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Sujet: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 30 Jan 2016, 9:13 pm
Rappel du premier message :
Parole des Pères Nous participons au même...
Nous participons au même pain, nous devenons un même corps – Jean Chrysostome
Jean Chrysostome, Sur la Première lettre aux Corinthiens (Homélie 21 sur 1 Co 10, 16-17).
L'Eucharistie, Corpus Christie.
L'Eucharistie, sacrement de l'unité.
« Le pain que nous rompons n'est-il pas une communion au corps du Christ ? » Pourquoi l'apôtre ne parle-t-il pas de participation seulement ? Parce qu'il veut exprimer quelque chose de plus et indiquer l'intimité de l'union. Il n'y a pas seulement participation ou partage, il y a vraiment union. Comme ce corps est uni au Christ, nous aussi par le pain nous lui sommes unis également.
Pourquoi ajoute-t-il : « ... que nous rompons » ? Ce qui de fait a lieu dans l'Eucharistie, alors que sur la croix ce fut le contraire, selon ces mots de l'Ecriture : « Pas un de ses os ne sera brisé » (Ex 12, 46). Mais ce que le Christ n'a pas souffert sur la croix, il le souffre sur l'autel à cause de vous : il veut bien être rompu, afin de rassasier tous les hommes. L'apôtre vient de dire « la communion au corps... » Or il y a une différence entre celui qui communie et ce à quoi il communie. Il veut donc encore faire disparaître cette différence, si petite qu'elle pût paraître. C'est pourquoi il ajoute : « car nous sommes tous ensemble un seul pain et un seul corps ».
Que parlai-je de communion ? dit-il, nous sommes ce corps lui-même. Qu'est-ce que ce pain ? Le corps du Christ. Que deviennent ceux qui communient ? Le corps du Christ : ils ne sont pas plusieurs corps, mais un seul. Combien de grains de froment entrent dans la composition du pain ? Mais ces grains, qui les voit ? Ils sont bien dans le pain qu'ils ont formé, mais rien ne les distingue les uns des autres tant ils sont unis. Ainsi sommes-nous unis les uns les autres et avec le Christ. Celui-ci ne se nourrit pas d'un corps et celui-là d'un autre : nous sommes tous nourris d'un même corps, et c'est pourquoi l'apôtre ajoute : « parce que nous participons tous au même pain ».
Si nous participons au même pain, si nous devenons un même corps, pourquoi ne pas avoir la même charité et ne pas nous unir par ce lien puissant ? Relisez l'histoire de nos ancêtres dans la foi, vous trouverez ce prodige vivant : « La multitude des croyants n'avait qu'un seul coeur et qu'une seule âme (Ac 4, 32).
Que sont devenus ces beaux exemples ? Nous avons le contraire sous les yeux. Des divisions nombreuses, des dissensions profondes règnent entre tous et nous nous traitons les uns les autres avec une cruauté digne des bêtes. Et pourtant, frère, c'est le Christ qui est venu te chercher, toi qui étais si loin de lui, pour s'unir à toi. Et toi, tu ne veux pas t'unir à ton frère ? Tu n'y mets pas l'empressement que tu devrais montrer. Que dis-je ? Tu te sépares violemment de lui, toi à qui le Seigneur a montré tant d'amour et donné tant de vie ! … Il a voulu en effet nous faire participer à sa propre chair, semblable à la nôtre par sa nature, mais exempte de péché et surabondante de vie…afin que nous puissions trouver à cette table l'immortalité… Nous ne participons plus seulement, en effet, à l'autel (comme les païens), mais au Christ lui-même.
Dernière édition par RAMOSI le Dim 04 Aoû 2019, 7:37 pm, édité 1 fois
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RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Jeu 01 Juin 2017, 7:16 pm
La liturgie eucharistique
À la dernière Cène, le Christ a institué le sacrifice et le banquet pascal par lequel le sacrifice de la croix est sans cesse rendu présent dans l´Église lorsque le prêtre, représentant le Christ Seigneur, accomplit cela même que le Seigneur lui-même a fait et qu´il a transmis à ses disciples pour qu´ils le fassent en mémoire de lui[1].
En effet, le Christ prit le pain et la coupe, rendit grâce, fit la fraction et les donna à ses disciples, en disant : « Prenez, mangez, buvez ; ceci est mon Corps ; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi ». Aussi l´Église a-t-elle organisé toute la célébration de la liturgie eucharistique en parties qui correspondent à ces paroles et à ces actes du Christ. De fait :
a) Dans la préparation des dons, on apporte à l´autel le pain et le vin avec l´eau, c´est-à-dire les éléments que le Christ a pris dans ses mains.
b) Dans la Prière eucharistique, on rend grâce à Dieu pour toute l’œuvre du salut, et les dons offerts deviennent le Corps et le Sang du Christ.
c) Par la fraction du pain et par la communion, les fidèles, aussi nombreux soient-ils, reçoivent d’un seul pain le Corps du Seigneur et d’une seule coupe le Sang du Seigneur, de la même manière que les Apôtres les ont reçus des mains du Christ lui-même.
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 24 Juin 2017, 7:15 pm
L’eucharistie
L’Eucharistie est le troisième sacrement de l’Initiation Chrétienne. Le mot « Eucharistie » signifie « action de grâces ». C’est le peuple qui rend grâce au Père, par son Fils, dans l’Esprit pour le don qu’il nous fait de sa Vie.
« L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne » (Vatican II Constitution sur l’Eglise n° 11)
C’est par l’Eucharistie que nous est donnée la Vie de Dieu, le Pain de la route. Recevoir le Pain de Dieu nous invite à partager notre pain avec nos frères en humanité. L’Eucharistie structure la vie chrétienne, elle la ponctue, elle est la respiration dans la vie spirituelle. C’est une actualisation de la Pâque et non pas sa répétition ou son simple souvenir. L’Eucharistie, ou la messe, est un rappel de la dernière Cène, de la mort et de la résurrection de JESUS Christ.
À plusieurs reprises, dans une démarche mystagogique, Saint Augustin rappelle aux nouveaux chrétiens ce qu’ils ont vécu depuis le début de leur itinéraire :
« Engrangés lors de leur entrée en catéchuménat, moulus au long de celui-ci par les efforts de conversion qui leur étaient demandés et qui se rendaient visibles dans les « jeûnes et les exorcismes », imbibés d’eau à la fontaine baptismale pour devenir une pâte, passés à la « cuisson du feu du St Esprit », et ainsi « devenus le pain du Seigneur », ils ont à « devenir ce qu’ils ont reçu : le corps du Christ. » (Sermons n° 229, 272,…)
Le dimanche, jour du Seigneur
Les chrétiens se rassemblent en ce premier jour de la semaine, le dimanche, pour manifester la place centrale de la Résurrection dans leur foi.
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Lun 17 Juil 2017, 6:25 pm
Le trésor de l'Eucharistie
Jean-Paul II a publié en 2003 une encyclique "Ecclesia de Eucharistia". Un texte pour rappeler combien l'Eglise vit de l'Eglise que nous présente Michel Kubler de La Croix en sept points.
C'est une affirmation essentielle de la foi chrétienne : "L'Église vit de l'Eucharistie". C'est aussi la première phrase de la 14e encyclique de Jean-Paul II, signée en ce Jeudi saint et dont elle fournit le titre : Ecclesia de Eucharistia. Un document plus resserré que d'habitude (environ 70 pages dans l'édition typique, contre plus de 120 pour les précédents), où l'on sent l'implication personnelle du Pape en la 25e année de son pontificat : on le voit évoquer, non sans émotion, les innombrables lieux de Pologne et du monde où il a présidé des célébrations eucharistiques, et revivre chacune des messes dites en 57 ans de sacerdoce comme un événement unique de rencontre intime avec Dieu et de contemplation du Christ.
Le choix du jour de la publication n'est pas anodin : cette lettre "aux évêques, aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs sur l'Eucharistie dans son rapport à l'Église" remplace, cette année, le traditionnel message de Jean-Paul II aux prêtres pour le jour où l'Église catholique célèbre l'institution de ce sacrement par le Christ. Car, rappelle l'encyclique, "l'Église naît du mystère pascal" ; donc, "l'Eucharistie, sacrement par excellence du mystère pascal, a sa place au centre de la vie ecclésiale" (n. 3). Et le triduum de Pâques est toujours un événement contemporain : "Dans l'événement pascal et dans l'Eucharistie qui l'actualise au cours de siècles, il y a un "contenu" vraiment énorme, dans lequel est présente toute l'histoire en tant que destinataire de la grâce et de la rédemption" (n. 5).
Ecclesia de Eucharistia vivit, énonce Jean-Paul II, précisant : "Cette vérité n'exprime pas seulement une expérience quotidienne de foi, mais elle comporte en synthèse le cœur du mystère de l'Église" (n. 1). La perspective de l'encyclique est donc double : il s'agit de la spiritualité et de la doctrine de l'Eucharistie, dans son rapport constitutif à l'Église. Qu'on ne s'attende donc pas à trouver ici de nouvelles dispositions pour la célébration, ni un guide pour la pastorale liturgique : l'encyclique en signale au passage (et annonce un document destiné à rappeler certaines normes), mais là n'est pas son propos. Le propos du Pape s'exprime clairement à travers les six parties d'Ecclesia de Eucharistia (lire le texte intégral de l'encyclique en cliquant sur les liens de la colonne de droite).
Le don du Christ par excellence
L'Eucharistie est le don du Christ par excellence : non pas seulement un don fait par le Christ, mais le Christ lui-même qui se donne. Tel est le "mystère de la foi" acclamé à chaque célébration, le mystère du sacrifice de la Croix et de la Résurrection, à chaque fois rendu présent. Cette présence est "réelle", en ce sens "qu'elle est substantielle et que par elle le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier" (n. 15, citant Paul VI).
Ce don est particulièrement manifeste dans la communion, aux deux sens de ce mot : le partage du Corps et du Sang du Christ à la fois unit intimement chaque fidèle à son Seigneur et, par l’œuvre de l'Esprit Saint, fait de toute l'Église le Corps du Christ sur la terre. La communauté célébrant l'Eucharistie a ainsi la responsabilité de "construire un monde qui soit à la mesure de l'homme et qui réponde pleinement au dessein de Dieu" (n. 20). Et Jean-Paul II de citer saint Jean Chrysostome, Père de la liturgie byzantine : "Quel avantage y a-t-il à ce que la table du Christ soit chargée de vases d'or, tandis que lui-même meurt de faim ? Commence par rassasier l'affamé, et avec ce qui restera tu orneras son autel".
L'Eucharistie édifie l’Église
"L'Eucharistie édifie l'Église", poursuit l'encyclique. Cela vaut, bien sûr, de la genèse de la communauté chrétienne, au soir de la dernière Cène : en donnant son corps et son sang en nourriture à ses Apôtres, JESUS les a unis au sacrifice qui l'attendait. De là cette réciprocité entre le Christ et tout baptisé : dans la communion sacramentelle, "nous pouvons dire non seulement que chacun d'entre nous reçoit le Christ, mais aussi que le Christ reçoit chacun d'entre nous" (n. 22). Ce n'est pas simplement "l'incorporation au Christ" qui est réalisée, mais tout l'édifice de l'Église qui se trouve consolidé, et la mission de celle-ci découvre, dans l'Eucharistie, "sa source et son sommet" - selon la définition de la liturgie par Vatican II.
L'Eucharisitie est "apostolique"
L'Eucharistie, comme l'Église, est "apostolique" : elle repose sur la foi des Apôtres, elle poursuit leur action et continue à être enseignée par eux. D'où l'insistance d'Ecclesia de Eucharistia (reprenant Lumen gentium) sur le ministère ordonné : certes, "les fidèles, pour leur part, en vertu de leur sacerdoce royal, concourent à l'offrande de l'Eucharistie, mais c'est le prêtre ordonné qui célèbre le Sacrifice eucharistique en la personne du Christ et l'offre à Dieu au nom de tout le peuple" (n. 28). Il s'agit de manifester que l'Eucharistie "est un don qui dépasse radicalement le pouvoir de toute l'assemblée" (n. 29).
L'encyclique rappelle quelques conséquences de cette spécificité : "l'Eucharistie ne peut être célébrée sans prêtre ; il est recommandé aux prêtres de la célébrer quotidiennement pour conjurer le danger de la dispersion" entre leurs tâches ; les célébrations dominicales en l'absence de prêtre ne peuvent être que des solutions provisoires ; un catholique ne doit pas communier lors de célébrations protestantes, faute d'un plein accord sur la signification des sacrements de l'Ordre et de l'Eucharistie".
La communion
La communion de l'Église se manifeste dans l'Eucharistie. Cette vision catholique repose sur l'affirmation que l'Eucharistie est "le sommet de tous les sacrements car elle porte à sa perfection la communion avec Dieu le Père, grâce à l'identification avec le Fils unique par l'action du Saint-Esprit" (n. 34). On ne peut donc pas y participer pleinement si l'on n'est pas en pleine communion avec cette définition : cela vaut pour les personnes dans leurs actes (un fidèle en état de péché doit se confesser avant de communier) et leurs convictions (la communion est réservée aux personnes baptisées acceptant la foi catholique sur l'Eucharistie), ainsi que pour les communautés catholiques (l'Eucharistie les empêche de se replier sur elles-mêmes, ce que traduit la communion affirmée avec le Pape et les évêques) et pour les Églises séparées", avec qui il est impossible de célébrer "jusqu'à ce que soit rétablie l'intégrité" des "liens de la profession de foi, des sacrements et du gouvernement ecclésiastique" (n. 44). Rappelons que pour d'autres confessions chrétiennes, la communion entre les fidèles et entre communautés naît au contraire de la célébration du sacrement.
La dignité de la célébration
La célébration eucharistique doit être digne. Il y va à la fois de la simplicité et de la gravité du sacrement célébré : c'est un "banquet" familial, sans doute, mais qui "demeure pour toujours un banquet sacrificiel, marqué par le sang versé sur le Golgotha" (n. 48). Le Pape fait ici l'éloge de tout ce qui, en deux millénaires de christianisme, a été déployé pour manifester cette dignité : architecture et arts sacrés, création liturgique et inculturation, etc. Il attire aussi l'attention sur les dérives et les abus possibles, lançant "un vigoureux appel pour que, dans la Célébration eucharistique, les normes liturgiques soient observées avec une grande fidélité", et rappelant que "la liturgie n'est jamais la propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté" (n. 52).
Marie, femme "eucharistique"
Jean-Paul II s'est toujours fait un point d'honneur à conclure ses documents par un paragraphe dédié à la Vierge ; ici, c'est toute la dernière partie d'Ecclesia de Eucharistia qui chante la Mère du Christ comme modèle de foi et de vie eucharistiques, dès le Fiat par lequel elle permit au Verbe de se faire chair : "Durant toute sa vie au côté du Christ et non seulement au Calvaire, Marie a fait sienne la dimension sacrificielle de l'Eucharistie" (n. 56). Or, le Christ accomplit pour tous ses disciples ce qu'il a accompli envers sa Mère. Ainsi, "l'Eucharistie nous est donnée pour que toute notre vie, comme celle de Marie, soit tout entière un Magnificat !" (n. 58).
"Il est grand ce mystère, assurément il nous dépasse et il met à rude épreuve les possibilités de notre esprit d'aller au-delà des apparences", conclut l'encyclique (n. 59). Mais ce mystère donne tout : le sacrifice rédempteur et la résurrection de JESUS, les dons de l'Esprit, l'amour du Père... "Si nous négligions l'Eucharistie, comment pourrions-nous porter remède à notre indigence ?" (n. 60). Or, négligences il y a eu, affirme Jean-Paul II, par allusion à Vatican II non dans son œuvre ("Il n'y a pas de doute que la réforme liturgique du Concile a produit de grands bénéfices de participation plus consciente, plus active et plus fructueuse des fidèles au saint sacrifice de l'autel" n. 10), mais dans certaines interprétations qui ont pu en être faites : abandon de l'adoration eucharistique, réduction de la messe à une rencontre conviviale, perte du rôle du prêtre et du caractère sacramentel...
En conclusion
Au final, même si Ecclesia de Eucharistia entend "dissiper les ombres sur le plan doctrinal et les manières de faire inacceptables" (n. 10), son propos est d'abord positif. L'encyclique ne dénonce ces manquements et ces excès que pour sauvegarder l'extraordinaire "trésor" qu'est l'Eucharistie pour l'Église : "un don trop grand et trop précieux » pour que quiconque puisse l'amputer ou se l'approprier. Un "Mystère ineffable avec lequel chaque génération est invitée à se mesurer" (n. 51). Jean-Paul II en est, ici, le témoin autant que le messager ardent.
Juin 2003
Source : la-croix.com
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Ven 11 Aoû 2017, 7:18 pm
Le Trésor de l’Eucharistie
Les mois d’été sont favorables aux rencontres. L’une d’entre elles m’a marqué. Invité à partager une soirée organisée par le Comité missionnaire local de Feillens-Manziat-Pont-de-Vaux, j’ai écouté avec intérêt les interventions des missionnaires originaires de notre diocèse, venus se reposer dans leurs familles. Un prêtre africain, du Burkina-Faso, était lui aussi présent. Il avait passé deux mois dans le diocèse en assurant des remplacements ici et là. Il a donc parlé de l’Église au Burkina. Il a rappelé qu’il y avait beaucoup de pauvreté, dans pratiquement tous les domaines de la vie : la nourriture, la santé, les écoles, les infrastructures du pays, la sécurité sur les routes, la corruption, etc… Et en même temps, il a évoqué la vigoureuse vitalité d’une Église jeune, joyeuse, ardente à vivre sa foi et à en témoigner. Une question venue de l’assistance lui a été alors posée : comment un africain voit-il l’Église en France ? La question l’a d’abord laissé sans voix. Elle était inattendue, mais elle avait quelque chose de très original. Car c’est à peu près toujours nous, les chrétiens de France, qui cherchons à connaître ce qui se passe au loin, mais nous sommes moins préoccupés de savoir comment ceux qui sont au loin nous regardent. Nous pensons spontanément que les jeunes Églises n’ont pas grand chose à nous apprendre sur nous-mêmes, nous qui appartenons à des Églises millénaires. La réponse est venue sous forme d’exemples : « J’ai célébré la Messe dimanche dernier et, à la sortie, des chrétiens m’ont fait remarquer que la célébration avait duré cinq minutes de plus que d’habitude : 1 h Ils étaient mécontents. J’ai été très surpris, ajoutait-il avec humour, car le repas qui a suivi a duré plus de trois heures ! Chez nous, en Afrique, la messe dominicale dure facilement trois heures et cela ne pose pas de problème. D’ailleurs, beaucoup de chrétiens viennent de loin et ils marchent à pied pendant des heures. Pour eux, l’Eucharistie est un moment capital. La communauté est heureuse de prier et de chanter. Personne ne regarde sa montre ! Dans la célébration, on rencontre vraiment le Christ. Alors le temps ne compte pas ! Autre question : « Que pensez-vous des femmes diacres ? » À voir sa réaction, il était clair que ce n’était vraiment pas « son » problème. Il a pourtant répondu : « Nous, nous voulons être en lien avec l’Église universelle. Ce qui nous importe, c’est d’être en pleine communion avec le Pape. » * * * Cette façon de répondre, par un prêtre venu d’ailleurs, qui ne pouvait être soupçonné de prendre parti dans des débats qui nous occupent, a certainement fait réfléchir ceux qui l’écoutaient. Elle nous renvoie – comme dans un miroir – une des facettes de notre conduite chrétienne. La réponse du prêtre africain, dans sa teneur, est très voisine du climat de la dernière encyclique de Jean-Paul II sur l’Eucharistie. C’est particulièrement sensible dans un des paragraphes où le Pape fait allusion à un passage d’Évangile bien connu. Judas s’élève contre l’attitude de la femme qui vient de briser un flacon de parfum précieux sur la tête de JESUS. Judas juge que c’est du gaspillage et il s’insurge. Le Pape enchaîne : « Comme la femme de l’onction de Béthanie, l’Église n’a pas craint de « gaspiller », plaçant le meilleur de ses ressources pour exprimer son admiration et son adoration face au don incommensurable de l’Eucharistie. » (…) « Il n’est permis à personne de sous-évaluer le mystère remis entre nos mains. » (nn° 48…52). Comment, devant un trésor si grand et si précieux, s’élever pour quelques minutes qui ont prolongé la célébration ! Est-ce du temps gaspillé que de vivre près du Christ ? Le Pape va plus loin. Il nous invite à prendre du temps pour adorer l’Eucharistie en dehors de la Messe : « Si, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par « l’art de la prière?, comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d’amour, devant le Christ présent dans le Saint-Sacrement ? Bien des fois, chers Frères et S?urs, j’ai fait cette expérience et j’en ai reçu force, consolation et soutien ! » « L’Eucharistie est un trésor inestimable : la célébrer, mais aussi rester en adoration devant elle en dehors de la Messe permet de puiser aux sources mêmes de la grâce ». (n°25). * * * L’Eucharistie n’a pas qu’à faire au temps. Elle comporte aussi la dimension de l’espace. Elle nous rattache à l’Église universelle. Cet aspect essentiel de la célébration nous fait rejoindre la seconde réponse du prêtre africain. Quand nous participons à l’Eucharistie, nous nous rappelons que nous célébrons un don qui appartient à l’Église tout entière et que nous ne pouvons y communier que si nous adhérons à cette Église. Le Pape cite le Concile Vatican II : « Sont pleinement incorporés à la société qu’est l’Église ceux qui, ayant l’Esprit du Christ, acceptent intégralement son organisation et tous les moyens de salut qui ont été institués en elle et qui, par les liens que constituent la profession de foi, les sacrements, le gouvernement et la communion ecclésiastiques, sont unis, dans l’organisme visible de l’Église, avec le Christ qui la régit par le Souverain Pontife et les évêques ». (Lumen Gentium n°14) En citant ces mots du pape, je pense à bien des chrétiens, à ceux, en particulier, qui se réclament de la Fraternité Saint Pie X et qui viennent de s’installer au château de Marlieux, sur le territoire du diocèse. Je pense également – dans une moindre mesure – à ceux qui tiennent la communion avec l’Église comme un aspect secondaire de la vie chrétienne et même, en certains cas, comme une réalité superflue ! « Toute célébration de l’Eucharistie est faite en union non seulement avec l’évêque, mais aussi avec le Pape, avec l’Ordre épiscopal, avec tout le clergé et le peuple tout entier. Toute célébration valide de l’Eucharistie exprime cette communion universelle avec Pierre et avec l’Église tout entière. » (n° 39) Etre chrétien, c’est tenir ce sacrement comme la source et le sommet de tout l’agir chrétien. Merci au Père africain de nous l’avoir rappelé à partir d’un témoignage spontané, puisé dans la propre vie de sa communauté.
Mgr Guy-Marie Bagnard, 12 septembre 2003
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Dim 10 Sep 2017, 5:50 pm
L’eucharistie, trésor pour l’évangélisation
24/09/2015 | Numéro 1967 | Par Charles-Henri d'Andigné
L’eucharistie est la source de notre vie chrétienne et son expression la plus haute, rappelle le cardinal Burke. Un rappel bienvenu à la veille du Synode sur la famille.
Le cardinal américain Raymond Leo Burke, depuis peu « patronus » de l’Ordre de Malte, fait partie des voix qui comptent dans l’Église. L’ancien préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique publie deux livres : Entretien avec le cardinal Burke. Un cardinal au cœur de l’Église et L’Eucharistie. L’amour divin fait chair, dont nous publions quelques extraits exclusifs.Le prélat y rappelle l’importance de la nouvelle évangélisation, celle qui concerne les pays anciennement chrétiens, comme le nôtre, qui subissent les ravages de la sécularisation. Or cette nouvelle évangélisation, poursuit-il, est inséparable de l’eucharistie. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle seule permet d’« unir nos vies à celle du Christ ». Et l’auteur de citer Vatican II qui reprend la pensée de saint Thomas d’Aquin en la matière : dans la sainte eucharistie, disent les Pères conciliaires, est contenu « tout le trésor spirituel de l’Église, à savoir le Christ Lui-même, notre Pâque, le Pain vivant, Lui dont la chair, vivifiée et vivifiant par l’Esprit Saint, donne la vie aux hommes ». Dans la célébration de la sainte eucharistie, selon le même décret, les hommes sont invités et conduits à offrir, en union avec le Christ, « leur propre vie, leur travail, toute la Création ».
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Ven 06 Oct 2017, 7:08 pm
7. L’eucharistie et les premiers chrétiens
Pour les chrétiens des premiers siècles l’eucharistie avait une consistance existentielle que nous avons de la peine à imaginer. Lorsqu’ils en parlent c’est tout le mystère de la foi qui est présent. Confirmation de la bonté du monde visible, accueil de notre humanité et de notre histoire jusque dans l’éternité de Dieu, l’eucharistie a par ailleurs dès les origines une dimension sociale et provoque de nombreuses initiatives en faveur des pauvres. Ces multiples liens entre la foi et la vie font des premiers chrétiens une énigme pour leurs contemporains. S’intéresser à la pratique eucharistique des premiers chrétiens éclaire et stimule la foi. L’eucharistie en est pour eux la synthèse.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 28 Oct 2017, 8:53 pm
Le dimanche : jour du Seigneur
L’histoire du dimanche commence avec la résurrection du Christ, le jour de Pâques. En effet, dès les premières communautés chrétiennes, le dimanche s’impose comme le jour de rassemblement des fidèles : « Le premier jour de la semaine, alors que nous étions réunis pour rompre le pain, (…) Paul adressait la parole aux frères. » (Ac 20, 7)
Les chrétiens se rassemblent en ce premier jour de la semaine pour manifester la place centrale de la Résurrection dans leur foi. Le dimanche est mémorial de la mort et de la résurrection du Christ, le jour de l’eucharistie, jour où l’on se rassemble pour chanter la gloire de Dieu et lui rendre grâce. On célèbre le dimanche pour faire mémoire de la mort et la résurrection du Christ et pour continuer l’œuvre de Dieu. Dieu nous appelle pour continuer son œuvre dans le monde car il veut que tout homme, en tout lieu soit sauvé. Enfin, le dimanche est une halte privilégiée dans le rythme de la semaine pour cultiver le sens de l’homme.
“Ce jour-là, en effet, les fidèles doivent se rassembler pour que, entendant la parole de Dieu et participant à l’Eucharistie, ils fassent mémoire de la Passion, de la Résurrection et de la Gloire du Seigneur JESUS et rendent grâces à Dieu… Aussi le jour dominical est-il le jour de fête primordial qu’il faut proposer (…) à la piété des fidèles, de sorte qu’il devienne aussi jour de joie et de cessation du travail… car il est le fondement et le noyau de toute l’année liturgique.” Sacrosanctum concilium n°106
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Ven 24 Nov 2017, 8:41 pm
Eucharistie
Sandro Botticelli : Viatique de saint Jérôme, v. 1495.
L'Eucharistie (en grec ancien εὐχαριστία / eukharistía, « action de grâce ») est un sacrement chrétien. Elle occupe une place centrale dans la doctrine et la vie religieuses de la plupart des confessions chrétiennes. Alors que les catholiques parlent d'eucharistie, le terme de sainte cène est généralement utilisé par les protestants pour désigner le même rite.
L'origine de ce rite est commun à toutes les dénominations chrétiennes : selon le Nouveau Testament, particulièrement la Première épître aux Corinthiens et les Évangiles synoptiques, il fut institué par JESUS-Christ, qui, la veille de sa Passion, distribua du pain et du vin aux apôtres en leur disant : « Ceci est mon corps... Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang... Faites ceci en mémoire de moi. »
Les catholiques et les orthodoxes décrivent l’Eucharistie comme une véritable « actualisation », non sanglante, du sacrifice du Christ en vue du salut, par le ministère du prêtre. De leur côté, les protestants s'y refusent, considérant que cela diminue la dignité du sacrifice de la Croix1,2 et affirmant que le texte biblique ne soutient pas la théorie de la transsubstantiation enseignée par l'Église catholique. Les luthériens emploient le terme de consubstantiation. Chez les chrétiens évangéliques, on parle d'un mémorial du sacrifice de JESUS-Christ et d'une annonce de son retour.
Dans le catholicisme, l'Eucharistie est célébrée au cours de la messe et constitue le point culminant de la liturgie car elle présente plusieurs dimensions : action de grâce et louange adressées à Dieu le Père, mémorial de la Passion, de la mort et de la résurrection de JESUS qui se donne en sacrifice pour le salut des hommes, célébration de la présence réelle du Christ dans l'eucharistie, ressuscité et vivant, par la puissance du Saint-Esprit, et partage des éléments eucharistiques - le pain et le vin - qui dans la célébration deviennent, pour les catholiques, le corps et le sang du Christ, offert en sacrifice sur la croix et ressuscité. Les conceptions protestantes sont en écart parfois très net avec celle du catholicisme.
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Jeu 14 Déc 2017, 10:00 pm
Audience : le Pape exhorte à redécouvrir le sens profond de l’Eucharistie
Le Pape François lors de l'audience générale mercredi 8 novembre 2017
08/11/2017 13:06
(RV) Le Pape François, lors de l’audience générale, ce mercredi 8 novembre 2017, a débuté un nouveau cycle de catéchèse. Après plusieurs mois consacrés à l’espérance chrétienne, le Saint-Père entame une réflexion sur le «cœur» de l’Église, à savoir l’Eucharistie. Et il propose de «répondre à certaines questions importantes sur l’Eucharistie et la messe pour découvrir ou redécouvrir comment à travers ce mystère de la foi resplendit l’amour de Dieu».
«Nous ne pouvons oublier le grand nombre de chrétiens qui, dans le monde entier, en deux mille ans d’Histoire, ont résisté jusqu’à la mort pour défendre l’Eucharistie». C’est avec ces mots que le Pape François débute sa catéchèse rappelant que des chrétiens meurent encore aujourd’hui pour leur fidélité à la messe dominicale. Faisant référence à la persécution de Dioclétien, le Saint-Père rappelle qu’en l’an 304 «des chrétiens d’Afrique du Nord furent surpris en train de célébrer la messe et arrêtés». Ils déclarèrent alors que s’ils étaient empêchés de célébrer l’eucharistie, ils ne pouvaient vivre.
«Ces chrétiens furent tués parce qu’ils célébraient l’Eucharistie» affirme le Pape. Ils témoignent «que l’on peut renoncer à la vie terrestre pour l’Eucharistie, parce qu’elle nous donne la vie éternelle». Leur témoignage doit nous interpeller, insiste le Pape, invitant chacun de nous à s’interroger sur «le sens profond de la Sainte Eucharistie».
Le Concile Vatican II, observe le Saint-Père, «a été animé par le désir de conduire les chrétiens à comprendre la grandeur de la foi et la beauté de la rencontre avec le Christ». Et le Pape de souligner la nécessité d’ «un renouveau approprié de la Liturgie et de la «formation liturgique des fidèles».
«L’Eucharistie, poursuit le Pape, est un évènement merveilleux dans lequel JESUS Christ, notre vie, se fait présent (…) C’est une théophanie». Il est donc important de redécouvrir ce qui est essentiel dans la célébration de ce sacrement, déclare le Saint-Père déplorant notre inattention parfois lorsque le prêtre célèbre. Et alors que nous sommes distraits, «le Seigneur est là».
D’où cette exhortation à retourner aux fondamentaux. Le Pape propose alors à titre d'exemple, d’enseigner aux enfants à bien faire le signe de la croix. «C’est ainsi que débute la messe (…) et c'est ainsi que doit démarrer la journée». Le Saint-Père, sortant de son texte, se dit par ailleurs attristé lorsqu’il «célèbre la messe dans la basilique ou sur la place Saint-Pierre, de voir tant de fidèles mais aussi des prêtres et des évêques, prendre des photos avec leur téléphone portable». «La messe, insiste-t-il, n’est pas un spectacle, elle signifie aller rencontrer la passion et la résurrection du Seigneur». «Les sacrements, conclut-il, et en particulier la célébration eucharistique sont les signes de l’amour de Dieu, la voie privilégiée pour Le rencontrer».
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Mar 09 Jan 2018, 9:11 pm
La communion sous les deux espèces
Par Bernard Maitte, Prêtre, professeur au séminaire d’Aix et responsable du département de pastorale et spiritualité de l’ISTR de Marseille. Membre du SNPLS.
Et Jean-Philippe Revel, Prêtre et professeur de liturgie, théologie des sacrements et patristique
La volonté du Christ
Il convient tout d’abord de considérer que le Christ a expressément voulu instituer l’eucharistie sous le signe d’un repas où on mange et on boit, signe de la convivialité et la commensalité de l’homme avec Dieu et, en conséquence, des hommes entre eux. Les paroles du Christ à la Dernière Cène disent clairement que la coupe, comme le pain, est offerte à tous les disciples (et pas seulement aux ministres) : « Prenez et buvez-en tous » (Mt 26,27).
Cependant, dès l’antiquité chrétienne, on a pris conscience que, en certaines circonstances exceptionnelles, on pouvait recevoir la communion sous une seule espèce, soit celle du pain, par exemple pour les malades ou les mourants[1], soit celle du vin, par exemple pour les tout-petits enfants recevant l’eucharistie dès leur baptême[2]. En effet l’eucharistie nous fait communier au Christ ressuscité et « le Christ ressuscité ne meurt plus » (Rm 6,9). Son Corps ne peut donc être séparé de son Âme ni de son Sang, et recevoir le Corps du Christ, c’est recevoir le Christ tout entier. Dès lors, au plan de la présence réelle comme à celui de la communication de la grâce, il n’y a pas de différence entre la communion sous une seule espèce ou sous les deux espèces. la différence se situe au niveau de la signification sacramentelle.
Cette doctrine, développée par saint Thomas d’Aquin[3], sera canonisée par le concile de Trente[4]. Entre-temps, vers la fin du Moyen Âge, une attention exclusivement portée à l’efficacité des rites (communication de la grâce), avait abouti à une progressive désaffection de la communion sous les deux espèces[5]. Cela a engendré une réaction excessive de certains réformateurs protestants (ainsi que de certains groupes de chrétiens comme les Hussites de Bohème) exigeant la communion sous les deux espèces sous peine de ne pas recevoir en totalité la présence réelle du Christ. C’est contre ces excès que le concile de Trente a, de façon sans doute un peu maladroite, interdit la communion au calice aux simples fidèles et aux ministres non célébrants[6].
Après plusieurs siècles, le concile de Vatican II, estimant que les raisons de cette interdiction ne s’imposaient plus, a voulu renouer avec la pratique ancienne en ouvrant à nouveau la possibilité pour tous d’accéder à la communion au Sang du Christ[7].
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Mar 06 Fév 2018, 8:44 pm
Quelle est la signification du mot « eucharistie » ?
"Eucharistie" est l’un des mots les plus employés dans la religion catholique. Ce mot d’origine grecque a différents niveaux de signification.
L’Eucharistie ? Il en est question tous les dimanches à la messe. L’Eucharistie est même « source et sommet de toute la vie chrétienne » (Lumen Gentium 11) Mais connaissez-vous vraiment la signification de ce terme ?
Voici la définition qu’en donne le Catéchisme de l’Église catholique :
La richesse inépuisable de ce sacrement s’exprime dans les différents noms qu’on lui donne. Chacun de ces noms en évoque certains aspects. On l’appelle Eucharistie parce qu’il est action de grâces à Dieu. Les mots eucharistein (Lc 22, 19 ; 1 Co 11, 24) et eulogein (Mt 26, 26 ; Mc 14, 22) rappellent les bénédictions juives qui proclament – surtout pendant le repas – les œuvres de Dieu : la création, la rédemption et la sanctification. (CEC 1328)
Dans la version originale grecque des Évangiles, JESUS emploie un mot similaire lors de la Cène :
Puis, ayant pris du pain et rendu grâce [εὐχαριστήσας – eucharistēsas], il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » (Lc 22, 19)
Le mot « eucharistie » signifie donc essentiellement « rendre grâce », et pris dans un contexte juif, il implique spécifiquement de rendre grâce à Dieu.
Très tôt, le terme fut adopté pour désigner toute la célébration du sacrement, autrement dit la messe, au cours de laquelle les catholiques rendent grâce à Dieu d’avoir sauvé les hommes par le sacrifice de son fils JESUS sur la croix. Dans la Didaché, un document du christianisme primitif datant potentiellement de l’époque des apôtres, le mot « eucharistie » est employé dans ce contexte.
Au sujet de l’Eucharistie, rendez grâce ainsi. D’abord pour le calice : nous te remercions, ô notre Père, pour la sainte vigne de David ton serviteur, que tu nous as révélée par JESUS ton serviteur. À toi la gloire pour les siècles !
Puis, pour le pain rompu : nous te remercions, ô notre Père, pour la vie et la connaissance, que tu nous as révélées par JESUS ton serviteur. À toi la gloire pour les siècles !
[…] Que personne ne mange et ne boive de votre Eucharistie, si ce n’est les baptisés au nom du Seigneur.
En plus de faire référence à l’entière célébration de la messe, le mot « eucharistie » est également employé pour désigner le moment précis où a lieu la transsubstantiation du pain et du vin en corps et en sang du Christ.
Ce mot fondamental pour les catholiques recouvre donc plusieurs dimensions, qui trouvent toutes leur source dans le besoin primaire de l’être humain de rendre grâce à son Créateur
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 03 Mar 2018, 8:18 pm
L'Eucharistie, trésor le plus précieux de l’Église.
Publié le 22 mars 2016 par la paroisse
Benoit XVI – angélus du dimanche 26 06 2011 :
(…) L’Eucharistie est comme le cœur battant qui donne vie à tout le corps mystique de l’Église : un organisme social totalement fondé sur le lien spirituel mais concret avec le Christ. C’est ce qu’affirme l’apôtre Paul : « Parce qu’il n’y a qu’un pain, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps, car tous nous participons à ce pain unique » (1 Co 10,17). Sans l’Eucharistie, l’Église, tout simplement, n’existerait pas. C’est l’Eucharistie, en effet, qui fait d’une communauté humaine un mystère de communion, capable de porter Dieu au monde et le monde à Dieu. L’Esprit Saint, qui transforme le pain et le vin en Corps et Sang du Christ, transforme aussi tous ceux qui le reçoivent avec foi en membres du Corps du Christ, si bien que l’Église est réellement sacrement d’unité des hommes avec Dieu et entre eux.
Dans une culture toujours plus individualiste qui est celle dans laquelle nous sommes plongés dans les sociétés occidentales et qui tend à se répandre dans le monde entier, l’Eucharistie constitue une sorte d’« antidote » qui œuvre dans les esprits et dans les cœurs des croyants et sème continuellement en eux la logique de la communion, du service, du partage, en somme la logique de l’Évangile. Les premiers chrétiens, à Jérusalem, étaient un signe évident de ce nouveau style de vie parce qu’ils vivaient en fraternité et mettaient leurs biens en commun, afin qu’aucun ne soit dans l’indigence (cf. Ac 2, 42-47). De quoi tout cela dérive-t-il ? De l’Eucharistie, c’est-à-dire du Christ ressuscité, réellement présent au milieu de ses disciples et opérant avec la force de l’Esprit Saint. Dans les générations suivantes aussi, à travers les siècles, l’Église, malgré les limites et les erreurs humaines, a continué à être dans le monde une force de communion. Pensons en particulier aux périodes les plus difficiles, d’épreuve : qu’a signifié par exemple, pour les pays soumis à des régimes totalitaires, la possibilité de se retrouver à la messe dominicale ! Comme le disaient les anciens martyrs d’Abitène : Sine Dominico non possumus sans le Dominicum, c’est-à-dire sans l’Eucharistie dominicale, nous ne pouvons pas vivre. Mais le vide produit par la fausse liberté peut aussi être dangereux, et alors la communion avec le Corps du Christ est un remède de l’intelligence et de la volonté pour retrouver le goût de la vérité et du bien commun.
Chers amis, invoquons la Vierge Marie que mon prédécesseur, le bienheureux Jean-Paul II a défini comme « Femme eucharistique ». À son école, que notre vie aussi devienne pleinement «eucharistique », ouverte à Dieu et aux autres, capable de transformer le mal en bien par la force de l’amour, tendue vers l’unité, la communion, la fraternité.
(…..)
Nous avons toujours à redécouvrir le don inouï de son Fils que Dieu nous fait dans l’Eucharistie en participant chaque dimanche à la messe. Faisons une large place à l’adoration eucharistique ! « Le Seigneur est là, dans le sacrement de son amour, il nous attend jour et nuit », répétait le saint Curé d’Ars. Puisons à cette source d’amour et de pardon la force de conformer toujours plus notre vie à l’Évangile ! Tant de chrétiens aujourd’hui lui rendent témoignage jusqu’au don de leur vie. Que notre prière fraternelle les soutienne sans relâche !
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Lun 26 Mar 2018, 9:25 pm
J'ai du mal à comprendre la présence réelle
La réponse du P.Dominique Fontaine, de la Mission de France, à la question d'un internaute.
"Dans ma paroisse, on propose de plus en plus l'adoration eucharistique. J'ai du mal à comprendre la "présence réelle" dans l'hostie exposée ainsi." Xavier (Paris)
Pour que l'adoration eucharistique ait du sens, il faut se rappeler que cette hostie présentée aux fidèles provient d'une célébration eucharistique où une communauté s'est rassemblée, a été touchée et transformée par la Parole de Dieu, est devenue le Corps du Christ, en entrant dans le mouvement de celui qui a livré sa vie. JESUS a pris sa vie de chair et de sang et en a fait du pain pour nos vies et pour la multitude, pour que l'Église que nous formons devienne du pain pour l'humanité.
JESUS est aussi dans la Parole et dans la communauté
Telle est la présence réelle du Christ : pas seulement dans l'hostie prise isolément, mais en même temps dans la Parole écoutée, dans la communauté qui écoute cette parole. JESUS a promis qu'il serait avec nous quand nous serions réunis en son nom. Cette communauté devient son corps et est appelée à "donner à manger" à ces petits qui sont ses frères. JESUS nous a dit aussi qu'il était présent dans cette rencontre des petits (Matthieu 25, 40). Comme le dit saint Paul : "Il est grand ce mystère de la foi !".
C'est tellement étonnant et interpellant que nous avons non seulement besoin de "manger" cette parole et ce pain, mais aussi de les "digérer". Et c'est là que l'adoration eucharistique peut trouver du sens : prendre le temps de la méditation pour comprendre de l'intérieur ce mystère du Christ et de son Corps. À la fin de la messe, nous n'avons que quelques instants de silence pour en prendre conscience.
Il n'est donc pas inutile de prendre de temps en temps un plus long moment pour prolonger cette "digestion" du mystère de l'Eucharistie. Vous voyez, Xavier, qu'une telle adoration ne doit pas être un repli sur mon petit "moi" en dialogue avec "mon Dieu à moi". Pour être eucharistique, elle doit être ouverte à l'amplitude de la présence réelle du Christ à notre monde.
P.Dominique Fontaine, vicaire général de la Mission de France pour Panorama n° 459 (novembre 2009)
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Ven 27 Avr 2018, 1:11 am
Sacrements
La présence réelle dans l'eucharistie ?
Les catholiques croient en la "présence réelle" du Christ dans l'eucharistie. Que veulent-ils dire ? En reprenant l'historique de ce mystère, le P. Fédou, jésuite, nous livre une approche simplifiée. Publié le 1er juin 2015.
L'expression "présence réelle" est employée à propos de l'eucharistie Comment l'entendre ? D'un côté, il ne faut pas imaginer une présence "locale" du Christ dans l'hostie consacrée ; mais d'un autre côté, ce serait atténuer la force de l'expression que de présenter le pain eucharistique comme un simple "signe" de cette présence. On entend dire, parfois : les catholiques croient à la présence réelle, les protestants n'y croient pas En fait, les catholiques eux-mêmes ne sont pas toujours au clair sur le sens de la "présence réelle", et les positions protestantes sont, de leur côté, plus diverses qu'on ne pense.
L'éclairage de Thomas d'Aquin
L'histoire contribue à éclairer le problème. On discutait beaucoup au Moyen Âge, au sujet du corps eucharistique. Certains auteurs comprenaient ce corps de manière très réaliste, et même "physiciste" (ainsi Paschase Radbert au IXe siècle : pour lui, le corps eucharistique n'était autre que le corps né de Marie, et la chair du Christ y était simplement voilée). Par réaction, Bérenger de Tours affirma au XIe siècle que le pain eucharistique était seulement un "signe". Il dut certes se rétracter, et professa finalement que le pain et le vin consacrés étaient devenus le "vrai corps" et le "vrai sang" du Christ. Mais le problème demeurait alors : comment comprendre une telle transformation, alors même que les "espèces" (le pain et le vin) restaient inchangées ?
On vit apparaître dans ce contexte, au XIIe siècle, le mot technique de "transsubstantiation", et c'est avec saint Thomas d'Aquin, au siècle suivant, que ce mot devait recevoir son véritable sens. Pour le comprendre, il faut d'abord rappeler que la "substance" désigne, non pas une chose visible, mais la réalité intelligible d'un être. Dès lors, parler de "transsubstantiation" (ou de "conversion substantielle", comme Thomas préfère le dire dans sa dernière oeuvre), c'est tenir qu'il y a bien changement de la substance du pain en substance du corps du Christ, mais c'est reconnaître en même temps que "le corps du Christ, selon le mode d'être qu'il a en ce sacrement, n'est perceptible ni pour le sens, ni pour l'imagination". Le paradoxe est que, plus tard, le mot "transsubstantiation" serait parfois détourné de son sens pour transmettre l'idée d'une présence "locale" du Christ dans l'hostie ! Or saint Thomas, prenant le mot "substance" dans son sens métaphysique, précisait que le corps du Christ est présent dans le sacrement "selon le mode de la substance" et que "la substance, en tant que telle, n'est pas visible pour l'oeil corporel" ; ce qui est visible, par contre, ce sont les espèces du pain et du vin.
Tous les protestants n'ont pas la même doctrine
Les Réformateurs, au XVIe siècle, réagirent vivement contre certaines dérives de la pratique sacramentelle. Mais tous n'eurent pas la même doctrine à propos de l'eucharistie : Luther tenait quant à lui la présence réelle ; Zwingli voyait dans le pain et le vin de simples signes ; Calvin considérait que le fidèle recevait spirituellement la présence du Christ. En réponse au protestantisme, le concile de Trente déclara que, "après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur JESUS Christ, vrai Dieu et vrai homme, est vraiment, réellement et substantiellement contenu sous l'apparence de ces réalités sensibles".
Même si le mot "contenu" risque d'entretenir l'idée d'une présence spatiale, le Concile reprend pour l'essentiel l'enseignement de saint Thomas : le Christ est tout entier présent sous les espèces du pain et du vin - il l'est "substantiellement", au sens qui a été précisé plus haut. Le Concile a en même temps soin de rappeler le sens fondamental de l'eucharistie (dont la doctrine de la présence réelle ne doit pas être séparée) : le Christ, par amour, a laissé un mémorial de ses merveilles, il nous a donné de célébrer sa mémoire et d'annoncer sa mort jusqu'à ce qu'il vienne ; il a voulu le sacrement comme "aliment spirituel des âmes qui nourrit et fortifie ceux qui "vivent de sa vie " ; il a voulu que ce soit "un symbole de cet unique corps dont il est lui-même la tête".
Le Christ s'offre lui-même aux croyants
L'histoire aide ainsi à comprendre la double exigence qui nous incombe : d'une part, nous ne pouvons pas entendre la présence réelle dans un sens "local" et "physiciste" ; d'autre part, et à l'inverse, nous ne pouvons pas voir dans le pain et le vin consacrés de simples "signes". C'est bien le Christ qui se donne "réellement" dans l'eucharistie.
Cette dernière affirmation se fonde sur le témoignage de l'Écriture. Lors du dernier repas, JESUS donne à ses disciples le pain et la coupe en leur disant : "Ceci est mon corps ceci est mon sang " (Matthieu 26, 26-28). Dans l'évangile de Jean, il prononce ces paroles : "Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas en vous la vie" (Jean 6, 51 et 53). Et Paul écrit aux chrétiens de Corinthe : "La coupe de bénédiction que nous bénissons n'est-elle pas une communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n'est-il pas une communion au corps du Christ ?" (1 Corinthiens 10, 16).
Il y a donc bien "présence réelle" du Christ dans l'eucharistie. Pour comprendre le sens de cette présence, et pour la distinguer notamment de ce qui serait une présence "locale", le P. Yves de Montcheuil a développé jadis une profonde réflexion sur la "présence spirituelle" : "La présence véritable ne se trouve que là où se trouve un esprit. Toute présence est spirituelle Si donc la présence eucharistique du Christ devait être comprise comme une relation directe ou indirecte avec un lieu, elle serait inférieure à la présence du Christ dans l'âme qui pense à lui et l'aime". De plus, la présence réelle ne doit pas être considérée isolément : si l'hostie est consacrée, c'est parce que le Christ s'est livré pour sa vie. Dans l'eucharistie, précisément, il se donne à nous comme nourriture.
On a fait appel à diverses images pour expliquer la "conversion substantielle" dont parlait saint Thomas. Ainsi, le pain est d'abord fait de blé ou de seigle ; mais une fois que le blé ou le seigle est devenu du pain, la vraie substance du pain est d'être une nourriture pour l'homme. Pourtant, de telles images sont nécessairement déficientes par rapport au mystère eucharistique. Il s'agit en effet d'une réalité unique entre toutes, à savoir que le Christ s'offre lui-même aux croyants qui communient à son corps et à son sang ; ce n'est pas là simple prolongation de ce que fut autrefois sa présence aux disciples, c'est plutôt la forme nouvelle que prend cette présence depuis que le Ressuscité, par-delà sa mort sur la Croix, se donne à nous dans le sacrement de l'Eucharistie.
Enjeux oecuméniques
Une juste compréhension de la "présence réelle" n'est pas seulement importante pour les catholiques ; il faut aussi souligner ses enjeux dans le cadre du dialogue oecuménique contemporain. Du point de vue doctrinal, il n'y a pas sur ce point de divergence avec l'orthodoxie ; n'est-ce pas là un fait qui, justement, devrait contribuer au rapprochement entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe ? Des divergences demeurent par contre entre catholiques et protestants. Toutefois, la théologie catholique contemporaine ne peut plus refuser à la Cène protestante une "consistance eucharistique" ; certes, elle n'y reconnaît pas "la substance propre et intégrale du mystère", mais cela ne veut pas dire qu'il n'y ait aucune présence du Christ dans la célébration.
Bien plus, les protestants et les catholiques du Groupe des Dombes ont pu aller jusqu'à écrire à propos de l'eucharistie : "Nous confessons unanimement la présence réelle, vivante et agissante du Christ dans ce sacrement. Le discernement du corps et du sang du Christ requiert la foi. Cependant, la présence du Christ à son Église dans l'eucharistie ne dépend pas de la foi de chacun, car c'est le Christ qui se lie lui-même, par ses paroles et dans l'Esprit, à l'événement sacramentel, signe de sa présence donnée". Il faut souhaiter qu'une telle conviction soit partagée par le plus grand nombre de chrétiens, et que les communautés encore séparées puissent être un jour unies dans le partage de la même eucharistie.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Mer 23 Mai 2018, 7:34 pm
Quelle présence réelle dans l'eucharistie?
La réponse du P. Maldamé, dominicain, à la question d'une internaute. il faut réfléchir à partir de l'expérience humaine de la présence. Le "je" des propositions qui suivent renvoie à l'universel.
1. Je puis être à côté de quelqu'un dans le bus ou le métro. Il y a une présence purement spatiale et de coexistence. Elle est physique.
2. Je peux être avec un collègue de travail dans un travail commun. Il y a une présence physique et intellectuelle de collaboration.
3. Je peux être dans une relation affective riche où il y a une réciprocité dans l'affection : vie de couple, vie de famille, amitiés... Il y a une présence qui engage la personne de ceux qui sont en présence mutuelle.
4. Il y a une présence de celui ou celle qui est absent ou absente... par la pensée et par le coeur. C'est un mode de présence que l'on peut qualifier de spirituelle et qui est indispensable pour vivre. On pense à ses parents, ses proches, ses maîtres, ses amis...
Modes de présence divers
Ces situations peuvent se diversifier et se nuancer. Mais la diversité suffit à montrer que la présence du Christ ne saurait être réduite à un seul mode. Le Christ est présent en tant que créateur, en tant que premier né d'entre les morts, en tant que Seigneur glorifié, en tant que messie souffrant... et le mode de présence peut être divers. La présence peut être consciente ou non... froide ou affective... silencieuse ou priée en communauté...
Parmi tous les modes par lesquels le Christ ressuscité se rend présent, il y a les sacrements. Dans un sacrement, il y a un élément matériel qui réalise un présence à la manière dont cet élément signifie. Ainsi en se donnant en nourriture dans la communion eucharistique, par le signe du pain et du vin consacrés par l'Esprit Saint pendant l'eucharistie, le Christ se donne comme la nourriture qui fait vivre de la vie éternelle. Ce mode est le mode commun de la vie chrétienne. Il a l'avantage d'être accessible à tous dans la vérité de l'existence humaine qui engage le corps et l'âme.
P. Maldamé, dominicain
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Dim 24 Juin 2018, 8:21 pm
L’Eucharistie fait de la communauté un corps – Benoît XVI
Benoît XVI, Discrours pour l'ouverture du Congrès Ecclésial du diocèse de Rome, extrait, Basilique Saint-Jean-de-Latran, mardi 26 mai 2009.
Si la Parole convoque la communauté, c'est l'Eucharistie qui fait d'elle un corps : « Parce qu'il n'y a qu'un pain - écrit saint Paul - à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique » (1 Co 10, 17). L'Église n'est donc pas le résultat d'une somme d'individus, mais une unité entre ceux qui sont nourris de l'unique Parole de Dieu et de l'unique Pain de vie. La communion et l'unité de l'Église, qui naissent de l'Eucharistie, sont une réalité dont nous devons avoir une conscience toujours plus grande, également lorsque nous recevons la sainte communion, être toujours plus conscients que nous entrons dans l'unité avec le Christ et que nous devenons ainsi un entre nous. Nous devons toujours à nouveau apprendre à protéger et à défendre cette unité contre les rivalités, les différends et les jalousies qui peuvent naître dans ou entre les communautés ecclésiales. Je voudrais en particulier demander aux mouvements et aux communautés apparues après le Concile Vatican II, qui au sein de notre diocèse également, sont un don précieux dont nous devons toujours rendre grâce au Seigneur, je voudrais demander à ces mouvements, qui, je le répète sont un don, de toujours prendre soin que leurs itinéraires de formation conduisent leurs membres à développer un sens véritable d'appartenance à la communauté paroissiale. Au centre de la vie de la paroisse, comme je l'ai dit, il y a l'Eucharistie, et en particulier la célébration du Dimanche. Si l'unité de l'Église naît de la rencontre avec le Seigneur, il n'est pas secondaire alors que l'adoration et la célébration de l'Eucharistie fassent l'objet d'une grande attention, en offrant ainsi la possibilité à ceux qui y participent de faire l'expérience de la beauté du mystère du Christ. Etant donné que la beauté de la liturgie « n'est pas pur esthétisme, mais modalité par laquelle la vérité de l'amour de Dieu, manifesté dans le Christ, nous rejoint, nous fascine et nous emporte » (Sacramentum caritatis, n. 35), il est important que la célébration eucharistique manifeste, communique, à travers les signes sacramentaux, la vie divine et révèle aux hommes et aux femmes de cette ville le vrai visage de l'Église. [...]
Enfin, il ne faut pas oublier le témoignage de la charité, qui unit les cœurs et ouvre à l'appartenance ecclésiale. Pour expliquer le succès rencontré par le christianisme des premiers siècles, la montée d'une prétendue secte juive devenue religion d'Empire, les historiens répondent que ce fut notamment l'expérience de la charité des chrétiens qui a convaincu le monde. Vivre la charité est la forme primaire de la dimension missionnaire. La Parole annoncée et vécue devient crédible si elle s'incarne en comportements de solidarité, de partage, en gestes qui montrent le visage du Christ comme d'un véritable Ami de l'homme. Puisse le témoignage silencieux et quotidien de la charité promue par les paroisses grâce à l'engagement d'un grand nombre de fidèles laïcs, continuer de s'étendre toujours davantage, pour que celui qui vit dans la souffrance ressente la proximité de l'Église et fasse l'expérience de l'amour du Père, riche de miséricorde. Soyez donc de « bons samaritains » prêts à soigner les blessures matérielles et spirituelles de vos frères. Les diacres, conformés par l'ordination avec le Christ serviteur, pourront rendre un service utile en promouvant une attention renouvelée envers les formes de pauvreté anciennes et nouvelles. Je pense par ailleurs aux jeunes : très chers amis, je vous invite à mettre au service du Christ et de l'Evangile votre enthousiasme et votre créativité, en vous faisant les apôtres des jeunes de votre âge disposés à répondre de manière généreuse au Seigneur, qui vous appelle à le suivre de plus près, dans le sacerdoce ou dans la vie consacrée.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Jeu 26 Juil 2018, 6:25 pm
Ecclesia de Eucharistia Blason du pape Jean-Paul II
Encyclique du pape Jean-Paul II
Date 17 avril 2003
Sujet Encyclique traitant des éléments essentiels de la foi catholique sur l'Eucharistie.
Ecclesia de Eucharistia (L'Église [vit] de l'Eucharistie) est la quatorzième et dernière encyclique publiée par Jean-Paul II, le 17 avril 2003, sur l'Eucharistie et son rapport à l'Église.
Elle a été publiée le jour du jeudi saint qui est la fête de l'institution de l'Eucharistie et du sacerdoce. L'encyclique a pris la place d'une lettre que le pape envoie traditionnellement à chaque prêtre à l'occasion de cette solennité. Elle s'inscrit également dans la volonté du pape de laisser un "héritage" du Jubilé de l'an 2000, et vient ainsi compléter les lettres apostoliques Novo millennio ineunte et Rosarium Virginis Mariae.
Thèmes traités
L'encyclique rappelle avec force les éléments essentiels de la foi catholique concernant l'eucharistie : la réactualisation du sacrifice rédempteur du Christ, la présence réelle de celui-ci dans le sacrement, le rôle du prêtre, ministre de l'eucharistie et l'impact de l'eucharistie sur la vie chrétienne2.
Le sacrifice rédempteur
Dans le premier chapitre de son encyclique, intitulé le mystère de la Foi, le pape récapitule les points essentiels de la doctrine catholique concernant l'eucharistie. Citant à plusieurs reprises le concile Vatican II, ses prédécesseurs Pie XII et Paul VI, et également le concile de Trente, il insiste sur l'importance de la notion de sacrifice. Il lui paraît en effet essentiel de combattre un appauvrissement du sens de ce sacrement : « Parfois se fait jour une compréhension très réductrice du Mystère eucharistique. Privé de sa valeur sacrificielle, il est vécu comme s'il n'allait pas au-delà du sens et de la valeur d'une rencontre conviviale et fraternelle. » (EE, 10). Pourtant ce sacrifice est le signe d'« un amour qui va « jusqu'au bout » (cf. Jn 13, 1), un amour qui ne connaît pas de mesure » (EE, 11).
Le pape indique qu'il faut comprendre le sacrifice du Vendredi saint sur la Croix et l'institution de l'eucharistie le Jeudi Saint dans une même dynamique : « Ce sacrifice est tellement décisif pour le salut du genre humain que JESUS Christ ne l'a accompli et n'est retourné vers le Père qu'après nous avoir laissé le moyen d'y participer comme si nous y avions été présents. » (EE, 11). C'est dans ce cadre que la messe prend tout son sens, et c'est l'occasion pour le pape d'en rappeler la définition donnée par le catéchisme de l'Église catholique : « La Messe est à la fois et inséparablement le mémorial sacrificiel dans lequel se perpétue le sacrifice de la Croix, et le banquet sacré de la communion au Corps et au Sang du Seigneur ». Par ailleurs, la messe ne multiplie pas le sacrifice du Christ : c'est son unique sacrifice sur la Croix qui est actualisé, rendu présent dans le sacrement de l'Eucharistie.
La présence réelle
Sur ce point le pape Jean-Paul II se place explicitement dans la continuité de l'encyclique Mysterium Fidei de Paul VI en rappelant que dans le sacrement de l'eucharistie, le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier, de façon substantielle. La définition de la transsubstantiation par le concile de Trente est également rappelée. Jean-Paul II y ajoute une insistance particulière sur le lien avec la Résurrection : c'est bien le Christ vivant et ressuscité qui est présent dans le sacrement.
Le pape loue les efforts des théologiens pour aider à la compréhension du mystère eucharistique, mais en rappelant que cela doit se faire en accord avec la foi catholique.
Le rôle du prêtre
Jean-Paul II rappelle la distinction des rôles respectifs du prêtre et des fidèles telle qu'énoncée par le concile Vatican II : si ces derniers « en vertu de leur sacerdoce royal, concourent à l'offrande de l'Eucharistie », seul le prêtre ordonné « célèbre le Sacrifice eucharistique en la personne du Christ et l'offre à Dieu au nom de tout le peuple ». Il appuie cette distinction sur la notion d'« apostolicité », rappelant que lors de l'institution de l'Eucharistie seuls les apôtres sont présents.
Le ministère ordonné est donc un élément fondamental de la célébration eucharistique et c'est nécessairement un don qu'« elle reçoit à travers la succession épiscopale qui remonte jusqu’aux apôtres » (EE 29). Pour l'évêque d'Angers, Jean-Louis Bruguès, ce rappel s'adresse à quelques pays voisins de la France « dans lesquels est née et se développe l'idée selon laquelle toute communauté chrétienne serait à même de se donner les ministres dont elle a besoin. ».
L'eucharistie et la vie de l'Église
Patrick Prétot, de l'Institut catholique de Paris, considère que le point central de l'encyclique est « la réception, par le magistère, de la redécouverte contemporaine de la dimension ecclésiale de l’Eucharistie ». Cette redécouverte, synthétisée par l’adage : « l’Eucharistie fait l’Église », est à mettre au crédit de Henri de Lubac et de ses Méditations sur l’Église de 1953.
De ce fait, dans la célébration de l'eucharistie c'est l'Église entière qui est engagée : « le Sacrifice eucharistique, tout en étant toujours célébré dans une communauté particulière, n'est jamais une célébration de cette seule communauté » : celle-ci reçoit en effet « l'intégralité du don du salut » (EE 39). C'est pourquoi les signes visibles de communion sont si importants : la mention de l'adhésion à une foi commune, l'union avec l'évêque et le pape, ainsi que la nécessité d'être baptisé avant de pouvoir communier. Il faut en outre prêter attention aux signes invisibles de communion, qui suppose la vie de la grâce, et notamment la nécessité de confesser les péchés graves avant d'accéder à l'Eucharistie (EE 36).
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Dim 26 Aoû 2018, 6:44 pm
La vie donnée – Jean-Marie...
La vie donnée – Jean-Marie Lustiger
Jean-Marie Lustiger, Homélie de la célébration diocésaine d'envoi au Congrès Eucharistique de Lourdes, Notre-Dame de Paris, 18 juin 1981.
L'Eucharistie, Corpus Christie.
Les choses familières perdent leur saveur et leur goût. N'en va t-il pas ainsi pour nous, chrétiens catholiques, au sujet de la messe ? Ce rite paraît à tous tellement typique et repérable qu'un catholique peut se définir comme celui qui va à la messe (ou qui se justifie de ne plus aller à la messe...).
La messe tient une telle place dans notre tradition, que lorsque l'Église, avec l'intelligence du mystère du Christ que lui donne l'Esprit, modifie un usage liturgique, non pas en raison d'un attrait arbitraire pour le changement, mais pour que la célébration chrétienne en reçoive une plus grande profondeur, une plus grande vérité, voici qu'aussitôt des gens sont blessés, ne s'y reconnaissent plus. Les moindres signes et les moindres gestes sont revêtus d'une patine sacrée qui, parfois, l'engonce, paralyse la célébration, et en même temps la protège.
Oui, avec la messe, nous atteignons le point tout à fait central de la foi, mais aussi le point le plus méconnu dans la pratique. Nous savons que l'Eucharistie est le centre de notre vie chrétienne, de notre vie de foi, le centre de l'Église. Et pourtant quand nous nous rassemblons, beaucoup ne voient plus là que le rite convenu des catholiques. Et ils pensent que ce rite est ennuyeux. On dit : « Je vais à la messe, et je m'ennuie ; rien de vivant ne s'y passe ; rien ne change ensuite... Alors, à quoi bon ? »
Et nous, prêtres, chargés de cette Eucharistie comme d'un devoir à l'égard du corps et du peuple entier, nous portons nous aussi ces mêmes questions et ces mêmes interrogations, la même usure et la même lassitude qui éprouvent le peuple chrétien. Nous les portons pour notre propre compte, et nous les portons pour vous. Nous nous interrogeons. Nous disons : « Que faire ? Que faut-il faire ? » Je vous dis tout haut, mes frères, les questions que les prêtres se posent à eux-mêmes. Il me faut vous les dire. Nous nous demandons parlant de vous : « Pourquoi sont-ils venus à la messe ? Qu'est-ce que cela va changer dans leur vie ? Sont-ils là en consommateurs seulement ? Qui sont ces gens qui viennent ici et que nous n'arrivons pas à connaître ? Ils ne se voient même pas les uns les autres. Ils ne rencontrent personne. Ils viennent jusqu'à nous pour obtenir seulement ce qu'ils attendent de nous. Le temps de la messe passé, ils font comme si de rien n'était. Quelle espèce de chrétiens est-ce là ? »
Et nous nous interrogeons sur ce que doit être cette célébration : « Comment faire ? Que faire ? » Vous ne savez pas le nombre d'heures que nous pouvons parfois passer à préparer, dans le détail, ces célébrations qui, à certains, paraissent si maladroites, si peu ajustées et dont l'intention est immédiatement mal comprise ou trahie. Vous ne savez pas non plus ce sentiment de lassitude que parfois des prêtres peuvent avoir. Quand vous, vous venez à la messe, la messe pour vous est neuve. Mais nous, les prêtres, après une journée de dimanche dans une église de Paris, quand nous avons vu entrer et sortir les fidèles et que nous nous sommes efforcés d'être disponibles et neufs à chaque instant, quand, si souvent, nous avons vu tant de fidèles en retard et distants, comme désengagés à l'égard de la célébration, eh bien, parfois, nous avons l'impression d'avoir le tournis, d'être usés à notre tour par une répétition inhumaine, spirituellement insupportable. Pour nous aussi, en effet, cet acte devrait être unique. Nous devrions, pour la messe, pouvoir prendre tout le temps qu'il faut. Nous ne devrions pas courir comme nous le faisons. Et voilà que pour nous aussi, ministres ordonnés de cette Eucharistie, elle devient un fardeau. Nous qui devrions être au cœur de ce sacrement, voici qu'il nous écrase.
Oui, frères, quelque chose ne va pas dans la manière dont nous vivons l'Eucharistie. Un temps de grâce nous est donné d'ici l'été, jusqu'au rassemblement de Lourdes. Il ne suffirait pas qu'il soit pour nous l'occasion d'un examen de conscience, comme s'il était en notre pouvoir de faire le changement de cœur appelé par cette usure. Mais ce temps nous est peut-être accordé pour nous laisser atteindre par le Christ et sa Parole.
Ce que nous venons d'entendre désigne le centre de ce mystère eucharistique. Ce sont des lectures courtes. Vous pourrez les relire. Tout y est, vous le verrez. Eh bien, si nous essayons d'entendre ces lectures comme une parole que le Christ nous adresse, comme une parole que Dieu le Père nous adresse, comme un langage que l'Esprit Saint lui- même veut faire entendre à nos cœurs, à nos intelligences, à nos libertés, voici que brusquement, quelque chose d'autre apparaît auquel nous ne faisions pas attention. Car nous sommes comme des gens mal sortis du sommeil et qui n'ont pas vu le soleil se lever. Car nous sommes comme des gens qui entrent dans une pièce et qui ne voient pas que déjà est présent celui qui nous aime et qui nous appelle. Voilà que nous pouvons nous réveiller et découvrir ce que nous sommes venus faire ici, et pourquoi nous y sommes.
En effet, la messe n'est pas célébration des catholiques dont nous serions les maîtres. On ne « dit » pas une messe comme on dirait une prière. L'Eucharistie nous constitue comme Église et comme Corps : elle est créatrice de l'Église. Pourquoi cela ? Parce que l'Eucharistie, c'est le Christ qui agit au milieu de nous, et qui, en ce temps, par la puissance de Dieu et de l'Esprit Saint, déploie une puissance d'amour inimaginable à nos cœurs ensommeillés, à nos libertés blessées, à notre foi vacillante. C'est Dieu qui agit.
Ne pensez pas que je souligne arbitrairement un point au détriment d'un autre. Mais c'est pour que nous comprenions bien où est la source et le centre de l'Église. Le Christ dit lui-même : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la Vie : moi, je vivrai en lui et lui vivra en moi ». Il s'agit bien du don que Dieu fait, que Dieu nous fait, de partager l'existence de JESUS, au point que nous ne fassions qu'une seule chair avec lui, qu'un seul corps avec lui. Vous le savez, l'expression « corps du Christ » désigne d'abord l'Église, dans la tradition chrétienne. Et l'expression « corps mystique du Christ » désigne d'abord l'Eucharistie. Vous le savez, l'Eucharistie, c'est l'acte que JESUS accomplit en nous rassemblant et en faisant de nous les membres les uns des autres. Et c'est parce qu'il est au milieu de nous, nous créant comme corps, nous pardonnant nos péchés, nous donnant la vie des enfants de Dieu, faisant de nous des sœurs et des frères du Christ, faisant de nous un corps, que nous pouvons nous offrir avec lui et que lui s'offre avec nous. Son existence est vraiment notre nourriture. Sa chair est vraiment notre nourriture et son sang un breuvage quand il nous partage ainsi son existence de Messie crucifié, par la force de sa résurrection à laquelle nous avons part. Et l'Église est créée par cet acte du Christ. Elle commence d'exister. Elle continue d'exister. Elle anticipe son achèvement.
L'Église, c'est ce corps que le Christ, sans cesse, fait vivre. Et cette pulsation de l'action du Christ vient sans cesse, en nous, balayer les résistances de l'égoïsme, du péché, du refus, de l'obscurité, du manque de foi, du manque d'amour.
Et seule cette action du Christ en nous peut nous rendre semblables à lui et nous rendre capables de faire la volonté du Père avec lui. Si nous écoutons sa Parole en dehors de lui, nous ne pouvons qu'être accablés par le poids insupportable de son exigence. L'Évangile est un défi impossible. Et devant les exigences de l'Évangile, nous ne pouvons, si nous sommes sincères, que nous considérer comme des hypocrites ou des menteurs. Elle est trop facile à faire, l'accusation que nous pouvons porter les uns contre les autres ou contre nous-mêmes. Nous prétendons aimer : n'y a-t-il vraiment pas de haine dans nos cœurs, pas de ressentiment ? Nous prétendons être disciples du Christ : accueillons-nous ses commandements avec amour, comme une parole de liberté ? Ou bien au contraire, pensons-nous qu'il nous blesse et qu'il nous heurte, souhaitons-nous qu'il s'en aille et qu'il arrête ?
Nous devrions nous aimer les uns les autres ; ne pas être attachés à l'argent ; donner aux plus pauvres. Nous ne devrions jamais désespérer. Bref, vous savez bien ce que nous devrions faire, et nous ne le faisons jamais, ou jamais complètement, ou si mal. Alors ? Sommes-nous devant une exigence insupportable qui devrait nous plonger dans le désespoir ? Oui, c'est une exigence insupportable et désespérante si elle nous est donnée comme une exigence devant laquelle nous serions seuls. Mais le mystère chrétien est le suivant : le Christ est ressuscité, et c'est lui qui sans cesse nous saisit et nous transforme en lui. Nous n'accédons à cette Eucharistie qu'au prix du pardon. Le pardon fait partie de l'Eucharistie, puisque l'Eucharistie nous change en Christ, Et par l'Esprit qui agit en nous nous rend capables de partager la condition du Christ.
Et ainsi, l'Église est comme un corps qui ne cesse de s'engendrer dans l'acte eucharistique où le Corps eucharistique est livré et donné. Elle est bien cette nourriture de vie qui, déjà en nous, affronte la mort parce qu'elle affronte le péché et nous donne la force d'aller avec le Christ jusqu'au bout, là où nous ne serions pas allés par nous-mêmes.
Mes frères, il y aurait tant de choses que je voudrais vous dire... Je ne vous en confierai que deux ce soir.
Je ne vais pas ce soir vous proposer de prière universelle. Pourquoi ? Pendant la prière eucharistique, il y a, après la consécration, des prières d'intercession : « Souviens-toi Seigneur »... Cela nous semble faire double emploi avec les prières que nous avons faites à la fin de la liturgie de la Parole. Je voudrais aujourd'hui que toute notre prière d'intercession se concentre à ce moment-là. Je voudrais que nous comprenions bien pourquoi nous osons prier Dieu à ce moment-là avec tant d'assurance et tant de force pour la paix du monde, pour le pardon mutuel, pour l'amour, pour les vivants, pour les morts, pour tous. Pourquoi osons-nous faire cela, à ce moment-là, avec tant d'assurance ? Parce que nous le faisons avec le Christ, dans le Christ, au milieu de l'Eucharistie du Christ.
Et puis, je souligne une seconde chose. Nous nous donnerons la paix, tout à l'heure. j'aimerais bien que nous tous, prêtres, après que nous nous soyons donné la paix, nous allions dans l'assemblée tout entière pour aider tous ceux qui sont là à se donner mutuellement ce signe de paix ; que nous allions, chacun, vers nos frères qui sont les plus loin,' tout au fond de la cathédrale. Car la paix que nous nous donnerons à ce moment-là, ce n'est pas un signe de réconciliation, un signe de bonne entente que l'on pourrait faire à l'entrée de l'église : c'est l'œuvre du Christ que nous nous partageons. La paix qui nous est donnée à ce moment-là, c'est le don que le Christ nous fait de sa propre paix au moment où il nous donne son Corps, nous rendant ainsi semblables à lui et faisant de nous un seul corps.
Vous voyez donc, mes frères, que ce qui se passe maintenant, c'est que nous sommes, en ce moment précis, en train de devenir corps du Christ dans l'acte de JESUS. Cette messe tout ordinaire, elle est un événement extraordinaire, puisqu'elle est un acte du Christ qui inscrit l'amour dans l'histoire par nos vies ; qui livre son Corps par nos corps ; qui est livré au monde par le Père des cieux quand Dieu nous livre avec lui au monde ; quand il se fait pain rompu pour un monde nouveau et qu'il nous donne, nous aussi, pain rompu pour un monde nouveau. Nous devenons ce que nous recevons et ainsi, Dieu nous donne la force de faire ce que le Christ fait. Et sans cesse l'Église est ainsi rassemblée, les chrétiens pardonnés et la vie répandue en surabondance.
Prions, frères, pour que ce mystère eucharistique soit la pulsation intime de l'Église et qu'ainsi, nous reconnaissions le Seigneur qui nous habite, qui fait sa demeure au milieu de nous ; que nous reconnaissions Celui qui fait de nous son Église et qu'ainsi nous puissions attester que la vie est donnée au monde.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 29 Sep 2018, 6:53 pm
La Très Sainte Eucharistie
La Présence réelle
Devant le Saint-Sacrement, on se sent si bien en présence de l'Etre, alors que tout le créé paraît, avec tant d'évidence, toucher au néant ! Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916).
Et c'est cette immense merveille qui s'accomplit à travers tous les siècles et se renouvelle en l'Eucharistie, cette immense merveille qui fait d'une Église le vaisseau d'une présence, une Présence sans bruit, une Présence silencieuse, une Présence qui nous recrée et nous purifie, une Présence où nous entendons vibrer l'éternité de l'Amour. Maurice Zundel (1897-1975).
Après la consécration, le bon Dieu est là comme dans le ciel !... Si l'homme connaissait bien ce mystère, il mourrait d'amour. Dieu nous ménage à cause de notre faiblesse... Si l'on nous disait : "A telle heure, on doit ressusciter un mort", nous courrions bien vite pour le voir. Mais la consécration qui change le pain et le vin en corps et en sang d'un Dieu, n'est-ce pas un bien plus grand miracle que de ressusciter un mort ? Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), curé d'Ars.
Le Seigneur s’est servi d’une femme non croyante pour me faire comprendre ce que devrait ressentir quelqu’un qui prend l’Eucharistie au sérieux. Je lui avais donné à lire un livre sur ce thème, la voyant intéressée à la question religieuse, bien qu’étant athée. Au bout d’une semaine elle me le rend me disant : "Ce n’est pas un livre que vous m’avez mis entre les mains, c’est une bombe… Mais vous vous rendez compte de l’énormité de la chose ? Si on s’en tenait à ce qui est écrit là-dedans il suffirait d’ouvrir les yeux pour découvrir qu’il existe tout un autre monde autour de nous ; que le sang d’un homme mort il y a deux mille ans nous sauve tous. Savez-vous qu’en le lisant j’avais les jambes qui tremblaient et que je devais de temps en temps m’arrêter de lire et me lever ? Si cela est vrai, ça change tout". Heureux de voir que le grain n’avait pas été jeté en vain, j’éprouvai en même temps à l’entendre, un profond sentiment d’humiliation et de honte. J’avais reçu la communion quelques minutes auparavant, mais mes jambes ne tremblaient pas. Il n’avait pas tous les torts cet homme athée qui déclara un jour à un ami croyant : "Si j’arrivais à croire que dans cette hostie il y a véritablement le Fils de Dieu, comme vous le dites, je pense que je tomberais à genoux et que je ne me relèverais jamais plus". P. Raniero Cantalamessa O.F.M. Cap, prédicateur de la Maison pontificale, décembre 2004.
« C'est toute l'Essence divine que vous recevez en ce très doux Sacrement, sous cette blancheur du pain. Comme le soleil est indivisible, ainsi Dieu se trouve tout entier et l'homme tout entier dans la blancheur de l'hostie. Diviserait-on l'hostie en mille et mille miettes s'il était possible, en chacune je suis encore, Dieu tout entier, homme tout entier, comme je t'ai dit ... » JESUS à Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Le Dialogue (trad. Hurtaud, 1931, t.2, p. 4-5)
La Sainte Eucharistie n'est pas autre chose que l'Incarnation du Fils de Dieu fait homme prolongée sur la terre, d'une manière invisible mais réelle, jusqu'à la fin des siècles, et étendue dans l'espace jusqu'aux confins du monde, autant que l'Eglise catholique elle-même. Mgr Bourchany (1855-1931, évêque auxiliaire de Lyon de 1914 à 1924)
Ce n'est pas seulement en mémoire de sa mort que JESUS institua l'Eucharistie ; non, c'est pour rester tout entier avec nous, tout entier et pour toujours. Sainte Angèle de Foligno (1248-1309), Visions et Instructions, ch. 67.
Aujourd'hui pendant la sainte messe, j'ai vu JESUS crucifié. JESUS était cloué à la croix et dans de grands supplices. Mon âme fut pénétrée des souffrances de JESUS, dans mon âme et dans mon corps, quoique de façon invisible, mais douloureusement. Oh ! Quels terribles mystères ont lieu pendant la sainte messe. Un grand mystère s'accomplit pendant la sainte messe. Avec quelle piété devrions-nous écouter et prendre part à cette mort de JESUS. Nous connaîtrons un jour ce que Dieu accomplit pour nous à chaque messe et quel don Il y prépare pour nous. Seul Son amour divin a pu vouloir nous gratifier d'un tel don. Sainte Faustine (1905-1938), Petit Journal, n°913-914, Parole et Dialogue, Paris, 2002.
Notre Seigneur se montre à moi avec les mains et les pieds tuméfiés et un morceau de chair qui retombe dessus... Quelles souffrances !… Je touche souvent ses pieds, qui sont entre le calice et le canon, quand Il est debout sur l'autel, pendant la messe ; je touche son côté, et je sens la plaie du côté et ses côtes à travers son manteau quand j'élève l'Hostie. Je la pose et l'appuie contre son côté. P. Edouard Lamy (1853-1931), in Comte Paul Biver, Apôtre et mystique : le Père Lamy, Gabriel Enault, 1946.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Lun 29 Oct 2018, 7:25 pm
L’Église fait l’Eucharistie, l’Eucharistie fait l’Église
P. Guillaume de Menthière
Nous sommes particulièrement heureux de publier ici le texte d’une conférence prononcée par le P. de Menthière à l’occasion d’une journée organisée par le Mouvement Résurrection le 7 avril 2002.
« L’Église fait L’Eucharistie, l’Eucharistie fait l’Église », cette formule qui a été remise au goût du jour notamment par le P. de Lubac, est très ancienne. Au IIIème siècle, alors que l’Église est en but à l’hostilité impériale, 50 chrétiens sont arrêtés à la sortie d’une célébration eucharistique à Abilène, près de Carthage. Ils sont mis à la question et parmi eux, le lecteur, Emeritus, sommé de renier l’eucharistie répond à son juge : « Renier l’eucharistie c’est renier le Christ et ne sais-tu pas que des chrétiens ne peuvent pas vivre sans messe ». Dans les mêmes circonstances, le questeur Félix répond : « Comme si un chrétien pouvait vivre sans messe » et encore « ne sais-tu pas Satan que les chrétiens font la messe et que la messe fait les chrétiens, et que l’un ne peut exister sans les autres ». Là est donc l’origine de la formule, très ancienne et vénérable puisque sortie de la bouche d’un martyr avant qu’il ne donne sa vie pour l’eucharistie.
Cette formule est pratiquement devenue un slogan au même titre que l’eucharistie « source et sommet de toute la vie chrétienne », formule ancienne remise au goût du jour par le Concile Vatican II [1].
Comme la plupart des déclarations du concile, elle provient d’un écrit de Pie XII, l’encyclique Mediator Dei (1947) où il écrit que le saint sacrifice de l’autel est le centre et le sommet de la piété chrétienne [2]. Il faut souligner que le concile a élargi considérablement la formule en ne parlant pas uniquement de la piété, la dévotion, la liturgie chrétienne mais de la vie chrétienne ; il n’y a rien d’authentiquement chrétien qui ne prenne sa source dans l’eucharistie et qui ne converge vers l’eucharistie. Ainsi aucune activité ne peut être chrétienne si elle n’a pour « source et sommet » l’eucharistie. Qu’ils prient où qu’ils agissent, les chrétiens doivent tous tirer leur énergie de l’eucharistie et tendre à l’eucharistie, quels que soient leurs charismes propres et leur activité au sein de l’Église.
Étudions maintenant les différents noms de la messe. A l’image d’un enfant que l’on aime beaucoup et auquel on donne de nombreux noms affectueux, la messe est tellement aimée de l’Église que celle-ci a multiplié les appellations pour l’eucharistie. Nous en avons choisis sept.
L’eucharistie
C’est le mot utilisé par saint Paul et saint Luc lorsqu’ils disent que le Seigneur « rendit grâce » puisqu’ils utilisent alors le verbe grec eucharisteîn. On trouve ce mot très tôt, notamment chez saint Ignace d’Antioche et saint Justin, la messe était alors l’eucharistie c’est à dire les paroles mêmes que le prêtre prononce sur le pain et le vin.
Pour bien comprendre ce que rendre grâce veut dire, il faut se reporter à la liturgie juive, rythmée par les berakhot, c’est à dire les bénédictions incessantes par lesquelles le juif scande son existence. Tous les instants de la vie juive sont ponctués par ces bénédictions. Au réveil, le juif bénit Dieu de lui donner ce jour ; avant le repas, il bénit Dieu d’avoir donné la manne à ses pères…Nous avons beaucoup a apprendre de ces bénédictions incessantes ; saint Paul dit : « en toute circonstance, bénissez le Seigneur, rendez grâce à Dieu », nous devrions donc faire de notre vie une vie de plus en plus « eucharistique ». Les juifs ont des bénédictions adaptées à chaque situation : ainsi si on rencontre un nain, la formule est : « Béni soit Dieu qui différencie les êtres ». Un autre exemple remarquable est celui de Tobie qui, recevant une fiente de pigeon dans l’œil et devenant aveugle, bénit le Seigneur de « n’avoir pas donné d’ailes aux vaches ». C’est donc une autre façon de voir l’existence que cette vie « eucharistique » [3].
Dans les repas, tout est occasion d’eucharistie, d’action de grâce, lorsque l’on prend la première coupe de vin, la bénédiction est « béni sois-tu Seigneur, notre Dieu, Roi des siècles qui nous donne ce fruit de la vigne », formule qui n’est pas sans nous rappeler les formules de l’offertoire ; ensuite lorsque le président bénit le pain, il déclare : « Béni sois-tu Seigneur, Notre Dieu, Roi des siècles, qui fait produire le pain à la terre » ; et à la fin du repas lorsque l’on prend la dernière coupe, la coupe de bénédiction, le président dit « Rendons grâce à Dieu qui nous a nourri de son abondance » et tout le monde répond « Béni soit Celui dont l’abondance nous a nourri et dont la bonté nous fait vivre ! ». L’eucharistie c’est donc l’action de grâce, et l’Église fait l’eucharistie car nous ne sommes pas ingrats comme le dit Origène, les paroles même de la Préface de la messe le précisent : « vraiment il est juste et bon de te rendre grâce toujours et en tout lieu… », ainsi, nous allons à la messe pour dire « merci » . Il s’agit donc de savoir quelle action de grâce nous habite lorsque nous allons à la messe, de quoi nous voulons remercier le Seigneur. Nos eucharisties seront « nourries » de notre action de grâce pour telle action du Seigneur dans notre vie.
La façon dont nous pouvons faire de notre vie une grande action de grâce est très importante à méditer ; saint Paul commence toutes ses lettres par l’action de grâce puis par la bénédiction : « nous ne cessons de rendre grâce à Dieu pour vous, frères bien aimés […] et nous le prions de vous […] ». De même le Notre Père commence par rendre grâce puis il demande, nos prières universelles devraient, elles aussi, suivre ce schéma. saint Irénée donne ce sens à l’eucharistie : « les chrétiens célèbrent l’eucharistie car ils ne doivent être ni stériles ni ingrats ». On peut alors se demander si nous ne sommes pas en pleine âge ingrat bien que la situation n’ait pas beaucoup changé : de même que parmi les dix lépreux guéris, un seul vient rendre grâce, environ 10% des baptisés viennent rendre grâce, viennent à la messe.
Nous faisons l’eucharistie et l’eucharistie fait de nous un peuple de louange, un peuple d’action de grâce. Il est très étonnant de lire dans l’Exode que Dieu fait sortir son peuple d’Égypte pour qu’il lui rende un culte dans le désert, en mémoire de ses hauts faits. On a l’impression que l’objectif du Seigneur est de se constituer un peuple d’adorateurs et de louange. Le but premier de l’Exode n’est pas en premier lieu de conduire en terre promise mais de se constituer un peuple de ce « chaos de hurlement sauvage » ; du peuple hébreu, Dieu a fait un peuple de louange capable d’offrir le sacrifice d’action de grâce. Nous sommes faits pour cela et nous nous rassemblons dans l’eucharistie pour célébrer le culte véritable, le culte parfait en JESUS Christ.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Mar 04 Déc 2018, 8:41 pm
L’Église fait l’Eucharistie, l’Eucharistie fait l’Église
P. Guillaume de Menthière
Nous sommes particulièrement heureux de publier ici le texte d’une conférence prononcée par le P. de Menthière à l’occasion d’une journée organisée par le Mouvement Résurrection le 7 avril 2002.
Le repas du Seigneur
C’est une expression biblique issue de l’Épître aux Corinthiens (1 Co 11, 20). Dans les premiers temps de l’Église, l’eucharistie prenait place au cours d’un repas, au cours des agapes fraternelles. Nous en avons gardé la trace dans le « sursum corda ». En effet, alors que tous discutaient, le président déclarait « sursum corda » afin de les faire sortir des conversations mondaines et de les inviter à rendre grâce à Dieu. Nous avons sans doute perdu de la fraternité de ces anciennes eucharisties et nous avons à en apprendre ; sans tomber dans des travers qui sous prétextes de fraternité, permettent toutes sortes d’abus. Le Cardinal Ratzinger rappelle notamment que la recherche d’une plus grande fraternité ne peut être un argument en faveur de la messe face au peuple puisque dans les repas antiques, les convives étaient tous installés du même côté d’un table en forme de fer à cheval [4].
Le symbolisme du repas est naturel, en effet, c’est un rite social, il n’existe pas de société sans repas ; et le repas n’est pas seulement la nourriture, il y a un rite autour de la fonction essentielle « se nourrir ». Lorsque l’on participe à un repas, on prend ensemble une nourriture commune et apprêtée. C’est essentiel, le repas est un rite de cohésion sociale déterminant pour toute société mais aussi pour l’Église : les symbolismes et les analogies doivent ici jouer. A notre époque, beaucoup de personnes ne prennent plus de repas, il est devenu un moment rarissime réservé à quelques grandes fêtes : le micro-onde a tué le repas ! Ce rite essentiel pour constituer la famille, la société et l’Église est attaqué par un certain nombre de comportements et ceci peut expliquer une certaine difficulté à comprendre l’eucharistie. En effet, l’aspect hautement ritualisé du repas peut être une bonne catéchèse, beaucoup de jeunes disent : « la messe c’est toujours pareil », ce qui d’ailleurs n’est pas tout à fait vrai puisque certaines parties changent telles que les lectures, les oraisons, les préfaces, cependant il est exact que le cadre reste le même, en effet si il changeait ce ne serait plus la messe, une certaine fidélité à ce que le Christ a fait est nécessaire. De même que l’on change les mets des repas, on change les lectures de la messe, et de même que l’on installe toujours de la même manière la table, et que l’on mange dans un certain ordre, la messe doit garder un certain cadre et un certain ordre. La ritualisation est donc importante.
Importante aussi est la réalité du repas : on mange et on boit. Là, on se heurte à plusieurs difficultés. Tout d’abord, nos espèces eucharistiques sont réduites à trois fois rien. Or, j’aime que dans les sacrements, les signes soit des signes ; en effet, en théologie sacramentaire, les sacrements sont définis comme des signes qui causent ce qu’ils signifient, donc si il n’y a plus de signe, il n’y plus de cause, plus d’effet, plus rien…Il importe donc que le pain soit du pain ! Du pain azyme bien sûr, mais du pain que l’on puisse voir comme du pain et non pas des petites hosties fades qui nous font perdre le riche symbolisme du pain. De même, si le vin ne coule pas à flot, en quoi voit-on que l’eucharistie est le festin des noces de l’agneau ? Si lorsque l’on baptise, on ne met que trois gouttes d’eau, en quoi voit-on le flot impétueux de la grâce s’emparer de l’âme de ce petit enfant ? Le Concile de Florence dit en 1439 : « Tout ce que les espèces pain et vin procurent à la vie du corps, la réalité le donne à la vie de l’âme », c’est-à-dire réconfort, allégresse, restauration, soutien…Lorsque l’on mange du pain, on est restauré, on est plus fort, on est nourrit ; lorsque l’on boit du vin, on est heureux ; ainsi, tout ce que font le pain et le vin au niveau du corps, l’eucharistie le fait au niveau de l’âme. Elle soutient notre âme dans la foi, la rend allègre par le sang du Christ qui nous enivre.
Au temps des persécutions, saint Cyprien de Carthage, mort martyr en 258 dans la persécution de Dèce, a écrit une très belle lettre à Caecilius contre les Aquariens, ces hérétiques qui célébraient la messe avec de l’eau. Dans cette lettre, il montre le riche symbolisme du vin mais aussi celui de l’eau, de la fameuse goutte d’eau que l’on verse dans le calice à l’offertoire et qui nous représente nous ; il explique que l’on ne peut pas célébrer la messe avec du vin seul car cela reviendrait à dire que le Christ nous sauve sans nous, que nous ne nous offrons pas avec Lui.
Puisque le Christ nous portait tous, lui qui portait nos péchés, nous voyons que par l’eau, c’est le peuple qu’il faut entendre, et par le vin, le sang du Christ. Quand on mêle l’eau au vin dans le calice, c’est le peuple qui ne fait plus qu’un avec le Christ, c’est la foule des croyants qui se joint et s’associe à celui en qui elle croit [5].
Il développe le symbolisme du vin : le vin symbolisant très concrètement la fête et l’allégresse contrairement au pain de la nécessité et du travail ; le vin nous procure la « sobria ebrietas », la sobre ébriété. Nous sommes remplis du vin de l’Esprit Saint, n’oublions pas que la messe est faite pour nous abreuver de l’Esprit Saint comme nous le dit la troisième prière eucharistique : « quand nous serons nourris de son corps et remplis de l’Esprit Saint ».
La messe est faite pour que nous ayons la sobre ébriété qui fut celle des apôtres au sortir de la Pentecôte, souvenons nous de ce que disent les gens des apôtres : « Il est neuf heures du matin et ils sont pleins de vin doux » (Ac 2,13) et cela parce qu’ils ont reçu le vin de l’Esprit, la sobre ébriété de l’Esprit, l’ivresse extraordinaire, l’allégresse que nous procure l’Esprit Saint. En 258, temps de persécution, les chrétiens disaient la messe tôt le matin en cachette d’autant plus que le dimanche n’était pas un jour férié. Et comme on buvait vraiment du vin au cours des messes, les chrétiens qui avaient communié au sang du Christ arrivaient saouls sur leur lieu de travail, ils sentaient le vin ; ainsi la police romaine pouvait facilement repérer les chrétiens, c’étaient ceux qui, à neuf heures du matin, puaient le vin.
Voilà pourquoi saint Cyprien écrit à Caecilius que ce n’est pas par ascèse qu’il prend de l’eau à la place du vin mais par peur de se faire arrêter par les Romains, de se faire reconnaître comme chrétien à son odeur et il a cette phrase extraordinaire : « Ne sais-tu pas que nous buvons le sang du Christ pour pouvoir verser le nôtre ? ». Nous buvons le sang du Christ, nous nous remplissons de l’Esprit Saint pour pouvoir devenir une éternelle offrande à la gloire de Dieu, pour pouvoir nous offrir nous mêmes par toute notre vie dans le sacrifice eucharistique.
Ce symbolisme des espèces et du repas est capital : si les sacrements sont, comme nous l’avons dit, cause de ce qu’ils sont signes, il faut retrouver l’importance du signe. Dans les civilisations orientales, ceux qui ont partagé le même repas sont considérés comme « co-pains » au sens étymologique du mot, c’est à dire comme ayant partagé le même pain et donc indissociablement unis. Partager le même repas fait notre unité, d’où l’horreur de dire que Judas, comme dit le psaume, partageait le même pain que moi et m’a trahi. Ce qui peut nous paraître grave est épouvantable dans une mentalité orientale.
L’idée de repas a été beaucoup promue contre l’idée de sacrifice, alors que ces deux notions sont liées comme le suggère le dernier ouvrage du père Ghislain Lafont, Eucharistie, le repas et la parole [6], qui insiste sur le symbolisme de la nourriture et montre bien que sacrifice et nourriture ont toujours été liés. En effet, pour se nourrir, il faut tuer, cueillir, arracher ou détruire ; il y a donc toujours dans le repas un rite compensateur pour la destruction que l’on vient d’opérer.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 12 Jan 2019, 8:27 pm
L’unité du corps du Christ – Pierre Damien
Pierre Damien, Sur le Dominus vobiscum, c. 8 (P. L. 145, 237-238), in Catholicisme, Les aspects sociaux du dogme, Henri De Lubac, Cerf, Œuvres complètes, VII, 1983, Paris, pp. 344-345.
L'Eucharistie, Corpus Christie.
Dans la célébration même de la messe, après avoir dit : "Memento, Domine, famulorum, famularumque tuarum" [1], le prêtre ajoute peu après : "pro quibus tibi offerimus, vel qui tibi offerunt hoc sacrificium laudis" [2]. Ces mots montrent clairement que ce sacrifice de louange est offert par tous les fidèles, hommes et femmes, bien qu'il paraisse être offert spécialement par le seul prêtre ; car ce que celui-ci offre de ses mains, la foule des fidèles l'offre en esprit. C'est ce qui est déclaré par cette parole : "Hanc igitur oblationem servitutis nostrae, sed et cunctae familiae tuae, quaesumus, Domine, ut placatus accipias" [3]. Il apparaît ainsi en toute clareté que le sacrifice qui est disposé sur l'autel par le prêtre, est offert par toute la famille de Dieu en général.
Cette unité de l'Église, l'Apôtre l'expose en termes manifestes lorsqu'il dit : "Nous qui sommes nombreux, nous sommes un seul corps et un seul pain". Si grande est en effet l'unité de l'Église dans le Christ, que par tout l'univers il n'y a qu'un seul pain du corps du Christ et un seul calice de son sang. Car, de même que la dignité du Verbe de Dieu, qui remplit le monde entier, est une, ainsi, bien que ce corps soit consacré en divers lieux et à de nombreux jours différents, il n'y a cependant pas plusieurs corps, mais un seul corps du Christ. Et de même que ce pain et ce vin sont vraiment changés au corps et au sang du Christ, ainsi tous ceux qui reçoivent dignement le sacrement dans l'Église deviennent, sans aucun doute, l'unique corps du Christ. Lui-même en témoigne, en diant : "Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi et moi en lui".
Si donc nous sommes tous l'unique corps du Christ, et bien que par l'apparence corporelle nous paraissons être à l'écart, nous ne pouvons cependant être séparés les uns des autres, nous qui demeurons en lui (Jean 15, 4). Je ne vois donc pas quel inconvénient il y a à suivre chacun l'usage commun de l'Église, puisque, grâce à ce sacrement de l'unité, nous ne sommes jamais séparé d'elle. En effet, lorsque dans mon apparent isolement je prononce les paroles communes de l'Église, je montre par là que je suis un avec elle et qu'elle demeure vraiment en moi par sa présence spirituelle. Or, si je suis vraiment son membre, il n'y a point d'inconvénient à ce que je remplisse l'office de mon tout.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Jeu 14 Fév 2019, 7:28 pm
Honorer le corps du Christ – Jean Chrysostome
Jean Chrysostome, Homélies du commentaire sur saint Matthieu, in À l'écoute de saint Jean Chrysostome, Éditions Sainte-Madeleine, p. 131.
Veux-tu honorer le Corps du Christ ? Ne commence pas par le mépriser quand il est nu. Ne l'honore pas ici avec des étoffes de soie, pour le négliger dehors où il souffre du froid et de la nudité. Car celui qui a dit : Ceci est mon corps, est le même qui a dit : Vous m'avez vu affamé et vous ne m'avez pas nourri. Quelle utilité à ce que la table du Christ soit chargée de coupes d'or, quand il meurt de faim ? Rassasie d'abord l'affamé et orne ensuite sa table. Tu fabriques une coupe d'or et tu ne donnes pas une coupe d'eau. En ornant sa maison, veille à ne pas mépriser ton frère affligé : car ce temple-ci est plus précieux que celui-là...
Qui pratique l'aumône exerce une fonction sacerdotale. Tu veux voir ton autel ? Cet autel est constitué par les propres membres du Christ. Et le Corps du Seigneur devient pour toi un autel. Vénère-le. Il est plus auguste que l'autel de pierre où tu célèbres le saint Sacrifice... Et toi, tu honores l'autel qui reçoit le Corps du Christ. Cet autel-là, partout il t'est possible de le contempler, dans les rues et sur les places ; et à toute heure tu peux y célébrer ta liturgie.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Mer 20 Mar 2019, 7:56 pm
L'Eucharistie
"Faites cela en mémoire de moi", dit JESUS à ses apôtres en rompant le pain lors de la Cène (Luc 22, 19). Depuis bientôt 2000 ans, l'Église, par ses prêtres, renouvelle ce geste du Christ. Ce don prodigieux que JESUS fait de son corps et de son sang se renouvelle à chaque eucharistie. Pourquoi peut-on dire que ce sacrement est central dans la foi chrétienne ? Quelles en sont les grandes étapes ? Quel est le sens de ces différents moments ? Comment bien vivre ce sacrement et bien le célébrer ? Cet avant-dernier épisode de la série de Carême sur les sept sacrements permet au père François Potez, curé de Notre-Dame-du-Travail à Paris de lever le voile sur ce mystère eucharistique. Marie-France Bergerault, enseignante en théologie sacramentaire à la Catho de Paris, l'accompagne pour apporter son propre éclairage. La Foi prise au Mot du 13/04/2014.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Jeu 25 Avr 2019, 6:26 pm
L'Eucharistie et la guérison - Père Nicolas Buttet
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Jeu 13 Juin 2019, 6:38 pm
Voici le corps et le sang du Seigneur
Bruno PICARDIE ITALIEil y a 2 ans
Seigneur béni chaque personne qui regarde cette vidéo. Que ta grâce emplit nos coeurs
Christopheil y a 2 ans
Moi c'est à 30 ans que Dieu m'as fait le don de croire. J'étais catholique baptisé mais à l'adolescence je me suis éloigné de l'église, Je suis ingénieur et j'ai fait les classes préparatoires du coup j'ai l'esprit plutôt cartésien. Dieu et le mystère de la création ça m’intéressait énormément. Mais je cherchais sous l'angle de la science. Je pensais que l'univers avait un créateur. Je n'arrivais pas à croire que la perfection du vivant puisse être le fruit du hasard. Ayant fait pas mal de physique en classe préparatoire j'avais une conception d'un Dieu lointain et abstrait, qui régissait son univers à travers les lois de la de la physique. Peu à peu j'avais arrêté d'aller à l'église et n'avais toujours pas fait baptisé mon fils de 2 ans. Un jour ou mon petit frère je demandais ce que je foutais et pourquoi j'attendais aussi longtemps pour le faire, je me suis laissé convaincre de le faire, j'ai donc pris rendez-vous à l'église. Et je me suis mis à relire les évangiles, je voulais me replonger dans les évangiles pour faire les choses avec sincérité. En relisant les évangiles j'ai eu une vrai révélation de l'amour de Dieu, qu'il était mort par amour pour nous. J'ai pleuré et j'ai ressenti une grande paix intérieure. Plus tard en m'adressant à lui je me suis retrouvé en sa présence. C'est comme si un voile se levait, je ne serais pas l'expliquer mieux que cela. Mais il n'y avait aucun doute possible à ce moment. J'ai ressentit son amour immense qu'il avait pour moi, il avait toujours été incroyablement proche de moi. Il m'aimait depuis toujours. J'étais en présence de JESUS, je savais qu'il était mort sur la croix par amour pour nous. J'ai su en esprit à quel point il nous aime tous, à quel point il a soif de nous aimer, de notre amour et de nous guérir par son amour. Ça a été le plus grand bouleversement de toute ma vie. Non seulement Dieu existait mais en plus il était tout prés de mon cœur pendant tout ce temps et il en plus il se manifestait à moi ! Dans l'année qui a suivit j'ai quasiment passé mon temps à lire les évangiles, la vie de Saint François de Sales, saint Vincent de Paul, la théologie de Saint François d'Aquin. Des textes du Saint Padre Pio. Intérieurement ça m'as changé, je vois ceux qui me demande dans la rue et j'ai la joie de pouvoir aimer Dieu et de me sentir infiniment aimé de lui.
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 20 Juil 2019, 7:36 pm
L’unité naturelle des chrétiens – Hilaire de Poitiers
Hilaire de Poitiers, Sur la Trinité, l. 8 (P. L. 10, 241-250), in Catholicisme : Les aspects sociaux du dogme, Henri de Lubac, 7ème édition, 1983, pp. 351-153.
L'Eucharistie, Corpus Christie.
L'Eucharistie, sacrement de l'unité.
Ceux qui n'avaient qu'un cœur et qu'une âme (Ac 4, 32), c'est la foi qui faisait entre eux cette unité : foi unique, selon l'Apôtre, comme le Seigneur, le baptême et l'espérance. Si donc c'est par la foi, c'est-à-dire par la nature d'une foi unique que tous étaient un, comment ne pas appeler naturelle cette unité en ceux qui sont un par la nature d'une foi unique ? Tous, en effet, étaient menés à l'innocence, à l'immortalité, à la connaissance de Dieu, à la foi et à l'espérance. Et si ces choses ne peuvent être diverses d'elles-mêmes - car l'espérance est une, et Dieu est un, comme le Seigneur est un, et le baptême de régénération est un -, si ces objets sont un plutôt par accord que par nature, alors, à ceux qui sont renés en eux, assigne aussi une simple unité de vouloir. Mais si ceux-ci sont renés à la nature d'une vie unique et d'une immortalité unique, par quoi leur âme et leur cœur ne font plus qu'un, alors ne parlons plus d'une unité d'accord en ceux qui sont un dans la régénération d'une même nature.
Nous ne soutenons pas ici une opinion personnelle, et nous ne forgeons pas quelque doctrine mensongère en corrompant le sens des mots pour séduire les oreilles de nos auditeurs : ...Car l'Apôtre nous enseigne que cette trinité des fidèles vient de la nature des mystères, lorsqu'il écrit aux Galates :
Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n'y a plus ni juif ni grec, esclave ni homme libre, homme ni femme : tous vous êtes un dans le Christ JESUS.
Qu'ils soient un dans une telle diversité de peuples, de conditions et de sexes : cela vient-il d'un accord de volonté, ou de l'unité du sacrement, du fait que leur baptême est unique et que tous ils ont revêtu l'unique Christ ? Que fera donc ici l'accord des esprits, puisqu'il sont un du fait qu'ils ont revêtu le Christ unique par la nature de l'unique baptême ?...
Le Seigneur prie son Père pour que c€eux qui croiront en lui soient un, et comme lui-même est dans le Père et le Père en lui, qu'ainsi tous en eux soient un. Que viens-tu parler ici d' « ae€quanimité », d'unité d'âme et de cœur par entente volontaire ? Si c'était leur vouloir qui devait faire l'unité des croyants, le Seigneur avait assez de mots à sa disposition pour le dire en propres termes, il aurait prié ainsi : « Père, comme nous voulons la même chose, qu'eux aussi veuillent la même chose, et que tous nous soyons un par cette concorde ». Ignorait-il le sens des paroles, lui qui est la Parole ? Lui qui est la Vérité, n'a-t-il pas su dire le vrai ? Il a énoncé en perfection les vrais et authentiques mystères de la foi évangélique, ... il a désigné l'unité modèle et source de celle des croyants, il a prié pour que, comme le Père est dans le Fils et le fils dans le Père, ainsi, par l'effet et sur le type de cette unité, ils fussent tous un dans le Père et le Fils...
Ne laissant rien d'incertain à la conscience des fidèles, le Seigneur a ajouté :
Qu'ils soient un comme, moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité.
Ceux qui nous parlent d'unité de vouloir entre le Père et le Fils, je leur demande maintenant si le Christ est en nous aujourd'hui par la vérité de sa nature, ou par un accord de volonté ? Si le Verbe s'est vraiment fait chair, et si nous mangeons vraiment le Verbe-chair au repas du Seigneur, comment n'estimera-t-on pas qu'il demeure « naturellement » en nous, celui qui, né homme, a pris la nature de notre chair pour ne s'en plus séparer, et a mêlé la nature de sa chair à la nature de notre chair pour ne s'en plus séparer, et a mêlé la nature de sa chair à la nature de l'éternité dans le mystère de sa chair qu'il nous communique ? Ainsi nous sommes tous un, parce que le Père est dans le Christ et que le Christ est en nous... Du moment que nous sommes inséparablement unis dans la chair même du Fils de Dieu, il nous faut proclamer le mystère d'une unité vraie et naturelle.
... Nous ne nions pas, bien entendu, l'unanimité entre le Père et le Fils : les hérétiques ont coutume, dans leur fausseté, de prétendre que, en repoussant la simple unité d'accord, nous affirmons qu'ils sont en désaccord. Qu'ils entendent bien que nous ne nions pas l'unanimité. Le père et le Fils sont un en nature, en dignité, en puissance, et une même nature ne peut vouloir diversement...
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 07 Sep 2019, 7:47 pm
"L'Eucharistie, sacrement de l'Amour" - Veillée avec le P. Nicolas Buttet
Ajoutée le 11 juin 2014
Fondateur de la Fraternité Eucharistein, centrée sur l'Adoration de JESUS au Saint-Sacrement, le Père Nicolas Buttet a contribué à la création de l'Institut Philanthropos et de la Fondation Ecophilos. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "L'Eucharistie à l'école des saints" et "Le disciple que JESUS aime". http://eucharistein.org/
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Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Ven 11 Oct 2019, 9:05 pm
La vie donnée – Jean-Marie Lustiger
Jean-Marie Lustiger, Homélie de la célébration diocésaine d'envoi au Congrès Eucharistique de Lourdes, Notre-Dame de Paris, 18 juin 1981.
L'Eucharistie, Corpus Christie.
Les choses familières perdent leur saveur et leur goût. N'en va t-il pas ainsi pour nous, chrétiens catholiques, au sujet de la messe ? Ce rite paraît à tous tellement typique et repérable qu'un catholique peut se définir comme celui qui va à la messe (ou qui se justifie de ne plus aller à la messe...).
La messe tient une telle place dans notre tradition, que lorsque l'Église, avec l'intelligence du mystère du Christ que lui donne l'Esprit, modifie un usage liturgique, non pas en raison d'un attrait arbitraire pour le changement, mais pour que la célébration chrétienne en reçoive une plus grande profondeur, une plus grande vérité, voici qu'aussitôt des gens sont blessés, ne s'y reconnaissent plus. Les moindres signes et les moindres gestes sont revêtus d'une patine sacrée qui, parfois, l'engonce, paralyse la célébration, et en même temps la protège.
Oui, avec la messe, nous atteignons le point tout à fait central de la foi, mais aussi le point le plus méconnu dans la pratique. Nous savons que l'Eucharistie est le centre de notre vie chrétienne, de notre vie de foi, le centre de l'Église. Et pourtant quand nous nous rassemblons, beaucoup ne voient plus là que le rite convenu des catholiques. Et ils pensent que ce rite est ennuyeux. On dit : « Je vais à la messe, et je m'ennuie ; rien de vivant ne s'y passe ; rien ne change ensuite... Alors, à quoi bon ? »
Et nous, prêtres, chargés de cette Eucharistie comme d'un devoir à l'égard du corps et du peuple entier, nous portons nous aussi ces mêmes questions et ces mêmes interrogations, la même usure et la même lassitude qui éprouvent le peuple chrétien. Nous les portons pour notre propre compte, et nous les portons pour vous. Nous nous interrogeons. Nous disons : « Que faire ? Que faut-il faire ? » Je vous dis tout haut, mes frères, les questions que les prêtres se posent à eux-mêmes. Il me faut vous les dire. Nous nous demandons parlant de vous : « Pourquoi sont-ils venus à la messe ? Qu'est-ce que cela va changer dans leur vie ? Sont-ils là en consommateurs seulement ? Qui sont ces gens qui viennent ici et que nous n'arrivons pas à connaître ? Ils ne se voient même pas les uns les autres. Ils ne rencontrent personne. Ils viennent jusqu'à nous pour obtenir seulement ce qu'ils attendent de nous. Le temps de la messe passé, ils font comme si de rien n'était. Quelle espèce de chrétiens est-ce là ? »
Et nous nous interrogeons sur ce que doit être cette célébration : « Comment faire ? Que faire ? » Vous ne savez pas le nombre d'heures que nous pouvons parfois passer à préparer, dans le détail, ces célébrations qui, à certains, paraissent si maladroites, si peu ajustées et dont l'intention est immédiatement mal comprise ou trahie. Vous ne savez pas non plus ce sentiment de lassitude que parfois des prêtres peuvent avoir. Quand vous, vous venez à la messe, la messe pour vous est neuve. Mais nous, les prêtres, après une journée de dimanche dans une église de Paris, quand nous avons vu entrer et sortir les fidèles et que nous nous sommes efforcés d'être disponibles et neufs à chaque instant, quand, si souvent, nous avons vu tant de fidèles en retard et distants, comme désengagés à l'égard de la célébration, eh bien, parfois, nous avons l'impression d'avoir le tournis, d'être usés à notre tour par une répétition inhumaine, spirituellement insupportable. Pour nous aussi, en effet, cet acte devrait être unique. Nous devrions, pour la messe, pouvoir prendre tout le temps qu'il faut. Nous ne devrions pas courir comme nous le faisons. Et voilà que pour nous aussi, ministres ordonnés de cette Eucharistie, elle devient un fardeau. Nous qui devrions être au cœur de ce sacrement, voici qu'il nous écrase.
Oui, frères, quelque chose ne va pas dans la manière dont nous vivons l'Eucharistie. Un temps de grâce nous est donné d'ici l'été, jusqu'au rassemblement de Lourdes. Il ne suffirait pas qu'il soit pour nous l'occasion d'un examen de conscience, comme s'il était en notre pouvoir de faire le changement de cœur appelé par cette usure. Mais ce temps nous est peut-être accordé pour nous laisser atteindre par le Christ et sa Parole.
Ce que nous venons d'entendre désigne le centre de ce mystère eucharistique. Ce sont des lectures courtes. Vous pourrez les relire. Tout y est, vous le verrez. Eh bien, si nous essayons d'entendre ces lectures comme une parole que le Christ nous adresse, comme une parole que Dieu le Père nous adresse, comme un langage que l'Esprit Saint lui- même veut faire entendre à nos cœurs, à nos intelligences, à nos libertés, voici que brusquement, quelque chose d'autre apparaît auquel nous ne faisions pas attention. Car nous sommes comme des gens mal sortis du sommeil et qui n'ont pas vu le soleil se lever. Car nous sommes comme des gens qui entrent dans une pièce et qui ne voient pas que déjà est présent celui qui nous aime et qui nous appelle. Voilà que nous pouvons nous réveiller et découvrir ce que nous sommes venus faire ici, et pourquoi nous y sommes.
En effet, la messe n'est pas célébration des catholiques dont nous serions les maîtres. On ne « dit » pas une messe comme on dirait une prière. L'Eucharistie nous constitue comme Église et comme Corps : elle est créatrice de l'Église. Pourquoi cela ? Parce que l'Eucharistie, c'est le Christ qui agit au milieu de nous, et qui, en ce temps, par la puissance de Dieu et de l'Esprit Saint, déploie une puissance d'amour inimaginable à nos cœurs ensommeillés, à nos libertés blessées, à notre foi vacillante. C'est Dieu qui agit.
Ne pensez pas que je souligne arbitrairement un point au détriment d'un autre. Mais c'est pour que nous comprenions bien où est la source et le centre de l'Église. Le Christ dit lui-même : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la Vie : moi, je vivrai en lui et lui vivra en moi ». Il s'agit bien du don que Dieu fait, que Dieu nous fait, de partager l'existence de JESUS, au point que nous ne fassions qu'une seule chair avec lui, qu'un seul corps avec lui. Vous le savez, l'expression « corps du Christ » désigne d'abord l'Église, dans la tradition chrétienne. Et l'expression « corps mystique du Christ » désigne d'abord l'Eucharistie. Vous le savez, l'Eucharistie, c'est l'acte que JESUS accomplit en nous rassemblant et en faisant de nous les membres les uns des autres. Et c'est parce qu'il est au milieu de nous, nous créant comme corps, nous pardonnant nos péchés, nous donnant la vie des enfants de Dieu, faisant de nous des sœurs et des frères du Christ, faisant de nous un corps, que nous pouvons nous offrir avec lui et que lui s'offre avec nous. Son existence est vraiment notre nourriture. Sa chair est vraiment notre nourriture et son sang un breuvage quand il nous partage ainsi son existence de Messie crucifié, par la force de sa résurrection à laquelle nous avons part. Et l'Église est créée par cet acte du Christ. Elle commence d'exister. Elle continue d'exister. Elle anticipe son achèvement.
L'Église, c'est ce corps que le Christ, sans cesse, fait vivre. Et cette pulsation de l'action du Christ vient sans cesse, en nous, balayer les résistances de l'égoïsme, du péché, du refus, de l'obscurité, du manque de foi, du manque d'amour.
Et seule cette action du Christ en nous peut nous rendre semblables à lui et nous rendre capables de faire la volonté du Père avec lui. Si nous écoutons sa Parole en dehors de lui, nous ne pouvons qu'être accablés par le poids insupportable de son exigence. L'Évangile est un défi impossible. Et devant les exigences de l'Évangile, nous ne pouvons, si nous sommes sincères, que nous considérer comme des hypocrites ou des menteurs. Elle est trop facile à faire, l'accusation que nous pouvons porter les uns contre les autres ou contre nous-mêmes. Nous prétendons aimer : n'y a-t-il vraiment pas de haine dans nos cœurs, pas de ressentiment ? Nous prétendons être disciples du Christ : accueillons-nous ses commandements avec amour, comme une parole de liberté ? Ou bien au contraire, pensons-nous qu'il nous blesse et qu'il nous heurte, souhaitons-nous qu'il s'en aille et qu'il arrête ?
Nous devrions nous aimer les uns les autres ; ne pas être attachés à l'argent ; donner aux plus pauvres. Nous ne devrions jamais désespérer. Bref, vous savez bien ce que nous devrions faire, et nous ne le faisons jamais, ou jamais complètement, ou si mal. Alors ? Sommes-nous devant une exigence insupportable qui devrait nous plonger dans le désespoir ? Oui, c'est une exigence insupportable et désespérante si elle nous est donnée comme une exigence devant laquelle nous serions seuls. Mais le mystère chrétien est le suivant : le Christ est ressuscité, et c'est lui qui sans cesse nous saisit et nous transforme en lui. Nous n'accédons à cette Eucharistie qu'au prix du pardon. Le pardon fait partie de l'Eucharistie, puisque l'Eucharistie nous change en Christ, Et par l'Esprit qui agit en nous nous rend capables de partager la condition du Christ.
Et ainsi, l'Église est comme un corps qui ne cesse de s'engendrer dans l'acte eucharistique où le Corps eucharistique est livré et donné. Elle est bien cette nourriture de vie qui, déjà en nous, affronte la mort parce qu'elle affronte le péché et nous donne la force d'aller avec le Christ jusqu'au bout, là où nous ne serions pas allés par nous-mêmes.
Mes frères, il y aurait tant de choses que je voudrais vous dire... Je ne vous en confierai que deux ce soir.
Je ne vais pas ce soir vous proposer de prière universelle. Pourquoi ? Pendant la prière eucharistique, il y a, après la consécration, des prières d'intercession : « Souviens-toi Seigneur »... Cela nous semble faire double emploi avec les prières que nous avons faites à la fin de la liturgie de la Parole. Je voudrais aujourd'hui que toute notre prière d'intercession se concentre à ce moment-là. Je voudrais que nous comprenions bien pourquoi nous osons prier Dieu à ce moment-là avec tant d'assurance et tant de force pour la paix du monde, pour le pardon mutuel, pour l'amour, pour les vivants, pour les morts, pour tous. Pourquoi osons-nous faire cela, à ce moment-là, avec tant d'assurance ? Parce que nous le faisons avec le Christ, dans le Christ, au milieu de l'Eucharistie du Christ.
Et puis, je souligne une seconde chose. Nous nous donnerons la paix, tout à l'heure. j'aimerais bien que nous tous, prêtres, après que nous nous soyons donné la paix, nous allions dans l'assemblée tout entière pour aider tous ceux qui sont là à se donner mutuellement ce signe de paix ; que nous allions, chacun, vers nos frères qui sont les plus loin,' tout au fond de la cathédrale. Car la paix que nous nous donnerons à ce moment-là, ce n'est pas un signe de réconciliation, un signe de bonne entente que l'on pourrait faire à l'entrée de l'église : c'est l'œuvre du Christ que nous nous partageons. La paix qui nous est donnée à ce moment-là, c'est le don que le Christ nous fait de sa propre paix au moment où il nous donne son Corps, nous rendant ainsi semblables à lui et faisant de nous un seul corps.
Vous voyez donc, mes frères, que ce qui se passe maintenant, c'est que nous sommes, en ce moment précis, en train de devenir corps du Christ dans l'acte de JESUS. Cette messe tout ordinaire, elle est un événement extraordinaire, puisqu'elle est un acte du Christ qui inscrit l'amour dans l'histoire par nos vies ; qui livre son Corps par nos corps ; qui est livré au monde par le Père des cieux quand Dieu nous livre avec lui au monde ; quand il se fait pain rompu pour un monde nouveau et qu'il nous donne, nous aussi, pain rompu pour un monde nouveau. Nous devenons ce que nous recevons et ainsi, Dieu nous donne la force de faire ce que le Christ fait. Et sans cesse l'Église est ainsi rassemblée, les chrétiens pardonnés et la vie répandue en surabondance.
Prions, frères, pour que ce mystère eucharistique soit la pulsation intime de l'Église et qu'ainsi, nous reconnaissions le Seigneur qui nous habite, qui fait sa demeure au milieu de nous ; que nous reconnaissions Celui qui fait de nous son Église et qu'ainsi nous puissions attester que la vie est donnée au monde.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Sam 16 Nov 2019, 8:50 pm
Goûtez et voyez, chant de communion
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Ven 13 Déc 2019, 10:19 pm
Les bienfaits de la liturgie eucharistique
par Paul Ladouceur
1. L’ENTRÉE DANS LE ROYAUME
Béni est le règne du Père, et du Fils et du Saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles (1).
Dès qu’il pénétre dans l’église, le fidèle quitte le monde de tous les jours pour entrer dans le Royaume de Dieu. Le Christ est là pour l’accueillir, et la Mère de Dieu, ainsi que les anges et les saints qui se tiennent devant le Saint des Saints et qui participent à la liturgie éternelle, celle du seul Grand Prêtre, le Christ lui-même ; le chœur céleste chante sans cesse la louange de Dieu et intercède pour nous qui sont sur la terre. Cet " avant-goût " du Royaume permet au fidèle de se ressourcer afin de mener la " vie en Christ (2) ", la vocation de tout chrétien. L’engagement de chacun à l’action de la Divine Liturgie et la grâce divine interviendront selon les modes de participation, qui sont multiples et personnalisés.
Cette entrée mystique dans le Royaume de Dieu est justement un des bienfaits de la Liturgie, que l’on peut nommer eschatologique : le temps de la Liturgie n’est plus le temps de ce monde et l’espace de l’action liturgique n’est plus celui de ce monde, mais ils sont ontologiques, relevant de la nature et de la finalité même du monde et de l’être humain. Nous savons quand commence la Liturgie (à quelle heure) et où elle est célébrée (l’église ou la chapelle), mais par la Liturgie nous pénétrons dans un moment d’éternité, dans le Royaume de Dieu, qui est à la fois partout et nulle part en particulier.
2. LA COMMUNION AVEC DIEU
Nous pouvons considérer d’abord les bienfaits de la Liturgie eucharistique sous deux principaux aspects : l’union ou la communion avec Dieu, et l’union ou la communion avec nos frères et nos sœurs.
Le bienfait principal de la Liturgie eucharistique est la communion avec Dieu. Pour saint Nicolas Cabasilas le mot " communion " signifie le partage de la même réalité par deux personnes (3). La qualité essentielle du partage entre Dieu et l’homme est une relation d’amour, qui se traduit par la réciprocité du don de soi. Quelle est cette relation d’amour manifestée dans l’Eucharistie ? Les paroles de JESUS au sujet du " pain de vie " nous donnent le sens profond de la Liturgie eucharistique :
Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai pour la vie du monde, c’est ma chair... En vérité, en vérité, je vous le déclare, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. De même que le Père, qui m’a envoyé, est vivant, et que moi, je vis par le Père, de même aussi celui qui me mange vivra par moi (Jn 6, 51 ; 53-57).
En participant à la Liturgie eucharistique, les fidèles participent à l’offrande même du Christ. On reprend ici, pour le dépasser aussitôt, le sens primitif du sacrifice à Dieu, connu dans toutes les traditions spirituelles : l’homme apporte son sacrifice à l’autel pour qu’il soit offert à Dieu, qui en retour sanctifie les offrandes. C’est le prêtre qui présente les offrandes au nom de la communauté, mais les offrandes sont véritablement celles de la communauté toute entière. Les offrandes eucharistiques visibles de la communauté des fidèles sont principalement le pain et le vin, mais comprennent également aussi toute offrande ayant rapport à la Liturgie : les cierges, les chants, les dons en espèces… Les offrandes mystiques sont les fidèles eux-mêmes, signifiés par la phrase que nous répétons maintes fois pendant la Liturgie : " Confions-nous nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ, notre Dieu ".
Nos offrandes n’ont de valeur et de sens qu’en rapport avec la véritable offrande de la Liturgie, qui est le Christ : Le pain que je donnerai pour la vie du monde, c’est ma chair (Jn 6, 51). C’est toute la vie du Christ qui est l’offrande, son Incarnation dans le sein de Marie la Mère de Dieu, sa vie publique, sa Passion, sa Mort, sa Résurrection et son Ascension au ciel. La plupart des prières de la Liturgie, en particulier celles du canon ou prière eucharistique (anaphore), sont adressées principalement au Père. Dans la prière de l’offrande nous disons : " Ce qui est à toi, le tenant de toi, nous te l’offrons en tout et pour tout ". Par la Liturgie nous nous associons au Christ et nous participons à sa vie et à sa propre offrande au Père. Nous entrons donc ainsi dans une communion intime avec le Christ, le Grand Prêtre, car nous partageons la même réalité ensemble, le Christ lui-même, en tant qu’offrande à Dieu. Incompréhensible à nos esprits est cette unité de l'offrande avec celui qui la reçoit, comme l’affirme la Liturgie : " Car c'est toi qui offres et qui es offert, toi qui reçois et qui es distribué, ô Christ notre Dieu ".
JESUS nous dit aussi qu’il est venu pour la vie du monde, et les offrandes de la Liturgie deviennent les offrandes de Dieu à l’homme. Dieu sanctifie nos offrandes et nous les donne. Ce que Dieu nous donne est la communion au Saint Corps et Précieux Sang du Christ, par lesquelles les fidèles eux-mêmes sont sanctifiés. La communion au Corps et Sang du Christ nous unit au Christ jusque dans notre chair et nous devenons des véritables enfants de Dieu :
Nous ne partageons pas seulement son Nom, mais aussi son Être même, son Sang, son Corps et sa Vie.... Le Père nous reconnaît pour les membres de son Fils unique. Il retrouve sur nos visages les traits mêmes de son Enfant (4).
Nous sommes rendus " saints " par le Christ, par notre association ou communion avec lui. La sanctification des fidèles, c’est le but même de la Liturgie, comme nous rappelle Constantin Andronikof :
L’effet essentiel, global et concret que... la Liturgie de l’Église vise à produire chez les fidèles... est la sainteté ... Le sommet du processus sacramentel de sanctification sur terre est atteint dans l’Eucharistie (5).
Andronikof, se référant à saint Maxime le Confesseur et à saint Syméon le Nouveau Théologien, précise qu’il s’agit de la sainteté " en puissance " : " Il n’y a là aucun mécanisme ni ‘magisme’. Le sacrement ne constitue pas la sainteté définitive en l’homme, il est pouvoir de sanctification (6) ". Saint Cyrille de Jérusalem écrit : " Si nous sommes saints aussi, nous ne le sommes cependant pas par nature, mais par participation, par ascèse et par prière (7) ". Cabasilas exprime la même pensée :
La grâce, en effet, nous sanctifie par les dons sacrés, à condition qu’elle nous trouve convenablement disposés pour la sanctification. Mais si elle tombe sur des âmes non préparées, elle ne nous apporte aucun profit et nous accable au contraire d’un immense dommage (8).
Cette communion avec Dieu par la participation à la Divine Liturgie est une nourriture spirituelle, un ressourcement essentiel pour le chrétien, surtout celui dans le monde, qui doit faire face à toutes les exigences et assauts d’un monde de plus en plus déchristianisé et matérialiste. C’est le parallèle avec la nourriture corporelle, essentielle pour la survie du corps ; JESUS a bien dit : Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment une boisson (Jn 6,56).
3. LA COMMUNION AVEC LES HOMMES
La Liturgie eucharistique est aussi une communion avec nos frères et nos sœurs, d’abord ceux qui célèbrent avec nous, dans le même lieu et en même temps, et plus généralement, avec tous ceux qui célèbrent la Liturgie partout dans le monde, qui ont célébré ou qui vont célébrer la Liturgie dans tous les temps, sur la terre et au ciel. Tous participent avec le Christ dans la célébration de l’unique Liturgie mystique. Cet aspect de la Liturgie eucharistique est évoqué dans plusieurs prières de la Liturgie, où nous faisons mention de différents groupes de vivants (par exemple, à la Grande Litanie de Paix au début de la Liturgie), ainsi que les saints et les défunts. La participation des anges est explicitement mentionnée à la Petite Entrée, la Grande Entrée et au chant du Chérubikon.
La communion eucharistique est le fondement même de l’Église, tel qu’en témoignent les Actes des Apôtres, les Épîtres de saint Paul et les écrits de l’Église primitive. La Liturgie est avant tout une action communautaire, l’adoration de Dieu, selon ses préceptes, par ceux qui partagent la même foi et qui se réunissent à ce but. JESUS a explicitement béni la prière communautaire :
Si deux d’entre vous sur terre s’accordent pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père, qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux (Mt 18,19-20).
La participation du fidèle à la Divine Liturgie est donc une affirmation de sa communion avec tous les membres de l’Église. Les prières pour autrui permettent au fidèle de se dépasser, d’intercéder et de supplier pour sa communauté, sa ville, son pays, les autorités ecclésiastiques et civiles, les moines et moniales, ceux qui souffrent et peinent, les prisonniers, les malades etc., auxquels le fidèle peut ajouter des intentions de prière personnelles. L’amour pour le prochain se traduit dans la prière commune, la prière de tous pour tous, et se manifeste concrètement par le partage de la même coupe eucharistique.
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Dim 19 Jan 2020, 9:38 pm
LE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE
Catéchisme de l'Église Catholique — Abrégé
1. Qu'est-ce que l'Eucharistie?
L'Eucharistie est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur JESUS, qu'il a instituée pour perpétuer au long des siècles jusqu'à son retour le sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Église le mémorial de sa Mort et de sa Résurrection. L'Eucharistie est le signe de l'unité, le lien de la charité, le repas pascal, où l'on reçoit le Christ, où l'âme est comblée de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle.
2. Quand le Christ a-t-il institué l'Eucharistie?
Il l'a instituée le Jeudi saint, «la nuit même où il était livré» (1 Co 11,23), alors qu'il célébrait la dernière Cène avec ses Apôtres.
3. Comment l'a-t-il instituée?
Après avoir réuni ses Apôtres au Cénacle, JESUS prit le pain dans ses mains, le rompit et le leur donna, en disant: «Prenez, et mangez-en tous: ceci est mon corps livré pour vous». Puis il prit dans ses mains la coupe remplie de vin et leur dit: «Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi».
4. Que représente l'Eucharistie dans la vie de l'Église?
Elle est la source et le sommet de toute la vie chrétienne. Dans l'Eucharistie culminent l'action sanctifiante de Dieu envers nous et le culte que nous lui rendons. L'Eucharistie renferme tout le bien spirituel de l'Église: le Christ lui-même, notre Pâque. La communion de la vie divine et l'unité du Peuple de Dieu sont exprimées et réalisées par l'Eucharistie. A travers la célébration eucharistique, nous nous unissons déjà à la liturgie du Ciel et nous anticipons la vie éternelle.
5. Comment désigne-t-on ce sacrement?
La richesse insondable de ce sacrement se manifeste par différents noms, qui en traduisent les aspects particuliers. Les plus communs sont: Eucharistie, Sainte Messe, Cène du Seigneur, Fraction du pain, Célébration eucharistique, Mémorial de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, Saint Sacrifice, Sainte et Divine Liturgie, Saints Mystères, Saint-Sacrement de l'autel, Communion.
6. Quelle est la place de l'Eucharistie dans le plan divin du salut?
Dans l'Ancienne Alliance, l'Eucharistie est préfigurée surtout par le repas pascal célébré chaque année par les Hébreux avec les pains azymes, en souvenir du départ précipité et libérateur de l'Égypte. JESUS l'a annoncée dans son enseignement et il l'a instituée en célébrant la dernière Cène avec ses Apôtres, au cours du repas pascal. Fidèle au commandement du Seigneur: «Vous ferez cela, en mémoire de moi» (1 Co 11,24), l'Église a toujours célébré l'Eucharistie, surtout le dimanche, jour de la Résurrection de JESUS.
7. Comment se déroule la célébration de l'Eucharistie?
Elle se déroule en deux grandes parties, qui forment un seul acte cultuel: la liturgie de la Parole, qui comprend la proclamation et l'écoute de la Parole de Dieu, et la liturgie eucharistique, qui comprend la présentation du pain et du vin, la prière ou anaphore comportant les paroles de la consécration, et la communion.
8. Qui est le ministre du sacrement de l'Eucharistie?
C'est le prêtre (Évêque ou prêtre) validement ordonné, qui agit dans la Personne du Christ Tête et au nom de l'Église.
9. Quels sont éléments essentiels et nécessaires pour l'Eucharistie?
Ce sont le pain de blé et le vin de la vigne.
10. En quel sens l'Eucharistie est-elle mémorial du sacrifice du Christ?
L'Eucharistie est mémorial en ce sens qu'elle rend présent et actualise le sacrifice que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la croix, en faveur de l'humanité. Le caractère sacrificiel de l'Eucharistie se manifeste dans les paroles mêmes de l'institution: «Ceci est mon corps livré pour vous» et «Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous» (Lc 22,19-20). Le sacrifice de la croix et le sacrifice de l'Eucharistie sont un unique sacrifice. La victime et celui qui l'offre sont identiques. Seule la manière de l'offrir diffère. Le sacrifice est sanglant sur la croix, non sanglant dans l'Eucharistie.
11. De quelle manière l'Église participe-t-elle au sacrifice eucharistique?
Dans l'Eucharistie, le sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice des membres de son Corps. La vie des fidèles, leur louange, leur action, leur prière, leur travail, sont unis à ceux du Christ. En tant que sacrifice, l'Eucharistie est aussi offerte pour tous les fidèles, pour les vivants et les défunts, en réparation des péchés de tous les hommes, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels et temporels. De plus, l'Église du ciel est présente dans l'offrande du Christ.
12. Comment JESUS est-il présent dans l'Eucharistie?
JESUS Christ est présent dans l'Eucharistie d'une façon unique et incomparable. Il est présent en effet de manière vraie, réelle, substantielle: avec son Corps et son Sang, avec son Âme et sa Divinité. Dans l'Eucharistie, est donc présent de manière sacramentelle, c'est-à-dire sous les espèces du pain et du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme.
13. Que signifie la transsubstantiation?
La transsubstantiation signifie la conversion de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ et de toute la substance du vin en la substance de son Sang. Cette conversion se réalise au cours de la prière eucharistique, par l'efficacité de la parole du Christ et de l'action de l'Esprit Saint. Toutefois, les apparences sensibles du pain et du vin, c'est-à-dire les «espèces eucharistiques», demeurent inchangées.
14. La fraction du pain divise-t-elle le Christ?
La fraction du pain ne divise pas le Christ. Il est tout entier et intégralement présent en chacune des espèces eucharistiques et en chacune de leurs parties.
15. Jusqu'à quand demeure la présence eucharistique du Christ?
Elle demeure tant que subsistent les espèces eucharistiques.
16. Quelle sorte de culte est-il dû au sacrement de l'Eucharistie?
C'est le culte de latrie, c'est-à-dire l'adoration réservée à Dieu seul, soit durant la célébration eucharistique, soit en dehors d'elle. L'Église conserve en effet avec le plus grand soin les hosties consacrées; elle les porte aux malades et aux personnes qui sont dans l'impossibilité de participer à la Messe. Elle présente l'hostie à l'adoration solennelle des fidèles, la porte en procession, et elle invite à la visite fréquente et à l'adoration du Saint-Sacrement, conservé dans le tabernacle.
17. Pourquoi l'Eucharistie est-elle le banquet pascal?
L'Eucharistie est le banquet pascal parce que le Christ, accomplissant sacramentellement sa pâque, nous donne son Corps et son Sang offerts en nourriture et en boisson. Il nous unit à lui et entre nous dans son sacrifice.
18. Que signifie l'autel?
L'autel est le symbole du Christ lui-même, présent comme victime sacrificielle (autel–sacrifice de la croix) et comme nourriture céleste qui se donne à nous (autel–table eucharistique).
19. Quand l'Église fait-elle obligation de participer à la Messe?
L'Église fait obligation aux fidèles de participer à la Messe tous les dimanches et aux fêtes de précepte, et elle recommande d'y participer aussi les autres jours.
20. Quand doit-on communier?
L'Église recommande aux fidèles qui prennent part à la Messe de recevoir aussi, avec les dispositions voulues, la Communion, en en prescrivant l'obligation au moins à Pâques.
21. Qu'est-il exigé pour recevoir la Communion?
Pour recevoir la Communion, il faut être pleinement incorporé à l'Église catholique et être en état de grâce, c'est-à-dire sans conscience d'avoir commis de péché mortel. Celui qui est conscient d'avoir commis un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la Communion. Il importe aussi d'avoir un esprit de recueillement et de prière, d'observer le jeûne prescrit par l'Église et d'avoir des attitudes corporelles dignes (gestes, vêtements), comme marques de respect envers le Christ.
22. Quels sont les fruits de la Communion?
La Communion fait grandir notre union au Christ et avec son Église. Elle maintient et renouvelle la vie de grâce reçue au Baptême et à la Confirmation, et elle accroît l'amour envers le prochain. En nous fortifiant dans la charité, elle efface les péchés véniels et nous préserve, pour l'avenir, des péchés mortels.
23. Quand est-il possible d'administrer la Communion à d'autres chrétiens?
Les ministres catholiques administrent licitement la Communion aux membres des Églises orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église catholique, mais qui la demandent de leur plein gré, avec les dispositions requises. Quant aux membres des autres Communautés ecclésiales, les ministres catholiques administrent licitement la Communion aux fidèles qui, en raison d'une nécessité grave, la demandent de leur plein gré, qui sont bien disposés et qui manifestent la foi catholique à l'égard du sacrement.
24. Pourquoi l'Eucharistie est-elle «gage de la gloire à venir»?
Parce que l'Eucharistie comble de toutes les grâces et bénédictions du Ciel, elle nous rend forts pour notre pèlerinage en cette vie et elle fait désirer la vie éternelle, nous unissant déjà au Christ assis à la droite du Père, à l'Église du ciel, à la bienheureuse Vierge Marie et à tous les saints.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Eucharistie, Corpus Christi Jeu 27 Fév 2020, 9:02 pm
L’Eucharistie, le « trésor le plus précieux de l’Eglise et de l’humanité »
Benoît XVI évoque la fête du Saint-Sacrement
•juin 14, 2006 00:00•Redaction•Église catholique
ROME, Mercredi 14 juin 2006 (ZENIT.org) – L’Eucharistie est le « trésor le plus précieux », non seulement « de l’Eglise », mais « de l’humanité », a affirmé Benoît XVI lors de l’audience du mercredi, à propos de la fête du Saint-Sacrement, ou « Fête Dieu » qui se célèbre ce jeudi 15 juin au Vatican, et est reportée à dimanche à Rome, comme dans de nombreuses conférences épiscopales.
A la fin de l’audience, le pape s’est en effet adressé en italien aux jeunes aux malades et aux jeunes mariés en insistant sur la fête du Saint-Sacrement, le « trésor le plus précieux de l’Eglise et de l’humanité », en invitant les fidèles à participer ou à s’unir à la procession qui traversera Rome jeudi soir.
« La fête du Corpus Domini est, disait Benoît XVI, une occasion propice pour approfondir la foi en l’Eucharistie. Chers jeunes, nourrissez-vous souvent du Corps et du Sang du Christ, notre nourriture spirituelle, et vous avancerez sur le chemin de la sainteté ».
Il ajoutait: « Que l’Eucharistie soit pour vous, chers malades, soutien, lumière, et réconfort, dans l’épreuve et la souffrance ».
« Et vous, chers jeunes mariés, sachez tirer de ce Sacrement l’énergie spirituelle pour vivre le grand amour dont le Christ nous a donné la preuve, en nous donnant son Corps et son Sang, insistait Benoît XVI.
En polonais, le pape disait: « A la veille de la solennité du très saint Corps et sang du Christ, tournons nos cœurs vers le Christ, présent dans le mystère de l’Eucharistie. Avec foi dans ces paroles: « Voici mon Corps…, voici mon Sang, approchons-nous de cette source de grâce, en remerciant Dieu pour un si grand signe d’amour. Que la communion et l’adoration eucharistique nous sanctifient tous ».
Saluant les fidèles hongrois de Miskolc, le pape soulignait encore que cette semaine se célèbre la fête du Corpus Domini et recommandait: « Que la participation fréquente et digne à la Communion soit pour tous source de vie spirituelle ».
« Témoignez de votre foi par une visite fréquente au Seigneur JESUS présent dans le Mystère dans les tabernacles des églises, afin que, remplis de paix et d’amour, vous progressiez dans la sainteté », ajoutait le pape à l’adresse des pèlerins de Croatie.