Condamnations internationales après la possible exécution d'un otage de l'EI
Le Monde.fr avec AFP | 25.01.2015 à 03h23 • Mis à jour le 25.01.2015 à 08h49
« Nous avons examiné attentivement ces images et des analyses se poursuivent, mais nous ne pouvons hélas que penser que leur crédibilité est élevée », a déclaré dans la matinée de dimanche le premier ministre japonais Shinzo Abe.
Le Japon, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont fermement condamné samedi 24 et dimanche 25 janvier la possible exécution sommaire d'un otage nippon par le groupe Etat islamique (EI). La vidéo qui rapporte sa mort reste toutefois encore officiellement en cours d'authentification.
« Nous avons examiné attentivement ces images et des analyses se poursuivent, mais nous ne pouvons hélas que penser que leur crédibilité est élevée », a déclaré dans la matinée de dimanche le premier ministre japonais Shinzo Abe.
Après avoir exprimé ses condoléances à la famille de son compatriote assassiné, Haruna Yukawa – vraisemblablement enlevé en Syrie en août dernier –, le chef du gouvernement a de nouveau exigé que soit relâché sans délai le journaliste Kenji Goto, probablement capturé par l'EI fin octobre.
UN « ASSASSINAT BARBARE »
« Un tel acte de terrorisme est ignoble et inadmissible, je le condamne avec la plus grande fermeté », s'est indigné M. Abe. Les responsables des principaux partis politiques du pays ont aussi fait part de leur profonde indignation face à ce meurtre.
Barack Obama a, de son côté, apporté le soutien des Etats-Unis à leur « allié » et salué la décision de Tokyo de continuer de combattre le terrorisme. « Nous continuerons à travailler ensemble pour traduire ces meurtriers en justice et continuerons à mener des actions pour affaiblir et au final éliminer l'EI », a-t-il conclu.
Le président français, Fançois Hollande, a dénoncé un « assassinat barbare ». « Le Japon peut compter sur la solidarité de la France dans cette épreuve », a-t-il également ajouté. Le premier ministre britannique, David Cameron, a, quant à, lui estimé que « le meurtre brutal présumé de Haruna Yukawa et les autres menaces faites par l'EI rappellent une nouvelle fois la barbarie meurtrière de ces terroristes ».
EXPIRATION DE L'ULTIMATUM
Des doutes ont été initialement exprimés sur l'authenticité de la vidéo mise en ligne pour annoncer la mort de M. Yukawa. Mais, les déclarations des différents dirigeants internationaux semblent indiquer que leurs services de renseignement ont authentifié ce document attribué à l'organisation extrémiste sunnite. D'une durée de près de trois minutes, l'enregistrement montre une image fixe de M. Goto en tunique orange tenant dans les mains une photo de ce qui semble être le corps de son compatriote.
La directrice de SITE, centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance djihadiste, avait affirmé plus tôt que ce document « a bien été diffusé par l'EI », même si « il ne présente pas les mêmes caractéristiques que les précédentes vidéos de décapitation. Le montage a visiblement été fait à la hâte et il manque les habituels logos d'Al-Furqan media foundation, bras armé médiatique du groupe ».
Ce nouveau développement est intervenu moins de deux jours après l'expiration de l'ultimatum de 72 heures posé mardi dernier par les islamistes, qui menaçaient d'exécuter les deux Japonais à moins de recevoir une rançon de 200 millions de dollars.
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