Cause : exces de coran
Consequence : agressions, meurtres.......
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Attaques en France: "terroriste" ou "déséquilibré", un combat sémantique ?
“Actes isolés”. “Déséquilibrés”. “Loups solitaires”. Voilà autant de termes avec lesquels nous n’avons jamais été si familiers. Après trois attaques en trois jours, un profond malaise, que certains qualifieront de paranoïa, semble s’être emparé de la France. Autorités, journalistes, particuliers, tous peinent à mettre un nom sur ce qui s’apparente à une “série noire” à la veille de Noël.
Un dénominateur commun : dans chacun des cas, la piste terroriste est immédiatement écartée par la Justice. Il semble cependant que cela ne suffise pas à “apaiser les esprits” et les internautes, qui ne cachent pas leur méfiance sur les réseaux sociaux, tournant en dérision les conclusions hâtives des représentants de l’Etat qui s’évertuent à parler d’’actes isolés”, tout en annonçant un renfort des patrouilles militaires.
S’agit-il donc de “terrorisme” ? Certes, il serait prématuré de tirer un jugement hâtif au vu du stade préliminaire des enquêtes et d’ailleurs la sémantique importe peu ici, compte tenu de l’importance symbolique de ces attaques et du contexte dans lequel elles interviennent.
Alors que le pays s’est lancé dans une chasse aux djihadistes en herbe et surveille ses frontières à la loupe pour éviter de nouveaux départs vers la Syrie ou des “retours à risques”, que l’Etat islamique appelle les candidats au djihad à commettre des attaques contre les Français “mécréants” sur le sol de l’hexagone, que la coalition internationale contre l’EI lutte chaque jour contre le fléau terroriste en Irak, ces incidents de Joué-lès-Tours, Dijon et Nantes, ne peuvent être qualifiés simplement et naïvement d’ “actes isolés”, ou du moins ces termes ne peuvent prétendre suffire à calmer le jeu à l’heure de la menace terroriste islamiste.
Evidemment, les gestes de ces individus n’ont pas de liens directs et n’ont pas été coordonnés, ce qui en fait bel et bien des “ actes isolés” mais il semble qu’au moins dans les deux premiers cas, Joué-les-Tours et Dijon, l’idéologie islamiste ait joué un rôle non négligeable dans la perpétration de l’attaque, peu importe les passages en hôpital psychiatrique.
Lorsqu’on invoque “les enfants de la Palestine” aux cris de “Allahu Akbar” (“Dieu est le plus grand”) en France pour expliquer une agression contre des civils innocents, il semble que suivre la seule piste du crime de droit commun soit insuffisant.
Ces mêmes motifs, à peu de choses près, étaient d’ailleurs ceux du conducteur de la voiture à Jérusalem qui a foncé sur une foule de piétons à un arrêt de bus, tuant un bébé de trois mois en novembre dernier. Il s’agissait bel et bien d’un terroriste pour les autorités israéliennes.
Alors quand utiliser à bon escient le terme de “terroriste”?
Toute l’ambiguïté sémantique réside dans le simple fait qu’il n’existe aucune définition juridique du “terrorisme” car “les points de vue sont tellement différents et les contextes tellement divers qu’il s’est révélé à ce jour impossible pour la communauté internationale d’en donner une définition acceptée de tous”, notait la rapporteuse spéciale de l’ONU pour la protection des droits de l’homme, en 2001.
Ainsi, il est laissé à l’appréciation de chaque Etat d’utiliser le terme si controversé de “terroriste”, là où certains verront un “militant” ou un simple "déséquilibré".
Si la France a tranché rapidement pour ce dernier dans le cas des récentes attaques, tout en renforçant son plan Vigipirate, reste à savoir si ses citoyens sont convaincus.
Marion Bernard est journaliste à i24news.