Un Normand de 22 ans soupçonné d'être l'un des bourreaux de Peter Kassig
Par lefigaro.fr, Service infographie du Figaro
Mis à jour le 17/11/2014 à 13:24
Publié le 17/11/2014 à 09:55
- Le ministère de l'Intérieur juge «très probable» la présence d'un Français parmi les bourreaux des 19 otages de l'État islamique, dont l'humanitaire américain Peter Kassig. Maxime Hauchard, 22 ans, venait d'un petit village sans histoire de l'Eure.
Il se fait appeler Abou Abdallah Al Faransi. Al Faransi voulant dire «Le Français» en arabe. Maxime Hauchard, 22 ans, originaire d'un petit village de l'Eure, a été reconnu par ses proches et Jean-Charles Brisard, spécialiste des questions de terrorisme sur la vidéo de décapitations postée par l'Etat islamique. Dès dimanche, Le Figaro révélait que les services de renseignement procédaient à des vérifications pour identifier les terribles protagonistes de cette exécution.
Il s'agit de Abu Abdallah al Faransi, Maxime de son vrai prénom, converti, originaire de NormandieLundi matin, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a reconnu qu'il y avait une «une très forte probabilité qu'un ressortissant français ait pu participer directement». Il «pourrait s'agir de Maxime Hauchard, né en 1992, originaire d'une localité du département de l'Eure et parti en Syrie en août 2013 après un séjour en Mauritanie en 2012», a affirmé le ministre, s'appuyant sur l'analyse de la vidéo diffusée dimanche. Le ministre a également appelé les jeunes français «à ouvrir les yeux» sur la «barbarie» de l'Etat islamique.
Sur la vidéo, que Le Figaro refuse de diffuser, le jeune normand avance, le regard glaçant, avant de saisir un couteau. Ses proches, interrogés par RTL, ne reconnaissent absolument pas le jeune homme qu'ils ont connu. À Bosc-Roger-en-Roumois, à une demi-heure de Rouen, ses anciens amis sont atterrés. Hugo témoigne ainsi au micro de la radio,:«Je suis très choqué. Je me demande comment on peut en arriver là, à cet âge-là».
Il n'a jamais vu en Maxime quelqu'un de radical. Il y a encore trois ans, il sortait, faisait la fête. «C'était quelqu'un de très gentil, de très joyeux. Quelqu'un qui était derrière ses copains», se souvient Geoffrey, toujours auprès de RTL, un proche qui l'a vu changer de religion sans jamais penser un seul instant qu'il s'était radicalisé. «Il a arrêté les cours au bout d'un moment. Il s'est converti petit à petit. Il allait à la mosquée, il faisait ses prières. C'est quelqu'un qui va toujours au bout des choses, et là, il est tombé dans l'islam».
Selon Jean-Charles Brisard, interrogé par Le Figaro, Maxime serait parti en Syrie en août 2013. Il avait témoigné auprès de BFMTV à l'époque. Un deuxième Français pourrait également figurer dans les rangs des bourreaux des otages.
Dans ce reportage, le jeune homme dit s'être converti à l'islam à 17 ans, une religion qu'il aurait découverte et apprise sur Internet, grâce à des vidéos. Il serait parti seul en Syrie, en passant par la Turquie, avant d'être pris en charge à Rakka, le fief de l'Etat islamique. Là, il aurait été en camp d'entraînement et aurait participé à des «opérations». Au moment de l'entretien, il confiait à BFMTV qu'il allait participer à une mission spectaculaire et qu'il était prêt à mourir en martyr.