Les agriculteurs font entendre leur colère dans Paris
Des tracteurs dans la capitale. Selon la préfecture de police de Paris, 1 365 tracteurs et 91 bus – venus pour la plupart de Bretagne et de Normandie – sont entrés dans la capitale, jeudi 3 septembre, pour exprimer la colère d’un monde paysan qui se dit étranglé par la chute des prix et l’empilement des normes.
A l’appel des syndicats agricoles, six différents cortèges ont convergé vers la place de la Nation, par les autoroutes 1, 4, 6, 10 et l’A13. Les perturbations étaient toutefois limitées sur les routes, « de nombreux automobilistes ayant pris leurs dispositions », d’après le Centre national d’information routière (CNIR), qui soulignait qu’il y avait « beaucoup moins de voitures sur les routes » que d’ordinaire.
Une délégation doit en effet se rendre dans l’après-midi à l’Assemblée nationale, escortée d’une dizaine de tracteurs. Puis les principaux dirigeants syndicaux seront reçus par le premier ministre, Manuel Valls.
Pas un « défilé folklorique »
La manifestation doit permettre aux agriculteurs de faire pression sur le gouvernement avant le sommet exceptionnel des ministres de l’agriculture de l’Union européenne, organisé à Bruxelles à la demande de la France, lundi 7 septembre. François Hollande a d’ores et déjà promis de nouvelles mesures.
Les éleveurs réclament en premier lieu une « année blanche pour les traites bancaires afin de redonner du souffle aux exploitations et de leur permettre de payer leurs fournisseurs », selon Dominique Barrau, secrétaire général de la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA). Le président de la fédération, Xavier Beulin, demande quant à lui une « rallonge » au plan d’aide aux éleveurs présenté le 22 juillet par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, et qui prévoit l’investissement de 600 millions d’euros pour parer aux difficultés financières des agriculteurs. Pour le président de la FNSEA, 3 milliards d’euros seraient nécessaires pour que la compétitivité du secteur agricole français puisse rattraper celle de l’Allemagne.
Il ne s’agira pas d’un « défilé folklorique ni d’une parade de tracteurs (…). Les agriculteurs sont déterminés », insiste Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, premier syndicat agricole du pays.
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