Migrants de Calais : les premiers conteneurs du camp humanitaire seront livrés ce mardi matin

Décidé par l’État, le camp humanitaire qui abritera 1 500 réfugiés, situé à quelques centaines de mètres du centre d’accueil de jour Jules-Ferry, recevra ce mardi ses premiers conteneurs. Ils seront au nombre de 125 au total. Le camp, qui devait accueillir les migrants « avant la fin de l’année », sera finalement opérationnel mi-janvier.



« Les travaux d’aménagement du camp humanitaire ont pris deux semaines de retard, notamment pour des raisons d’organisation », indique Stéphane Duval, directeur du centre d’accueil de jour Jules-Ferry, géré par La Vie Active, opérateur retenu par l’État. L’association gérera également le nouveau camp. Les travaux devaient débuter le 2 novembre. Mais il a fallu déplacer 500 réfugiés qui avaient installé leurs abris sur cette lande de terre boueuse de plusieurs hectares. « Il a fallu informer ces personnes. Ce qui a pris plus de temps que prévu », explique le directeur. Ces personnes vivent actuellement dans la « zone tampon », dans 53 tentes installées par la Sécurité civile. Elles seront prioritaires pour le futur camp humanitaire, et prendront leurs quartiers en premier. Ce mardi matin, huit conteneurs seront livrés et installés, sur le terrain aplani et aménagé.



Le camp humanitaire, qui sera fermé, sera composé de 125 conteneurs, fabriqués et livrés par une société située près de Rennes. Ils seront « spartiates » mais « fonctionnels », précise La Vie Active. D’une capacité de 12 personnes chacun, ils seront isolés, chauffés, équipés de six lits superposés, de sèche serviettes, de prises d’électricité. Les conteneurs ne sont pas équipés de points d’eaux, mais des robinets et 80 toilettes seront à disposition dans le camp. Seize conteneurs seront destinés aux familles. Le reste sera occupé par des migrants, principalement des hommes, vivant actuellement dans des conditions difficiles, dans des tentes ou des abris de fortune de la « jungle », le camp toléré par l’État, installé aux abords du centre Jules-Ferry. Actuellement, ce dernier ne propose aucun accueil de nuit pour les hommes. Seules les femmes et les enfants, personnes vulnérables, disposent d’un hébergement de nuit, dans des bungalows, au centre Jules-Ferry. Le jour, des repas sont distribués pour l’ensemble des migrants. Ces derniers peuvent également prendre des douches.



Le 31 août, lors de sa visite à Calais en compagnie du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé la création de ce camp de 1500 places dans la « lande », terrain que la Ville met à la disposition des migrants. « Nous ne pouvons pas, en France, accepter que des gens vivent dans de telles conditions d’insalubrité », avait commenté le Premier ministre au sujet de la « jungle ». L’idée était d’installer avant l’hiver 120 tentes d’une capacité de 12 à 15 personnes, permettant l’hébergement la nuit.

Actuellement, près de 4 500 migrants vivent dans la « jungle » de Calais. Quatre cents femmes et enfants sont hébergés jour et nuit au centre d’accueil Jules-Ferry.

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