Serait-elle l'épouse de YHWH ?
Les ostraca de Kuntillet Ajrud1 datant du viiie siècle av. J.-C., dans le désert du Sinaï, portent ainsi l'inscription « berakhti et’hem l’yhwh shomron [ou Shomrenou] ulèAsherato » (« Je vous ai bénis par YHWH de Samarie et Son Asherah » ou « Je vous ai bénis par YHVH notre gardien et Son Asherah », selon qu'on lise Shomron : Samarie ou Shomrenou : notre gardien2). On trouve aussi la mention « YHWH et son Ashera » sur une inscription datant de la monarchie tardive (vers 600 av. J.-C.) dans la région de la Shefelah (royaume de Juda)3.
Le Pentateuque en parle quatre fois4 comme des idoles à détruire. Et le roi Josias, vers 630 av. J.-C., « ordonna [...] de retirer du sanctuaire de Yahvé tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Ashera et pour toute l'armée du ciel [...]. Il supprima les faux prêtres que les rois de Juda avaient installés et qui sacrifiaient [...] à Baal, au soleil, à la lune, aux constellations et à toute l'armée du ciel. [...] Il démolit la demeure des prostituées sacrées, (Rois II 23 7 הַקְּדֵשִׁים le final en « im », un masculin pluriel, indique-t-il qu'il s'agissait de prostitués mâles ?) qui était dans le temple de Yahvé [...]5 ».
Le prophète Jérémie, en exil à Babylone, reproche aux Hébreux éxilés de vouer un culte à Ashéra, représentée sur des statuettes comme une femme aux seins nus. Les juifs lui affirment que Ashera est généreuse et leur offre du pain en grande quantité. Et pour étayer leurs dires, ils ne manquent pas de lui rappeler que d’autres avant lui leur avaient fait abandonner le culte d’Ashera et que le résultat fut « le glaive et la famine » (Jérémie 44, 17-19)
Jérémie 44
…16Nous ne t'obéirons en rien de ce que tu nous as dit au nom de l'Eternel. 17Mais nous voulons agir comme l'a déclaré notre bouche, offrir de l'encens à la reine du ciel, et lui faire des libations, comme nous l'avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos chefs, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem. Alors nous avions du pain pour nous rassasier, nous étions heureux, et nous n'éprouvions point de malheur. 18Et depuis que nous avons cessé d'offrir de l'encens à la reine du ciel et de lui faire des libations, nous avons manqué de tout, et nous avons été consumés par l'épée et par la famine...…
L’archéologie peut parfois faire des ravages dans l’obstination et les certitudes.
Quelle attitude théologique prendre quand des archéologues découvrent que Yahvé, celui qui deviendra Dieu, est en concubinage ?