Liberté religieuse. La France critiquée par une fondation catholique
4 novembre 2014
Son rapport risque de faire couler beaucoup d'encre. La fondation catholique AED (Aide à l'Église en détresse) a publié, hier, un document « sur la liberté religieuse 2014 », qui porte sur 196 pays. Sur la « carte de l'intolérance religieuse », la France ne figure, certes, pas en rouge parmi les États de « haute intolérance » (Chine, Corée du Nord, Iran, Soudan...), ni en orange avec ceux de « moyenne intolérance » (Inde, Turquie, Cuba...), mais en jaune foncé, la couleur de l'« intolérance préoccupante », selon l'AED, comme de nombreux pays d'Europe, d'Afrique et d'Amérique. Plus généralement, le rapport pointe un « grave déclin » de la liberté religieuse dans le monde citant les chrétiens d'Irak, les musulmans rohingyas en Birmanie, les bouddhistes au Tibet.... Fondation internationale de droit pontifical, l'AED souligne que dans 81 pays, la liberté religieuse est « entravée » ou « en déclin ».
« Source de tensions »
« Les pays d'Europe de l'Ouest, qui, jusqu'à ces dernières décennies, étaient majoritairement chrétiens et racialement homogènes, ressemblent de plus en plus aux pays multiconfessionnels et aux sociétés diversifiées du Proche-Orient », constate le rapport de la fondation, qui y voit la source de « tensions, tant politiques que sociales ». En outre, « la liberté religieuse est menacée par l'augmentation de nouvelles normes sociétales qui heurtent la sphère religieuse », estime l'organisation catholique. Le directeur de l'AED France, Marc Fromager, fait clairement allusion à la loi Taubira ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Dans son article consacré à la France, le rapport se fait aussi accusateur concernant les cortèges de la Manif pour tous, qui, selon lui, « ont été la cible de la répression de certaines sections de la police ». Il s'en prend également au refus, par le Conseil constitutionnel, d'un droit à l'objection de conscience pour les maires qui ne souhaiteraient pas célébrer de mariages homosexuels, et à la « soi-disant Charte de la laïcité » de l'ancien ministre de l'Éducation, Vincent Peillon.
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