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| Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19234 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Sous un même toit Lun 09 Nov 2015, 8:02 pm | |
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Au matin du 25 novembre 2011, lorsque les habitants de Gersthein se réveillent, ils découvrent médusés leur église totalement ravagée par les flammes. Dans la nuit, un incendie accidentel a anéantie l’édifice… Un véritable drame pour la commune. Mais immédiatement, alors que les cendres sont encore brulantes, la communauté protestante s’organise et décide d’accueillir les fidèles catholiques dans leur église… Durant deux ans, ils vont prier sous un même toit. Quatre ans après, catholiques et protestants font perdurer ce "vivre ensemble". Une expérience unique d’œcuménisme, une "belle expérience de chrétiens".
http://www.lejourduseigneur.com/Replay/Dimanche-dernier/Kairos-Sous-un-meme-toit
(lien à durée de vie limitée jusqu'au dimanche 15/11/2015, puis 7 jours supplémentaires en cliquant sur dimanche précédent)
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| | | franck17360 Membre Actif
Date d'inscription : 07/10/2013 Messages : 6248 Pays : France R E L I G I O N : Protestant
| Sujet: Re: Sous un même toit Mar 10 Nov 2015, 2:45 am | |
| J'applaudis des deux mains ! |
| | | mick MODERATION
Date d'inscription : 10/11/2010 Messages : 7769 Pays : canada R E L I G I O N : chrétienne
| Sujet: Re: Sous un même toit Mar 10 Nov 2015, 4:59 am | |
| une "belle expérience de chrétiens". en effet oui |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19234 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Sous un même toit Jeu 12 Nov 2015, 7:45 pm | |
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L'amitié entre catholiques, protestants et orthodoxes est à l'origine de la Traduction Oecuménique de la Bible. A l'occasion de l'édition 2010, qui introduit 6 livres du Deutéronome, récit d'une formidable aventure humaine où les concessions priment sur les compromis.
http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Focus/Lire-la-Bible/Histoire-de-la-TOB-depuis-50-ans
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| | | Pegasus ...
Date d'inscription : 23/04/2013 Messages : 10022 Pays : france R E L I G I O N : chrétien sans étiquette
| Sujet: Re: Sous un même toit Ven 13 Nov 2015, 4:17 am | |
| - RAMOSI a écrit:
L'amitié entre catholiques, protestants et orthodoxes est à l'origine de la Traduction Oecuménique de la Bible. A l'occasion de l'édition 2010, qui introduit 6 livres du Deutéronome Il n'y a qu'un seul livre du Deutéronome. |
| | | L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19234 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Sous un même toit Ven 27 Nov 2015, 9:09 pm | |
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22/01/2012, Unité des chrétiens
Prédication de la célébration oecuménique à Lyon
Tous nous serons transformés
Mille questions habitent le cœur des hommes. Avec émerveillement, nous les voyons venir très tôt sur les lèvres des enfants, des interrogations profondes sur la vie, l’avenir et le monde, toujours exprimées avec une clarté qui ne laisse pas d’échappatoire.
Avec les adultes, quand la discussion se prolonge, ces difficultés s’estompent, et il n’en reste plus qu’une, essentielle. Derrière le mal, la misère et la violence se profile la plus cruelle de toutes les souffrances, celle de la mort. Elle est perçue comme la plus grande énigme ou la pire injustice. C’est d’elle que viennent tous les doutes. La disparition d’un être cher provoque en nous comme un effondrement intérieur, qui, parfois, remet tout en cause. Au fond, les hommes ne portent en eux qu’une seule question : Est-il vrai que la mort n’est pas l’horizon ultime ? Est-il certain que la vie triomphera ?
Ni les philosophes, ni les hommes politiques, aussi intelligents ou dévoués soient-ils, n’ont pu chasser cette angoisse, ni ne parviendront jamais à donner une réponse satisfaisante. Qu’il fasse attention, celui qui voudrait se hâter de réconforter autrui par des formules faciles : « C’est Rachel qui pleure ses enfants et elle ne veut pas qu’on la console. » (Mt 2, 18)
C’est pour ne pas nous laisser dans cette tragique impasse que Dieu a fait le grand voyage de l’Incarnation. La toute-puissante Parole d’amour, qui est la source de la vie, est venue jusqu’à nous. Elle est entrée dans la fragilité de notre chair à Nazareth, pour refaire et parfaire l’homme, ainsi que tout le monde créé. Dès le début, les attaques ont déferlé, à commencer par la rage meurtrière d’Hérode, dès qu’il a appris la naissance du Roi. « Pourquoi as-tu peur, Hérode ? Le Christ n’est pas venu pour ravir la gloire d’autrui, mais pour nous faire don de la sienne. Tu commandes d’assassiner ces faibles corps, car la peur assassine ton cœur ! »
Tout au long de sa vie, JESUS a parcouru le monde en faisant le bien. (cf. Ac 10, 38) Mais comment a-t-on pu lui vouloir tant de mal ? Quand il monte au Golgotha, nous avons l’impression que son histoire résume toutes les contradictions de notre humanité. Quand il rend son dernier souffle, nous l’entendons prier : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » (Lc 23, 46) Et de ces mains nous viendra la lumière. La résurrection de JESUS est la réponse de Dieu à toutes les questions des hommes. Lui seul pouvait nous la donner : « Avec la mort, la vie n’est pas détruite, elle est transformée. »
Voilà qui nous permet de comprendre enfin que la vocation de l’homme se résume dans le verbe aimer. Comme nos divergences entre chrétiens paraissent dérisoires tout d’un coup ! Et révoltants, nos conflits historiques, sans parler de la division des églises qui nous fait honte, puisque nous proclamons tous que l’Eglise est une et sainte. Mais pourquoi donc n’en donnons-nous pas le témoignage ? Ce qui est sûr, et vraiment joyeux, c’est qu’aujourd’hui, nous sommes unis par un amour fraternel qui traverse allègrement les prétendues frontières de nos églises. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour travailler à l’unité, convaincus de l’importance de cet enjeu, selon la parole du Seigneur : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13, 35)
Même si nous n’arrivons pas à démêler les nœuds accumulés par l’histoire, nous sommes sûrs que le Seigneur nous fera ce cadeau quand il voudra. L’unité des chrétiens ne sera pas le fruit de recherches savantes, encore moins de négociations habiles. Nous l’attendons comme un événement de grâce. Ne perdons pas de temps à nous lamenter sur les divisions du passé ou du présent, et faisons tout pour en éviter de nouvelles dans le futur… Lançons-nous hardiment dans l’œuvre de transformation que la Résurrection rend possible : « Tous, nous serons transformés. » Il s’agit de notre propre conversion à mettre en œuvre tout de suite. « Il faut que ce qui est périssable en nous devienne impérissable. » (1 Co 15, 51 et 53)
Mais puisque l’Apôtre avertit que : « La chair et le sang ne sont pas capables d’avoir part au Royaume de Dieu », où donc allons-nous en trouver la force ? Dans le pain vivant de l’Eucharistie, comme nous l’a enseigné JESUS : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement (…) Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6, 51-54) Le Nouveau Testament lie la Résurrection à l’Eucharistie. Et celle-ci est encore le lieu douloureux de notre division, alors qu’elle porte le nom de « communion ». Quand ce pain devient le corps du Christ, il se trouve entraîné dans l’aventure du mystère pascal et nous ouvre à la lumière de la Résurrection. Voilà le levier de toutes les transformations et de la transfiguration du monde. Nous sommes envoyés pour proclamer ce message de consolation aux hommes, car ils méritent plus d’amour que le monde ne peut leur en donner : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu (…) et criez-lui » (Is 40, 1), la victoire de notre Seigneur JESUS Christ.
Consolation et Résurrection sont un même mot hébreu dans nos Bibles. Que la puissance de ce Mystère nous illumine et nous convertisse. Alors, nous saurons comment travailler ensemble à transformer le monde, pour que son Règne vienne !
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19234 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Sous un même toit Ven 04 Déc 2015, 7:51 pm | |
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22/01/2006, 3 T.O. B
Les homélies de la célébration oecuménique à Châtenay-Malabry
Unité des chrétiens
> Première homélie par le père Michel Evdokimov (orthodoxe) sur le texte de l'Exode.
"Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux."
Par ces paroles, nous avons l'impression que le Christ va définir ce qu'est l'Église. L'Église est avant tout un rassemblement de femmes, d'enfants, d'hommes de chair et de sang qui se rassemblent autour du Seigneur pour partager l'amour que le Seigneur leur donne. Et aujourd'hui nous sommes rassemblés en Église. Mais lorsqu'on est rassemblé, il faut un lieu. Aujourd'hui nous sommes dans une église magnifique.
À l'époque de Moïse, ce n'était pas le cas. L'Église de l'Ancienne Alliance n'avait pas de lieu. Et voilà qu'à la fin du livre de l'Exode, Dieu recommande à Moïse comment bâtir, comment construire, comment organiser ce lieu d'Église qui sera une Église portative puisque le peuple errait à travers le désert du Sinaï. Ce lieu d'Église sera une tente, une tente que l'on appelle la tente de la rencontre, de la rencontre entre l'homme et Dieu.
Dans cette tente il y aura l'Arche d'Alliance, un coffre en bois où se trouvent les choses les plus précieuses que le peuple hébreu voulait garder. Il y avait des chandeliers, aussi, qui brûlaient comme pour rappeler que Dieu est lumière et feu.
Et puis, il y avait une nuée lumineuse. Qu'est-ce que c'est que la nuée lumineuse ? La nuée lumineuse, c'est un nuage de lumière qui enveloppait la tente et qui précédait le peuple dans son errance à travers le désert. Et lorsque la nuée s'arrêtait, le peuple s'arrêtait et il dressait le camp. Lorsque la nuée se levait, le peuple levait le camp et suivait la nuée.
Quelle était la signification de cette nuée ? Peut-être quelque chose de très simple : c'est que c'est Dieu qui conduit son peuple sur des voies qui sont les siennes.
Lorsque nous pensons, lorsque nous lisons l'Ancien Testament, nous devons toujours nous interroger : qu'est-ce qu'il a à nous apprendre, qu'est-ce qu'il nous dévoile ? Moïse voyait la nuée lumineuse. Et Moïse parlait avec Dieu et Dieu lui parlait. Et pourtant on a l'impression qu'il y avait encore un abîme infranchissable entre Moïse et Dieu, un abîme de transcendance en quelque sorte. Eh bien, cet abîme infranchissable, cet abîme de transcendance, a été comblé. Il a été comblé par Dieu lui-même lorsque Dieu est venu sur terre, lorsque le Christ s'est incarné, lorsqu'il a accepté d'assumer notre condition humaine.
Le Christ maintenant est devenu, tout en restant Dieu, un ami, un proche de nous. Et plus que cela, il s'offre en nourriture, au point que nous sommes en quelque sorte, lorsque nous communions au pain et au vin, investis par des énergies divines.
Et puis, il y a cette parole de Saint Paul aux Éphésiens, qui nous dit que nous avons été en Christ élus dès la fondation du monde. Qu'est-ce que cela veut dire ? Un auteur du 9e siècle qui s'appelait le Pasteur d'Hermas a expliqué, a désigné, a décrit l'Église comme une femme âgée, resplendissante de beauté. Pourquoi une femme âgée ? Il répondait : "Parce qu'elle a été créée avant la fondation du monde. Et c'est pour elle que le monde a été créé, que toutes choses ont été créées". Et alors nous comprenons qu'il y a un mystère de l'Église, un mystère de toute éternité, que cette Église existe, existait avant la fondation du monde, et qu'elle durera jusqu'à la fin de ce monde.
Et Moïse, quelques millénaires avant nous, a vécu une de ces étapes du développement de l'Église, tout comme nous vivons une autre étape en ce XXIe siècle, une étape de développement de cette Église par laquelle Dieu nous conduit vers son Royaume.
Amen.
> Deuxième homélie du pasteur Philippe B. Kabongo-Mbaya (Église réformée de France), sur le texte de l'Évangile selon Matthieu.
Bienvenue à vous toutes, à vous tous !
"Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, dit le Seigneur, je suis au milieu d'eux."
Que cette parole de confiance et toute la force de promesse qu'elle engage nous soit réellement bénédiction. Car le Seigneur est fidèle. Ce matin, nous sommes tout de même un peu plus que deux ou trois. Et je pense à vous tous, frères et soeurs, qui, au loin, suivez ce service.
Accueillis ici au sein de l'Église copte orthodoxe, nous voulons dire toute notre reconnaissance à cette Église, présence première et symbole vivant du Christianisme deux fois millénaire en terre d'Afrique. Nous avons à coeur cette Église et toutes les autres qui sont victimes de leur situation minoritaire et des passions intolérantes partout sur notre terre. À celles et tous ceux qui vivent leur foi en pleine liberté ou en situations difficiles de contraintes et d'exclusion, la promesse du Seigneur reste une vérité actuelle, elle redit la fidélité du Christ à son Église et sa présence bienfaisante au milieu du monde.
"Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux..."
Cette déclaration, comme la confiance qu'elle exprime, se comprend aussi comme une exigence, une interpellation concernant la fraternité des chrétiens et l'unité de leurs Églises. Oui, parce que JESUS pourrait inverser cette parole et nous interroger : "Là où deux ou trois se séparent à cause de mon nom, croyez-vous vraiment que je sois au milieu de leurs querelles, au centre de leurs méfiances ou hostilités réciproques ?"
La promesse du Seigneur ici n'est pas une consolation lénifiante, une sorte de parole magique dont le rappel suffirait par lui-même à garantir une vérité sur la communion de l'Église, sur l'authenticité et la crédibilité de ce qu'elle vit, célèbre et enseigne. Nous avons encore des progrès à faire pour sortir des logiques d'exclusion au sein de nos communautés et entre nos Églises.
"Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux
"
En son nom, au nom de JESUS-Christ : cela signifie de sa part, de sa seule et unique autorité; c'est lui la raison d'être de l'Église ainsi rassemblée; il en est le seul et l'unique donneur d'ordre. "En son nom" résonne ainsi comme une confession de foi. De nom et de dénomination, nous n'en connaissons qu'un qui puisse véritablement nous réunir, qui puisse remembrer l'Église, quoi qu'il arrive ! Proclamer cela, diriez-vous, est facile; le problème, c'est comment ? Mais, je vous renvoie la question : comment, selon vous, JESUS s'y serait-il pris ?
Les Évangiles décrivent comment JESUS attestait la présence de son Père, et notre Père, partout où les intolérances et les injustices généraient des divisions insupportables. Ils nous montrent également comment JESUS a témoigné de la présence secourable de Dieu partout où les êtres humains étaient niés dans leur dignité, livrés à leur sort, abandonnés à la fatalité de la maladie et au désespoir de la mort. Dieu est milieu de cette détresse, comme une protestation maintenue devant tout ce qui asservit l'humain ou le détruit. Son règne est le signe de l'humanité réconciliée avec elle-même, une humanité enfin responsable de l'avenir de la terre comme espace habitable, vivable par tous, et non pas seulement par quelques-uns.
Au fond, la question n'est pas de savoir combien sont réunis ou réunissables; deux ou deux cents, trois ou trois mille. Elle est d'identifier qui est au milieu d'eux, qui est là au centre, eux-mêmes ou un autre qui donne sens à leur vivre-ensemble, le fonde et l'ouvre, au-delà de ce que cachent leurs intérêts, leurs angoisses, ou toutes ces autres raisons difficilement avouables ?
Pourtant, malgré nos égarements, nos infidélités, nos aveuglements, la promesse de cette présence fidèle du Seigneur au milieu de nos vies, au coeur de l'Église, au sein du monde, n'est pas révoquée. Il nous appartient, il vous appartient, de travailler, de prier, de vouloir et de demander, comme nous dit ce texte, afin que nos choix de vie, nos engagements, attestent cette confiance que le Seigneur lui-même, encore et toujours, malgré tout, garde en notre faveur.
Amen.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19234 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Sous un même toit Dim 13 Déc 2015, 7:48 pm | |
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20/05/2007, 7ème dimanche de Pâques
Homélie du 7ème dimanche de Pâques
Homélie
Nous les avons bien retenues, n’est-ce pas, les paroles que saint Jean met sur les lèvres de JESUS. Ce jeudi soir, JESUS prononce des paroles graves comme un adieu, une dernière recommandation – c’était la veille de sa mort – un testament en somme, qu’il résume dans une prière insistante pour ses disciples : « Père, fais que leur unité soit parfaite, qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un ».
On comprend l’émotion avec laquelle Jean l’évangéliste transmet ces paroles, quelque soixante ans plus tard, à des chrétiens d’Asie mineure. Jean est très inquiet pour eux. Ces jeunes communautés ne méritent déjà plus le nom de communautés, tant elles se divisent. Elles font de leurs différences des causes de tristes conflits.
Tristes conflits, mais c’est aujourd’hui encore, 2000 ans plus tard, parmi les chrétiens que nous sommes. C’est comme si les paroles de JESUS s’étaient perdues au long des siècles. Oui, comme nous semblons loin du souhait de JESUS. Les divisions historiques, protestants, orthodoxes, catholiques, ne sont pas résolues, malgré les grands progrès de l’œcuménisme. Et nous-mêmes, dans nos paroisses, donnons-nous toujours l’image de cette unité que souhaitait le Seigneur ? Reconnaissons plutôt que nous sommes loin de l’unité parfaite que nous rappelle l’évangile de ce dimanche.
Nous avons bien besoin de réentendre les dernières paroles de JESUS. Nous sommes là pour cela.
Besoin de les réentendre, besoin surtout de les comprendre. L’unité… de quelle unité s’agit-il ? Je ne vous apprends rien. Quand on dit unité, on ne veut pas dire uniformité. Il faut accepter la diversité, les différences. Une unité, oui, malgré nos différences, ou plutôt qui s’enrichit de nos différences.
Dans un de ses livres, Jean Sulivan écrit cette belle petite parabole. « La vérité, dit-il, c’est comme une immense verrière tombée à terre, éclatée en mille morceaux de verre de toutes les couleurs. Regardez-les, ces gens qui se précipitent, qui prennent un éclat de verre, qui le brandissent en disant : "Je détiens la vérité". Insensés, il faudrait rassembler tous les éclats, les souder du ciment de l’amitié et la verrière ferait chanter la lumière ».
Oui, c’est cela l’unité authentique voulue par JESUS. Pas une unité de discipline (Je ne veux voir qu’une seule tête !). Non pas « marcher au pas », mais faire route ensemble, malgré nos différences. L’Église a cédé parfois à cette tentation disciplinaire. Gravement, quand la défense de la prétendue unité, contre les hérésies par exemple, a fait couler le sang et les larmes. Regrettable aussi, quand des hommes, des grands penseurs, des théologiens ont été réduits au silence, parce que simplement on ne voulait pas entendre leur différence.
Je le dis et, en même temps, je trouve que c’est un peu facile de dénoncer les erreurs historiques de notre Église, si nous oublions de reconnaître la piètre manière que nous avons nous-mêmes, à notre échelle, de vivre l’unité voulue par le Christ, dans nos églises, dans nos paroisses, entre chrétiens, entre prêtres. Une communauté chrétienne doit accepter en elle la confrontation, le dialogue, le débat, c’est cela donner le visage de la véritable unité.
Un visage, un signe dont nos sociétés ont bien besoin, car elles connaissent elles aussi la même tentation : refuser les différences dans un enfermement qui fait percevoir d’emblée l’étranger comme un ennemi. Nous sommes en pleine actualité. Si les chrétiens ont un service à rendre au monde, c’est d’offrir le visage d’une unité riche de leurs différences.
Je disais tout à l’heure, besoin de réentendre les paroles du Christ, besoin de les comprendre, mais comment les vivre ?
Comment les vivre ? J’ai envie de dire : d’abord y croire, et puis poser des actes qui en témoignent et enfin créer des communautés qui le vivent.
Y croire, comme on croit à une promesse, fameuse promesse. La prière de JESUS, le vœu de JESUS pour les siens est porteur de la plus haute ambition, une ambition démesurée. Vous vous rendez compte : « Que leur unité soit parfaite, qu’ils soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi ». Serait-ce donc que c’est l’amour qui est en Dieu qui va animer les disciples de JESUS et les unir entre eux ?
Y croire, c’est croire que l’on dispose en effet de cette énergie divine, l’Esprit d’amour, l’Esprit Saint. Y croire, c’est se fier à cette présence mystérieuse, impalpable, et pourtant constante et réelle. Y croire, c’est le demander dans la prière.
JESUS nous a laissé pour traverser la vie et les siècles le secret d’une prière brève. Les deux premiers mots, Notre Père, disent tout. Ils invitent à comprendre que tous les hommes sont une seule famille. Y croire, c’est croire cela.
Il faut aussi poser des actes qui en témoignent. Je n’ai plus le temps de les évoquer. C’est chacun de nous qui sait comment, il traduit cette recherche de l’unité dans sa famille, son quartier, sa profession et dans ses engagements de solidarité.
Enfin, créer des communautés qui le vivent. Elles sont innombrables. Pas le temps non plus de les évoquer. J’en retiens une, une seulement. C’est ici, aujourd’hui, maintenant, l’assemblée que nous formons ce matin dans cette église Notre-Dame-Saint-Vincent. Une unité dans les différences, Oh combien ! Regardez comme nous sommes différents, par l’âge, les générations, les professions, le statut social. Enrichis en plus, ce matin, par la présence de nos frères et sœurs non-voyants. Enrichis par vous, chers amis téléspectateurs. Vous êtes des centaines de milliers devant votre écran de télévision, tous aussi différents. Vous êtes là, madame, que la mauvaise santé retient à la maison Vous êtes là, René, dans votre cellule de prison. Tu es là, Maurice, dans ta salle de séjour, tu me l’as dit. Amis connus et inconnus, nous sommes unis malgré nos différences. Ce qui nous rassemble ce matin, c’est l’écoute d’une même Parole, c’est l’attention à une même Présence, la communion au même Pain de vie, le partage du même Repas de l’amour.
Puisse cette communauté du dimanche nous donner l’envie et le courage de vivre en frères, là où nous vivons, tous les jours de la semaine.
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