La Tunisie dit vouloir construire un mur le long de sa frontière avec la LibyeLE MONDE Le 08.07.2015 à 18h14 • Mis à jour le 08.07.2015 à 20h55
Douze jours après l’attentat de Sousse, où 38 personnes ont été tuées dans un hôtel le 26 juin par un djihadiste tunisien, le gouvernement tunisien a annoncé mercredi 8 juillet la construction d’un mur de 168 kilomètres le long de la frontière tuniso-libyenne. Une mesure destinée « à endiguer la menace terroriste », a déclaré Habib Essid, le chef du gouvernement.
Ce mur de sable de plus de deux mètres de haut sera construit entre les villes de Ras Jedir, au bord de la mer, et Dehiba, dans le sud du pays, a annoncé Habib Essid sur la radio généraliste privée ShemsFM. Seule une partie des 450 kilomètres de la frontière avec la Libye est donc concernée par cette construction, qui devrait être terminée avant la fin de l’année 2015.
Le mur long de 168 km reliera Ras Jedir à Dehiba.
Etat d’urgence et mesures sécuritaires
L’auteur de l’attentat de Sousse, Seifeddine Rezgui, âgé de 23 ans, s’était formé au maniement des armes en Libye, un pays livré au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi et séparé de la Tunisie par une frontière connue pour sa porosité. La Tunisie craint que le conflit qui oppose en Libye les partisans d’Aube de la Libye (qui contrôlent Tripoli, la capitale) et le camp de Tobrouk, où siège le Parlement, reconnu par la communauté internationale, ne gagne sa frontière.
Le secrétaire d’Etat tunisien Rafik Chelly avait désigné Sabratha, ville située à une centaine de kilomètres de la frontière avec la Tunisie, comme le lieu où se seraient entraînés Seifeddine Rezgui ainsi que les deux auteurs de l’attentat du Bardo du 18 mars dernier.
Depuis l’attentat survenu sur la plage de Sousse, le président Béji Caïd Essebsi a décrété l’état d’urgence sur tout le territoire tunisien pour une durée de 30 jours en raison des « dangers menaçant le pays ». Des projets de loi controversés vont également être examinés par l’Assemblée tunisienne. Certains observateurs parlent même de « dérive sécuritaire potentiellement liberticide ».
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