Tour du monde. Solar Impulse d'Abou Dhabi au sultanat d'Oman L'avion Solar Impulse 2, qui avait décollé, ce lundi matin, d'Abou Dhabi pour un tour du monde sans précédent, à la seule énergie solaire, dans le but de promouvoir les technologies propres, a atterri ce lundi soir sans encombre au sultanat d'Oman. Il s'agit de la première étape de sa tentative du tour du monde sans carburant. L'appareil révolutionnaire, qui n'utilise aucun carburant, a pris son envol à 7 h 12, heure locale (3 h 12 GMT) de la capitale des Emirats arabes unis, peu après le lever du jour, alors qu'une légère brise balayait le tarmac du petit aéroport d'Al-Bateen. L'appareil révolutionnaire à énergie uniquement solaire a mis 13 heures et deux minutes pour relier Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis, à Mascate, capitale du sultanat d'Oman. Un trajet de quelque 400 km qui devait durer 12 heures.
Ce lundi matin, les deux pilotes suisses en uniforme orange, André Borschberg et Bertrand Piccard, ont effectué les dernières inspections de nuit et André Borschberg s'est installé dans le cockpit de l'avion monoplace sous les applaudissements de toute son équipe.
"Un défi humain"
Le décollage d'Abou Dhabi, prévu initialement samedi, avait été retardé en raison de vents forts qui ont soufflé sur la région pendant le week-end.
L'aboutissement de 12 années de recherches
Le tour du monde en 12 étapes est l'aboutissement de 12 années de recherches menées par André Borschberg et Bertrand Piccard qui, outre l'exploit scientifique, cherchent à véhiculer un message politique. "Nous voulons partager notre vision d'un avenir propre", a déclaré le second, en soulignant que cette mission devrait contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. "Le changement climatique offre une fantastique opportunité pour apporter sur le marché de nouvelles technologies vertes" qui aideront à "préserver les ressources naturelles de notre planète, créer des emplois et soutenir la croissance", a-t-il dit. L'idée de voler grâce à la seule énergie solaire avait initialement été la risée de l'industrie aéronautique.
Descendant d'une dynastie de scientifiques-aventuriers suisses, Bertrand Piccard avait accompli le premier tour du monde en ballon sans escale en 1999.
17.000 cellules solaires
L'avion, baptisé SI2 (Solar Impulse 2), est propulsé par plus de 17.000 cellules solaires tapissant des ailes de 72 m, soit presque aussi longues que celles d'un Airbus A380. Mais le SI2, conçu en fibre de carbone, ne pèse que 2,5 t - autant qu'un 4X4 familial, soit moins de 1 % du poids du A380
Survol de deux océans
Au total, l'appareil parcourra 35.000 km, à une vitesse relativement modeste (entre 50 et 100 km/h), en survolant deux océans (Pacifique et Atlantique).
Cette circonvolution, à 8.500 m d'altitude au maximum, prendra cinq mois, dont 25 jours de vol effectif, avant un retour à Abou Dhabi fin juillet-début août. C'est Bertrand Piccard qui sera dans le cockpit quand l'avion atterrira de nouveau aux Emirats, si tout se passe bien.
Après Oman, l'Inde et la Birmanie sont les destinations suivantes, avant la plus longue étape du trajet : cinq jours consécutifs de vol pour un seul pilote chargé de rallier Nankin, en Chine, à l'archipel américain d'Hawaï, dans le Pacifique.
Bertrand Piccard a indiqué que le public pourrait "suivre en direct tout ce que nous faisons dans le cockpit" et "dans le centre de contrôle de la mission à Monaco" sur le site actif "solarimpulse.com". Il a précisé qu'une pétition avait été lancée pour promouvoir les énergies propres auprès du grand public, sur le site futureisclean.org.
Au total, 130 personnes participent à l'aventure : 65 accompagneront les pilotes autour du monde (dans le cadre de l'appui logistique) et 65 autres seront à Monaco, au centre de contrôle de la mission (météorologues, contrôleurs aériens et ingénieurs).
Solar Impulse 2 est le successeur du premier prototype Solar Impulse 1, qui a permis aux concepteurs du projet de faire plusieurs vols de longue durée en Europe, au Maroc et de traverser les Etats-Unis en 2013 avec plusieurs escales, faisant d'eux les premiers à accomplir un tel exploit