Date d'inscription : 21/10/2013 Messages : 21899 Pays : BelgiqueR E L I G I O N : Trinitaire
Sujet: Ondes gravitationnelles Jeu 11 Fév 2016, 9:26 pm
Des scientifiques sont parvenus à détecter les infimes ondulations de l'espace-temps prédites par Einstein. Voici pourquoi c'est fondamental.
Le 11 février 2015 fera date dans l'histoire des sciences. Hier, depuis la France, l'Italie et les États-Unis, les scientifiques des collaborations LIGO (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory) et Virgo (du nom du détecteur franco-italien basé à Cascina en Italie) ont officiellement annoncé au monde la toute première détection des ondes gravitationnelles prédites par Einstein il y a tout juste 100 ans.
Quèsaco ?
Il s'agit là d'infimes ondulations de l'espace-temps, nées de phénomènes astrophysiques violents tels que des explosions ou des collisions mettant en mouvement des masses colossales, qui se propagent ensuite dans l'Univers à la vitesse de la lumière, mais en mode furtif.
Une première qui en cache une autre
Le signal, infime, a été reçu le 14 septembre 2015, à 11 h 51 (heure de Paris), par les deux détecteurs d'ondes gravitationnelles américains LIGO. Alors même que ces équipements jumeaux, appelés interféromètres et séparés l'un de l'autre par un millier de kilomètres, venaient tout juste de redémarrer après plusieurs années de travaux destinés à augmenter significativement leur sensibilité. « Nous avons eu, en quelque sorte, la preuve immédiate de l'efficacité du passage de LIGO à Advanced LIGO », souligne Antoine Heidmann, membre de la collaboration Virgo dont le détecteur, basé à Cascina en Italie, est en train de subir le même genre de mise à niveau.
« Et, ce jour-là, non seulement nous avons détecté un signal, mais celui-ci raconte en outre quelque chose de très intéressant », ajoute le directeur du laboratoire Kastler Brossel (UPMC-ENS), enthousiaste.
Après cinq mois d'analyses et de vérifications en tout genre, les scientifiques sont, en effet, en mesure de décrire la source de cette salve d'ondes gravitationnelles. D'après leurs résultats tout juste publiés dans la revue Physical Review Letters, elle trouve son origine quelque part à 1,3 milliard d'années-lumière de la Terre (ce qui revient aussi à dire il y a 1,3 milliard d'années), dans le tango endiablé de deux trous noirs stellaires, c'est-à-dire fruits de l'effondrement d'étoiles massives sur elles-mêmes.
Deux astres de respectivement 29 et 36 masses solaires sur le point de fusionner en un trou noir unique, plus massif et en rotation sur lui-même. Or, c'est là une seconde première puisque cette collision-fusion avait été prédite, mais n'avait jamais été observée jusqu'ici.
Observer le cosmos sous un tout nouvel angle
Et des découvertes, et de grandes premières, il y en aura sans doute encore beaucoup d'autres. En effet, les ondes gravitationnelles ne font pas que conforter la théorie de la relativité générale d'Einstein. Elles ouvrent également une nouvelle fenêtre sur l'Univers qui nous entoure. Une fenêtre par laquelle les scientifiques pourront demain observer les objets célestes sous un tout nouvel angle. Jusqu'ici, l'astronomie les voyait par le biais des différents rayonnements qu'ils émettaient ; l'astronomie de demain, grâce aux détecteurs d'ondes gravitationnelles comme LIGO et Virgo, accédera directement à leur masse.
De quoi obtenir des informations inédites, non seulement sur l'éventail des événements cataclysmiques pouvant générer ce type d'ondes, mais aussi sur la nature de la gravitation elle-même. Et quoi de mieux, également, pour percer les plus obscurs secrets du cosmos, comme les trous noirs ou la matière noire...