"Vous n'aurez pas ma haine" : les émouvants messages des proches des victimes des attentats
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: "Vous n'aurez pas ma haine" : les émouvants messages des proches des victimes des attentats Jeu 26 Nov 2015, 11:42 pm
"Vous n'aurez pas ma haine" : les émouvants messages des proches des victimes des attentats
Après les attentats, plusieurs ont pris la plume pour écrire aux terroristes et rendre hommage aux disparus.
Ils ont perdu une femme, une cousine, des amis... Des proches de victimes des attentats de Paris du 13 novembre ont pris la plume pour témoigner de la perte d'un ou plusieurs êtres chers et adresser un message à ceux qui ont commandité et revendiqué ces assassinats, les membres de l'Etat islamique. Francetv info a sélectionné quelques-uns de ces lettres émouvantes.
Antoine Leiris rend un hommage bouleversant à sa femme
C'est après avoir revu le corps de sa femme pour la première fois depuis les attentats qu'Antoine Leiris, journaliste sur France Bleu, a écrit sur Facebook un texte bouleversant, lundi 16 novembre.
“Vous n’aurez pas ma haine” Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de...
Posté par Antoine Leiris sur lundi 16 novembre 2015
Ce mari endeuillé s'adresse directement aux meurtriers de sa femme, "des âmes mortes" à qui il refuse de faire cadeau de sa haine. "Vous l’avez bien cherché pourtant mais, répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes." Au fil des lignes, on se laisse gagner par l'émotion d'un homme follement amoureux de sa femme et qui vient de la revoir, le corps criblé de balles. Difficile de ne pas flancher, notamment lorsqu'il révèle qu'il est désormais seul pour élever Melvil, leur fils. "Je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car, non, vous n’aurez pas sa haine non plus."
"Oui, je suis un pervers et un idolâtre", lance Simon Casteran
Ce journaliste indépendant, basé à Toulouse, intitule son message posté sur son blog "Cher Daesh". Il y dresse le portrait de sa cousine Madeleine, "que votre miséricorde a lâchement assassinée vendredi au Bataclan".
L'eussiez-vous connue, que vous l'auriez détestée immédiatement. C'était une femme libre et heureuse, pleine de cette lumière intérieure qui vous manque tant.
Simon Castéran
Les Sermons du lundi
"Horreur suprême, c'était aussi une intellectuelle, qui aimait son métier de prof de lettres en collège. Car oui, chez nous, les femmes ont non seulement le droit d'être éduquées, mais aussi d'enseigner", poursuit-il. Une femme qui aimait Paris, "la capitale des abominations et de la perversion", selon le communiqué de l'Etat islamique qui revendique les attaques.
"À ce titre, mon petit, ridicule, mesquin Daech, je te dois un aveu : moi aussi, je suis un pervers et un idolâtre. J'aime la vie, le rock, les restaus et, parfois même, regarder un match de foot, écrit encore Simon Castéran. Je suis un Croisé, comme tu dis. Un Croisé de la liberté, de l'amour et de la convivialité."
Fabrice Demarthon : "T'as tué mes copains Daech" mais "on y retournera au Bataclan"
Cet internaute est un ami de Cédric Mauduit et David Perchirin, deux victimes du Bataclan. Sur Facebook, il s'adresse lui aussi à l'Etat islamique : "Daech, tu as mis le Bataclan sous silence."
Tes pathétiques petits soldats, shootés au Captagon (...) ont remplacé nos rires et nos applaudissements par le fracas des balles et les hurlements des victimes.
Fabrice Demarthon
"Parmi elles, deux voix que je connaissais se sont tues". Fabrice Demarthon se souvient avec tendresse et humour de ses deux amis, entre David, qui "me saoulait parfois lorsqu'en soirée, il voulait m'embarquer dans une discussion sur la parentalité ou l'homosexualité, et que moi je ne voulais qu'une chose, boire et danser". Et Cédric, "un ayatollah de la chaîne hifi. Impossible d'approcher et d'espérer bouger son cul sur Britney Spears lorsqu'il était aux manettes." "Je donnerais cher pour parler de nouveau avec David de parentalité ou d'homosexualité alors que le dancefloor m'attend. J'aimerais bien aussi pouvoir pester contre Cédric et son rock de zut comme je le faisais il y a quelques années (...). Mais voilà, t'as tué mes copains Daech", poursuit-il.
"Alors je te le dis, on y retournera au Bataclan, ajoute-t-il. On remplacera l'écho du fracas de tes balles et des hurlements de nos copains par nos rires et nos applaudissements. On boira aussi. Et ptet même qu'on baisera dans les chiottes. Salutations Daech. Nous on vit."
Tess, 8 ans : "Je suis contente que mon père ne soit pas parti"
Tess, 8 ans, se trouvait au restaurant La Belle équipe tenu par ses parents quand la fusillade a éclaté, tuant 19 personnes. Dont sa mère. Au micro d'Europe 1, la petite fille s'exprime, trois jours après les attentats : "Ma maman est partie à cause d'un projectile. Je trouve ça bizarre que j'ai huit ans et que ma mère soit partie. Je suis trop jeune." Touchante, elle ajoute : "C'est compliqué de vivre comme ça, mais au moins, je suis contente que mon père ne soit pas parti." Suivie par un psychologue, Tess sait que l'épreuve ne fait que commencer : "Mes tantes, mes tontons et les personnes de ma familles m'ont dit 'il faut exprimer les choses de mon coeur, il faut exprimer ta tristesse'."
Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: "Vous n'aurez pas ma haine" : les émouvants messages des proches des victimes des attentats Jeu 26 Nov 2015, 11:42 pm
Quand on a que l'amour A s'offrir en partage A jour du grand voyage Qu'est notre grand amour Quand on a que l'amour Mon amour toi et moi Pour qu'éclatent de joie Chaque heure et chaque jour Quand on a que l'amour Pour vivre nos promesses Sans nulle autre richesse Que d'y croire toujours Quand on a que l'amour Pour meubler de merveilles Et couvrir de soleil La laideur des faubourgs
Quand on a que l'amour Pour unique raison Pour unique chanson Et unique secours Quand on a que l'amour Pour habiller matiN Pauvres et malandrins De manteaux de velours Quand on a que l'amour A offrir en prière Pour les maux de la terre En simple troubadour Quand on a que l'amour A offrir à ceux là Dont l'unique combat Est de chercher le jour
Quand on a que l'amour Pour tracer un chemin Et forcer le destin A chaque carrefour Quand on a que l'amour Pour parler aux canons Et rien qu'une chanson Pour convaincre un tambour Alors sans avoir rien Que la force d'aimer Nous aurons dans nos mains Amis le monde entier
Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: "Vous n'aurez pas ma haine" : les émouvants messages des proches des victimes des attentats Jeu 26 Nov 2015, 11:44 pm
Vos visages nous accompagnent depuis deux semaines. Photographies des moments heureux, des verres partagés, des sourires échangés, images du bonheur. Vous n’êtes plus là parce que le mal a frappé, encore. Aujourd’hui nous faisons mémoire de vos destinées arrêtées dans le fracas de la haine difforme, surgissant dans vos moments simples de légèreté et d’amitié. Avec vous nous pensons à vos proches, enfants qui ne sentiront plus le parfum d’une mère, les bras d’un père, parents auxquels on a arraché la joie, l’amour, la chair. Et aux survivants, celui qui ne marchera plus, celui qui ne sourira plus, tous ceux dont le visage n’a pas rejoint la triste mosaïque des disparus mais qui sont irrémédiablement blessés dans leur corps et leur âme. Victimes innocentes parce que des petites frappes, des délinquants, des déficients et des idéologues abjects sacrifient encore à l’esprit de vengeance, à l’idée primaire qu’assassiner un innocent peut venger la mort d’un autre innocent. Idée disqualifiée depuis plus de vingt siècles, mais idée enracinée dans le plus profond mal.
Nous devons penser avant tout à vous, morts et blessés. A vous, ceux du 13 novembre, j’aimerais associer ceux de janvier dernier et les victimes de Merah. Je voudrais associer le sergent-chef Alexis Guarato, mort hier pour la France dans l’exercice de sa mission, notre défense, et tous ceux qui nous protègent : nos soldats, ceux que nous croisons désormais sur nos quais, nos policiers, spécialement ceux qui montent à l’assaut.
Nous devons garder en nous les visages de chacun d’entre vous, aux vies et opinions diverses, unis dans la tragédie. Pouvons-nous faire en sorte que vous ne soyez pas « morts pour rien » ? Je crains que non. Nous tentons aujourd’hui de comprendre pourquoi vous êtes morts, blessés, mais pouvons-nous seulement chercher un pour quoi dans votre assassinat lâche et aveugle ? Nous devons nous efforcer d’être à la hauteur, à tout le moins à nous élever un peu, en hommage, en mémoire.
Vos visages rassemblés dans ces tableaux singuliers soulignent assez l’unité dans la diversité. Diversité de chaque visage isolé, de chacune de vos vies et de vos convictions variées. En ce jour particulier, se superpose à vos visages rapprochés le drapeau national. Il est notre première réponse collective à la sauvagerie primaire, qui s’est abattue et s’abattra encore.
S’il n’y a pas de quoi pavoiser, mais il y a de quoi communier. Ils veulent susciter la panique et l’effroi, c’est dans la gravité, la détermination et la dignité que nous devons lever les yeux vers le drapeau. Ils veulent diviser, séparer, affronter, confronter, nous voulons unir. Chaque drapeau arboré est l’occasion d’une pensée pour vous, et pour la France.
Drapeau à l’histoire singulière, aux origines débattues, qu’il ne sert à rien de figer : pour certains, il emprunte aux couleurs de la république, de la monarchie et de la révolution. Interprétation contestée mais qui souligne l’unité dans nos diversités. D’aucuns soulignent l’utilisation permanente des trois couleurs, bleu, blanc et rouge. Couleurs de Paris. Blanc du roi et blanc de la France tout ensemble. « Drapeau tricolore [qui] a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie », comme a pu le dire Lamartine pour le sauver. Bannière portée dans l’Histoire, dans nos révoltes, nos combats, nos joies, nos libérations. Certains sont morts pour le relever, morts pour le porter, parce qu’ils avaient au cœur les visages de leurs proches, l’amour de leur pays, et l’exigence, et l’ambition, sont morts en portant un dernier regard vers ce drapeau sacré, parce qu’il porte en lui nos pères, nos proches, notre terre, notre message et notre avenir.
Oui, il se trouve dans le monde entier des gens qui lèvent avec espoir le regard vers cet étendard, qui fait rêver de liberté, d’égalité et de fraternité. Ces trois valeurs ensemble qui fondent l’égale dignité de toute personne sont notre réponse à cet islam bédouinisé1, qui ne connaît ni la liberté, ni l’égalité, ni la fraternité, mais la soumission.
Nous regarderons maintenant ces couleurs en conscience de ce qui a été attaqué hier et, nous le savons, le sera dès demain. Nous garderons vos visages à l’esprit tant que cette mémoire durera, mais nous garderons certainement en mémoire votre mort dans chacun des regards que nous porterons désormais vers notre drapeau, signe de notre Histoire, de notre héritage, emblème de gratitude envers ceux qui l’ont porté haut et étendard des valeurs avec lesquelles nous continuerons, envers et contre eux, à construire l’avenir.
Aujourd’hui, nous pensons aux nôtres. Au nôtre.
http://www.koztoujours.fr/aux-notres
mick MODERATION
Date d'inscription : 10/11/2010 Messages : 7769 Pays : canadaR E L I G I O N : chrétienne
Sujet: Re: "Vous n'aurez pas ma haine" : les émouvants messages des proches des victimes des attentats Ven 27 Nov 2015, 12:26 am
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"Vous n'aurez pas ma haine" : les émouvants messages des proches des victimes des attentats