconcilier les points de vue ? Parviendra-t-il à préserver la doctrine tout en montrant que l’Eglise, qui côtoie la réalité du péché, est proche de ses enfants en difficulté ? C’est tout l’enjeu d’un itinéraire qui, souligne-t-on, prendra le temps qu’il faudra.
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| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Le Synode extraordinaire sur la famille Sam 18 Oct 2014, 9:37 pm | |
| Le Pape François clôture le Synode par un discours percutant
2014-10-18 Radio Vatican
En conclusion du Synode extraordinaire sur les défis pastoraux de la famille, sans rien cacher des difficultés vécues durant ces deux semaines de débats, le Pape François a tiré un bilan positif de cette expérience synodale, vécue dans une liberté de parole inédite. « Avec un esprit de collégialité et de synodalité, nous avons vécu vraiment une expérience de Synode, un parcours solidaire, un chemin ensemble. Comme dans chaque chemin, il y a eu des moments de course rapide, quasiment à vouloir vaincre le temps et arriver le plus vite possible au milieu, et des moments de fatigue (...),d'autres moments d’enthousiasme et d’ardeur. Il y a eu des moments de profonde consolation, en écoutant le témoignage des vrais pasteurs qui portent sagement dans le cœur les joies et les larmes de leurs fidèles. Des moments de consolation et de grâce en écoutant les témoignages des familles qui ont participé au Synode et ont partagé avec nous la beauté et la joie de leur vie maritale. (...) Et puisque c’est un chemin d’hommes, avec les consolations il y a eu aussi d’autres moments de désolation, de tensions et de tentations. »
Le Pape François a alors énoncé une série de tentations qu'il a pu percevoir en écoutant les pères synodaux.
Première tentation : « La tentation du raidissement hostile, c’est-à-dire de vouloir s’enfermer dans la lettre(...), à l’intérieur de la loi, dans la certitude de ce que nous connaissons et non de ce que devons encore apprendre et atteindre. Du temps de JESUS, c’est la tentation des zélotes, des scrupuleux, des empressés et aujourd'hui de ceux qu’on appelle aujourd’hui des "traditionnalistes" ou aussi des "intellectualistes". »
Deuxième tentation : « La tentation d’un angélisme destructeur, qui au nom d’une miséricorde traîtressse met un pansement sur les blessures sans d’abord les soigner, qui traite les symptômes et non les causes et les racines. C’est la tentation des timorés, et aussi de ceux qu’on nomme les progressistes et les libéraux. »
Troisème tentation : « La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre un long jeûne, pesant et douloureux (Lc 4, 1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et la jeter contre les –pécheurs, les faibles, les malades (Jn 8,7) c’est-à-dire de les transformer en fardeau insupportable (Lc 10, 27). »
Quatrième tentation : « La tentation de descendre de la Croix, pour contenter les gens, de ne pas rester à accomplir la volonté du Père, de se plier à l’esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu. »
Cinquième tentation : « La tentation de négliger le depositum fidei (ndlr : le dépôt de la foi) en se considérant non comme les gardiens mais les propriétaires et les maîtres ou, de l’autre part, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue minutieuse et un langage pour dire tant de choses et ne rien dire. Nous appelons "bizantinisme" je crois, ces choses. »
Mais le Pape François a répété que ces tentations et ces contradictions étaient naturelles : « Les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter et encore moins nous décourager, parce qu’aucun disciple n’est plus grand que son maitre. Donc si JESUS a été tenté, ses disciples ne doivent pas s’attendre à un traitement meilleur. Personnellement j’aurai été très préoccupé et attristé s’il n’y avait pas eu ces tentations et ces discussions animées, ces mouvements de l’esprit, comme les appelait Saint-Ignace-de-Loyola, si tous étaient d’accord ou taciturnes dans une fausse et quiétiste paix. Au lieu de cela, j’ai vu et j’ai écouté, avec joie et reconnaissance, des discours et des interventions pleines de foi, de zèle pastoral et doctrinal, de sagesse, de franchise, de courage, et de "parresia". (...) Et ceci toujours, je l’ai dit ici dans l’Aula, sans mettre en discussion les vérités fondamentales du sacrement du mariage : l’indissolubilité, l’unité, la fidélité et la procréativité, l’ouverture à la vie. »
Ainsi le Pape considérée que cette expérience synodale représentait une véritable expérience d'Église. « Ceci est l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique et composée des pècheurs, qui ont besoin de sa miséricorde. Ceci est l’Église, la vraie épouse du Christ, qui cherche à être fidèle à son époux et à sa doctrine. C’est l’Église qui n’a pas peur de manger et de boire avec les prostituées et les publicains, l’Église qui a les portes grandes ouvertes pour recevoir ceux qui sont dans le besoin, les repentis et pas seulement les justes ou ceux qui croient être parfaits ! »
Il a fait allusion aux échos médiatiques suscités par les discussions synodales : «Tant de commentateurs, ou de gens qui parlent, ont imaginé de voir une Eglise en conflit où une partie contre l’autre, en doutant même de l’Esprit Saint, le vrai promoteur et garant de l’unitè et de l’harmonie dans l’Église. L’Esprit Saint qui au long de l’Histoire a toujours mené la barque, à travers ses ministres, aussi quand la mer était contraire et agitée et les ministres infidèles et pécheurs. Et comme je vous l’ai dit au début du Synode, c’était nécessaire de vivre tout cela avec tranquillité, avec paix intérieure ausssi parce que le Synode se déroule cum Petro et sub Petro et que la présence du Pape est garantie pour tous. »
« Parlons un peu du Pape, maintenant, en relation avec les évêques, a lancé François, suscitant des rires parmi les pères synodaux. Donc, le devoir du Pape est celui de garantir l’unité de l'Église. Et celui de rappeler aux fidèles leur devoir de suivre fidèlement l’Évangile du Christ, et celui de rappeler aux pasteurs que leur premier devoir est de nourrir le troupeau que le Seigneur leur a confié et de chercher à accueillir avec paternité et miséricorde et sans fausse peur les brebis égarées. »
« Nous avons encore un an pour mûrir, avec un vrai discernement spirituel, les idées proposées et trouver des solutions concrètes à tant de difficultés et d’innombrables défis que les familles doivent affronter, à donner des réponses à tant de découragements qui entourent et étouffent les familles. » Et le Pape a précisé que la "Relatio Synodi" votée ce samedi après-midi servirait de "Lineamenta", donc de fil rouge pour la réflexion des conférences épiscopales dans la perspective du Synode de 2015.
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