Centrafrique : une employée de l'ONU libérée, l'humanitaire française toujours otage
Par Cyril Bensimon
Le Monde.fr| Le 19.01.2015 à 18h11 • Mis à jour le 20.01.2015 à 21h32
L'essentiel
Une Irakienne travaillant pour la Minusca a été libérée après avoir été kidnappée mardi à Bangui par des miliciens anti-balaka.
La veille, Thérèse Claudia Priest, une humanitaire française avait également été enlevée.
Les ravisseurs demandent la libération de leur chef arrêté samedi à Bouca par les casques bleus.
Une Irakienne employée par la mission de l'ONU en République centrafricaine, prise en otage mardi 20 janvier dans la matinée à Bangui par des miliciens anti-balaka (groupes armés opposés aux ex-rebelles de la Séléka), a été libérée dans la soirée, selon des informations confirmées au Monde par le porte-parole anti-balaka, Igor Lamaka.
La veille, une ressortissante française de 67 ans avait également été enlevée dans la capitale centrafricaine par un groupe de miliciens anti-balaka. Thérèse Claudia Priest était venue dans le pays pour mener des actions caritatives pour le compte d'une petite association baptisée Imohoro. Elle a disparu dans le quartier Fouh de Bangui avec un prêtre et leur chauffeur. Ce dernier a été libéré, à la suite de négociations menées par l'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, la maire du 4e arrondissement et un responsable des anti-balaka. Le prêtre est, lui, toujours retenu en otage.
La libération de Thérèse Claudia Priest qui était considérée comme imminente lundi soir n'avait toujours pas eu lieu mardi soir. Ses ravisseurs exigent en contrepartie la libération de leur chef, le « général Andilo », Rodrigue Ngaïbona de son vrai nom, arrêté samedi à Bouca par des casques bleus de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (Minusca).
REGAIN DE TENSION À BANGUI
« La France déplore cet acte contraire au droit humanitaire et appelle les responsables à libérer au plus tôt » cette femme, a précisé le ministère des affaires étrangères français, précisant que l'ambassade à Bangui « [était] en contact permanent avec l'archevêché de la capitale centrafricaine qui a entamé des discussions avec les ravisseurs ».
L'arrestation du « général Andilo » a suscité un regain de tension à Bangui. Ses partisans se sont provisoirement soulevés dans le quartier de Boy Rabe où des tirs ont été entendus dans la nuit de dimanche à lundi. De source policière, une personne a été tuée par balle.
Selon le parquet de Bangui, le général Andilo est poursuivi pour multiples infractions d'assassinats, de rébellion, de détention illégale d'armes de guerre, d'association de malfaiteurs, de viols et de pillages. Il était ces derniers mois l'un des chefs anti-balaka les plus recherchés par les forces internationales.
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