Yémen : le palais présidentiel pris d'assaut par des miliciens chiites
Le Monde.fr avec AFP | 20.01.2015 à 11h26 • Mis à jour le 20.01.2015 à 16h33
Des miliciens chiites houthis ont pénétré mardi après-midi dans le palais présidentiel de Sanaa.
Le Conseil de sécurité de l'ONU va se réunir à huis clos mardi.
Une trêve avait pourtant été négociée lundi entre miliciens et gardes du palais présidentiel après des combats ayant fait au moins neuf morts.
De violents affrontements ont été rapportés par des témoins à l'intérieur même du complexe présidentiel alors que, depuis lundi, les combattants de la milice chiite d'Ansaruallah renforçaient leur emprise sur la capitale.
D'autres combattants d'Ansaruallah étaient engagés mardi dans des combats avec des soldats gouvernementaux protégeant la résidence du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Toujours selon ces témoins, les affrontements dans ce secteur ont éclaté après la mise en place de nouveaux barrages par les miliciens chiites.
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Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir à huis clos mardi, à la demande du Royaume-Uni. L'émissaire de l'ONU, Jamal Benomar, devrait informer le Conseil des derniers développements dans le pays.
TRÊVE DE COURTE DURÉE
La veille, des affrontements entre miliciens chiites et gardes du palais présidentiel ont fait au moins neuf morts et 67 blessés autour du palais présidentiel. Dans ce secteur, les combats ont cessé depuis lundi après-midi avec l'entrée en vigueur d'une trêve, mais la tension reste vive. Des éléments de la garde présidentielle, lourdement armés et équipés de blindés et de pièces d'artillerie antiaérienne, contrôlent les entrées du palais présidentiel. Les miliciens houthistes, équipés d'armes légères, campent quant à eux à près de 500 mètres des entrées du palais.
Un cessez-le-feu aurait été signé entre l'armée yéménite et la milice chiite d'Ansaruallah, qui était parvenue à se rapprocher ce lundi du palais présidentiel, prenant notamment le contrôle d'une colline stratégique. Cet accord a été conclu après d'intenses combats qui ont fait plusieurs victimes. La tension était montée d'un cran depuis samedi dans la capitale, Sanaa, après l'enlèvement du chef de cabinet du président, qui est également l'un des principaux artisans du projet de nouvelle Constitution. Un texte auquel s'opposent les rebelles houthistes, car il prévoit de découper le Yémen en six régions, ce qui les priverait d'un accès à la mer, l'une de leurs principales revendications. Les miliciens n'ont cessé de gagner du terrain depuis qu'ils sont entrés dans la capitale en septembre dernier pour combattre le président Abd Rabbo Mansour Hadi. En quatre mois, les violences entre chiites et sunnites ont fait de nombreuses victimes.
Le président, Abd Rabbo Mansour Hadi, qui utilise rarement le palais présidentiel, se trouve dans sa résidence à Sanaa, selon un responsable yéménite. Il tente de réunir toutes les forces politiques du Yémen afin d'établir, selon un porte-parole officiel, « une feuille de route pour mettre fin aux violences ». Ces combats ont éclaté deux jours après l'enlèvement par des miliciens houthistes d'Ahmed Awad Ben Moubarak, le chef de cabinet du président Hadi.
Voir la cartographie : Le Yémen tiraillé entre guerres locales et djihad mondial
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