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 Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran

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Capucine
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MessageSujet: Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran   Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran Icon_minipostedJeu 25 Fév 2016, 10:03 pm

Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran

Les Iraniens doivent renouveler, vendredi, deux assemblées. Francetv info vous explique pourquoi ces élections sont essentielles pour l'avenir du pays.

Les Iraniennes et les Iraniens sont appelés aux urnes, vendredi 26 février. Si au premier abord, ces élections peuvent vous paraître lointaines, elles sont néanmoins d'une importance cruciale pour l'avenir de ce grand pays, désormais au cœur des relations stratégiques du Moyen-Orient. Deux chambres vont être renouvelées : le Parlement, et l'Assemblée des experts. Constitué de 290 membres, le Parlement est chargé de voter la loi et d'approuver l'exécutif. L'Assemblée des experts, elle, est composée de 88 religieux et a le pouvoir de nommer et de démettre le guide suprême de la révolution (actuellement, l'ayatollah Ali Khamenei).

Depuis la révolution islamique de 1979, l'Iran est dirigé par un président de la République, et aiguillée par un guide suprême. Le Parlement comme l'Assemblée des experts sont en ce moment aux mains des conservateurs, mais la popularité du président modéré Rohani, qui a récemment obtenu un accord sur le nucléaire iranien, pourrait changer la donne. Francetv info vous donne quatre raisons de vous intéresser à ces deux élections essentielles.

1 Les conservateurs pourraient reculer

Depuis près de quarante ans, les institutions iraniennes fonctionnent sur un équilibre subtil entre les différentes sensibilités, explique la spécialiste de l'Iran, Fariba Adelkhah, sur France Culture : "Les courants politiques en Iran se tiennent un peu par la barbichette, c'est fait exprès pour pouvoir tenir le système". Tout l'enjeu de ces élections est de savoir de quel côté va pencher la balance entre réformateurs et conservateurs. Si ces derniers sont actuellement majoritaires, les récents succès du président modéré Hassan Rohani, ainsi que les demandes de réformes de la société civile, pourraient bousculer les traditions.

Les réformateurs sont notamment soutenus par deux anciens présidents : Akbar Hachemi Rafsandjani et Mohammad Khatami. Mais les conservateurs restent très puissants et sont à la tête de la plupart des institutions du pays. L'ayatollah Khamenei incite régulièrement à se méfier des Etats-Unis, malgré l'ouverture récente du pays. Le guide suprême craint l'infiltration culturelle des Occidentaux grâce "à l'argent et au sexe".

Le scrutin pour l'Assemblée des experts sera donc observé avec soin, car au regard des 76 ans de Khamenei, les nouveaux "sages" élus pour huit ans auront sans doute la lourde tâche de désigner le prochain guide suprême, véritable clef de voûte du pouvoir en Iran.

2 Cela pourrait accélérer les réformes

Ces derniers mois, l'Iran s'est ouvert à la communauté internationale, notamment grâce à l'impulsion du président Hassan Rohani. Ce dernier est en train de tenir sa principale promesse de campagne, à savoir la levée des sanctions occidentales, dans un pays touché par une forte crise économique, avec une inflation élevée et un chômage de masse (11,4% en 2014). La levée des sanctions doit permettre à la croissance de repartir (le FMI table sur 4,3% en 2016/2017) et valider ainsi la stratégie de Rohani.

Le président iranien peut donc s'appuyer sur une popularité importante, mais il a besoin d'un Parlement avec une majorité favorable pour continuer à faire passer ses réformes politiques et sociales. "Tout ce que Rohani désire, c'est une assemblée plus conciliante, dans laquelle les radicaux – qui bloquent son agenda – seraient affaiblis", explique au Monde Ali Vaez, analyste à l’International Crisis Group. Car au cours de sa campagne en 2013, Rohani s'était également engagé "sur le plan des libertés individuelles et pour les droits des femmes", rappelle à France 24 Azadeh Kian, professeure en sociologie politique.

La classe moyenne iranienne s’impatiente, car elle n’a pas encore constaté d’améliorations dans sa vie quotidienne

Azadeh Kian, spécialiste de l'Iran
sur France 24

3 pouvoir redoute un mouvement contestataire

En 2009, d'importantes contestations populaires ont éclaté après l'annonce de la victoire à la présidentielle du très conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Une réplique s'est produite en 2011, dans le sillage des printemps arabes. Depuis, le pouvoir iranien craint l'arrivée d'un nouveau mouvement contestataire de la société civile. "Lorsqu’Ali Khamenei disparaîtra, cela rendra le pays vulnérable à un soulèvement ou à une désagrégation de l’ordre établi, un risque que les gardiens du régime (...) prennent très au sérieux", souligne The Atlantic. Pour le magazine américain, la principale opposition en Iran se situe bien plus entre la société et l'Etat qu'entre les conservateurs et les modérés.

Lors du déroulement des élections de vendredi, deux catégories de personnes seront au cœur des attentions. D'abord les jeunes, dont la mobilisation sera l'une des clés du scrutin puisque les moins de 30 ans représentent 60% de la population. Selon France Info, beaucoup d'entre eux risquent de s'abstenir, à l'image de Sosan, un ingénieur de 27 ans : "Je n'irai pas voter. (...) On a un gouvernement qui pense à son pouvoir, pas à son peuple."


Ce ne sont pas de vraies élections. Tout est déjà joué d'avance.

Sosan, électeur Iranien de 27 ans
sur France Info

Les femmes sont également très convoitées pour ces deux élections. Les réformateurs comptent bien capitaliser sur cet électorat. "Nous, on est à fond pour les réformateurs. On espère vraiment qu'ils gagnent afin de remplacer ce Parlement corrompu", indique Maryam au JDD. “Beaucoup comme moi n’ont pas voté aux dernières législatives, en 2012, et nous avons vu ce que cela a donné”, confie aux Inrocks la chanteuse iranienne Madmazel, en référence à l'actuel Parlement conservateur.

4 Le résultat du scrutin est très incertain

Alors que le JDD se projetait en janvier sur une probable victoire des réformateurs dans la continuité des succès de Rohani, le résultat semble aujourd'hui beaucoup plus incertain. De nombreux candidats réformateurs ont en effet été écartés par le Conseil des gardiens, l'entité religieuse qui supervise les élections, rappelle France Info. La radio estime donc que les conservateurs devraient logiquement gagner les élections législatives, puisque certaines régions ne possèdent même plus de candidats réformateurs.

Mais tout n'est pas perdu pour les modérés, selon Azadeh Kian : "Les élections ont beau être verrouillées en apparence, elles ne le sont jamais totalement." Le spécialiste de l'Iran estime que les réformateurs ont leurs chances, notamment à l'Assemblée des experts : "Si les électeurs respectent une certaine logique, les modérés peuvent faire basculer l’organe de leur côté, même si le Guide aura du mal à laisser cela se faire." Pour lui, les modérés peuvent également empocher la mise au Parlement, même s'il se méfie des Gardiens de la révolution qui "peuvent organiser des fraudes, mobiliser des électeurs et faire pression sur des candidats".

http://www.francetvinfo.fr/monde/iran/quatre-bonnes-raisons-de-vous-interesser-aux-elections-en-iran_1331371.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20160226-[lestitres-colgauche/titre1]
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MessageSujet: Re: Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran   Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran Icon_minipostedVen 26 Fév 2016, 12:46 am

Relire Salman Rushdie




Par Caroline Fourest


relire salman rushdieIl  .]sataniques, va déclencher une telle tornade.
faut relire l'autobiographie de Salman Rushdie. Joseph Anton (Folio, 2013), du faux nom qu'il a utilisé pendant des années pour se cacher. Parce qu'il a vécu, avant tout le monde, dans la solitude des éclaireurs, toutes les lâchetés que peut subir un esprit libre pris pour cible par les fanatiques au coeur d'une démocratie.

On retrouve dans son livre tous les ingrédients d'une affaire pour « blasphème », expérimentés par Taslima Nasreen au Bangladesh et en Inde, par Theo van Gogh aux Pays-Bas, par le Jyllands- Posten au Danemark ou par Charlie en France. Rushdie l'a expérimenté parmi les premiers, sans repères, sans précédent, et mettra dix ans à se fabriquer un mode d'emploi et de survie.

Lorsque la fatwa de Khomeini s'abat sur lui en 1989, il n'est qu'un écrivain à succès d'origine indienne vivant à Londres. Personne, surtout pas lui, ne peut prédire alors qu'un simple roman, Les Versets
La façon même dont le vent s'est levé est le plus passionnant à redécouvrir, grâce aux souvenirs intacts, précis, chirurgicaux de l'auteur. Une amie journaliste croit pouvoir prédire que le livre choquera des croyants. Et voilà qu'ils se sentent obligés d'être choqués. Sans avoir lu le livre, bien sûr. Comme toujours, un leader communautaire survolté croit tenir son heure de gloire médiatique en excitant ses congénères. Puis la colère voyage et trouve acquéreurs. En l'occurrence, le régime des mollahs.

Il faut imaginer la violence qui s'abat alors sur la vie d'un homme, placé sous protection, obligé de se cacher, de mendier une place où dormir, constamment obligé de changer de maison, qui n'a plus de relations normales avec personne, dépend des autres, et se voit en prime régulièrement accusé, par les conservateurs comme la gauche bien-pensante, de l'avoir bien « cherché ».

Rien ne peut préparer un homme libre à devenir l'ennemi public numéro un d'un régime totalitaire, qui va envoyer des tueurs, des années durant, pour l'éliminer. Ils auraient réussi si Salman Rushdie n'avait pas été protégé par les officiers de la Special Branch (les services de protection britanniques), si plusieurs de leurs complots n'avaient pas été déjoués. Mais cette protection a un coût, terrible. Vous devenez un enfant, un prisonnier... Qui doit demander l'autorisation pour tout. Pour sortir, se loger, se déplacer, ou même voir son fils. Ceux qui vous protègent à contrecoeur, en l'occurrence le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher, n'hésiteront pas à faire pression sur l'être déjà écrasé que vous êtes pour vous faire reculer et vous demander de vous excuser.

Alors que vous êtes devenu une cible, les soumis se déchaînent et rivalisent en conjectures médiocres. Les tabloïds s'émeuvent que votre protection coûte cher ou font parler vos proches pour vous trouver tous les défauts de la terre (mauvais caractère, égoïste, mauvais écrivain). Vos proches même, parfois, vous trahissent. Sous la pression de la peur ou de la lumière. Le pire portrait de ce livre étant certainement celui de l'une des compagnes de Salman Rushdie, Marianne, une écrivaine fragile, avide de gloire, qui va jusqu'à inventer toutes sortes d'histoires pour être enfin au coeur de l'histoire, quitte à mettre son amant en danger.

L'intérêt de cette autobiographie est là. Faire mesurer à ceux qui ne l'ont jamais vécue la véritable dureté du courage. Elle n'est pas de voir sa vie basculer à cause de quelques lignes ou d'un dessin, par la seule volonté de quelques monstres, mais dans la mesquinerie et la lâcheté des démocrates qui vous entourent et ajoutent leurs crachats aux menaces. C'est ce que raconte si bien Salman Rushdie, avec un style sec, détaillé, épuré, qui ne l'épargne pas lui-même lorsque, déboussolé, il finit par faiblir. Par rencontrer des leaders musulmans pour s'amender, ou par espérer négocier avec le régime iranien que la fatwa soit levée. Rien n'a marché. Les salauds trahissent toujours. Et Salman Rushdie le répète aujourd'hui à qui veut l'entendre : il ne faut jamais céder. La lâcheté n'a jamais calmé le moindre monstre.
--u
 .. Ce n est pas demain ,  la veille ,  que la république iranienne deviendra fréquentable démocratiquement et intelligemment Cool L islam est une honte a l humanité !!!! CQFD[/b]
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MessageSujet: Re: Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran   Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran Icon_minipostedSam 27 Fév 2016, 2:12 pm

Elections en Iran : les réformateurs arrivent largement en tête à Téhéran

Les premiers résultats commencent à être publiés samedi 27 février, mais il faudra attendre au moins lundi pour connaître les résultats définitifs.

Les Iraniens ont voté, vendredi 26 février, lors d'élections organisées pour former le Parlement et l'Assemblée des experts qui nomme le guide suprême. Les candidats réformateurs arrivent largement en tête à Téhéran, selon des résultats partiels publiés samedi soir et portant sur 44% des bulletins dépouillés.

Un total de 1,3 million des 2,9 millions d'électeurs ayant voté vendredi dans la capitale iranienne l'ont fait en faveur de la coalition des réformateurs et des modérés menée par Mohammad Reza Aref, ancien candidat à la présidentielle de 2013. Celle-ci est en passe de remporter 29 des 30 sièges de la capitale.

Pas de tendance claire au niveau national

Ce résultat net dans la capitale iranienne contraste avec le reste des résultats partiels publiés dans les autres régions d'Iran. Pour l'instant,ils ne permettent pas de dégager des tendances claires et de déterminer si le président Rohani et ses alliés réformateurs ont réussi à profiter de l'accord nucléaire de juillet, conclu entre l'Iran et les grandes puissances. Si c'est le cas, ils pourraient asseoir leur emprise sur les conservateurs, en particulier au Parlement.

Environ 60% des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes. Cette participation est en baisse par rapport à celle enregistrée au cours des législatives de 2012 (64,2%). Même si il y a quatre ans, seulement 48% des électeurs de Téhéran s'étaient mobilisés. Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant plusieurs jours.

http://www.francetvinfo.fr/monde/iran/elections-en-iran-la-participation-en-legere-baisse_1334841.html#xtor=EPR-51-[affaire-air-cocaine-le-francais-christophe-naudin-implique-dans-l-evasion-des-pilotes-va-etre-extrade-de-l-egypte-vers-la-republique-dominicaine_1335151]-20160227-[related]
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MessageSujet: Re: Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran   Quatre bonnes raisons de vous intéresser aux élections en Iran Icon_minipostedLun 29 Fév 2016, 9:35 am

Elections iraniennes : les ultraconservateurs humiliés

Les opposants du président Hassan Rohani, les critiques ultraconservateurs de l’accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en juillet, ont subi une humiliation lors des élections législatives, vendredi 26 février, à Téhéran. La quasi-totalité de leurs candidats sont éliminés dans la capitale, aux élections législatives et pour l’Assemblée des experts, un corps de 88 clercs qui pourrait avoir à nommer le prochain Guide suprême.

C’est une victoire pour M. Rohani, qui avait besoin d’un Parlement plus pragmatique pour mener l’ouverture économique du pays. Parmi ses soutiens, les réformateurs reprennent pied au Parlement, mais ils demeurent minoritaires.

Une gifle pour les ultraconservateurs dans la capitale

Selon des résultats partiels quasi définitifs, aucun des candidats de la liste ultraconservatrice ne figure parmi les trente élus de Téhéran au Parlement. Le chef de file de ce mouvement critique de l’accord sur le nucléaire et de la collaboration du Parlement avec le gouvernement Rohani, Gholam Ali Haddad-Adel, figure à la trente et unième place.
De même, à l’Assemblée des experts, qui était élue le même jour : leurs principaux candidats sont recalés. L’ayatollah Mohammad Taghi Mesbah Yazdi, un clerc rigoriste en matière de mœurs, partisan intransigeant de l’autorité du Guide suprême sur l’ensemble de la vie politique et critique de toute « sédition » réformatrice, s’en trouve exclu.

L’actuel chef de l’Assemblée, l’ayatollah Mohammad Yazdi, proche du Guide suprême, est également rejeté. A défaut de pouvoir s’imposer dans cette élection, les réformateurs avaient mené campagne à Téhéran pour éliminer ces personnalités emblématiques. Une forte mobilisation des électeurs libéraux des classes moyennes leur a permis d’atteindre en partie cet objectif.
Leur troisième cible, l’ayatollah Ahmad Jannati, le chef du Conseil des gardiens, qui avait dirigé la sélection des candidatures à ces deux élections en invalidant de nombreuses figures jugées trop critiques du « système », a quant à lui réussi à se faire élire, en dernière position.
A l’échelle nationale, le taux de participation s’élève à environ 60 %.

Le président Hassan Rohani conforté

Ce vote est une victoire pour le président Hassan Rohani, lequel a estimé, dès samedi 27 février au soir, que le peuple avait « donné plus de crédibilité et de force à [son] gouvernement élu ».
Dimanche 28, il saluait dans un tweet « une nouvelle atmosphère » régnant dans le pays. M. Rohani a besoin d’un Parlement plus conciliant pour mener une série de réformes afin d’attirer quelque 50 milliards de dollars (46 milliards d’euros) de capitaux étrangers par an, selon le plan quinquennal présenté en janvier.

Il lui faudra notamment développer l’investissement dans les secteurs pétrolier et gazier, mis à mal par dix ans de sanctions internationales, dont une large part a été levée en janvier.
Son gouvernement a présenté de nouveaux modèles de contrats pétroliers à la fin de 2015. Ils ont fait l’objet avant l’élection d’une âpre bataille avec des conservateurs, qui jugent excessives les prérogatives laissées aux groupes étrangers. Le vote de vendredi devrait faciliter la tâche de M. Rohani.

Le Parlement reste conservateur

Le Parlement est cependant loin d’avoir basculé dans le camp réformateur. La plupart des dirigeants de ce courant ont été exclus de l’élection depuis décembre 2015 par le Conseil des gardiens. Ils ont dû s’allier à des figures centristes et des conservateurs modérés, en soutien à la politique de M. Rohani. Leurs listes recueillent un tiers des sièges à l’Assemblée : 89 députés, selon les premiers résultats publiés par l’agence ISNA.

Cela les positionne à égalité avec les ultraconservateurs, qui rassemblent pour l’heure 86 sièges à l’échelle nationale. Ces derniers devraient bénéficier de nouveaux ralliements parmi la cinquantaine de députés de provinces, dont les noms doivent être connus mardi 1er mars.
Un second tour devra être organisé pour une cinquantaine d’autres circonscriptions en avril ou en mai.

Rohani ne souhaite pas d’agitation réformiste au Parlement

Parmi ces élus figurent une dizaine de femmes ; elles pourraient être une vingtaine au total, contre seulement huit aujourd’hui. Dans l’enthousiasme de la campagne, l’une d’elle, la réformatrice Parvaneh Salahshouri, a été jusqu’à avancer, dans une interview à un média étranger, que les femmes devraient avoir le droit de choisir de porter ou non le voile.

Le modéré Hassan Rohani serait bien gêné de voir émerger de tels débats sur des enjeux sociaux et liés aux libertés civiles dans la nouvelle Assemblée, qui pourraient braquer l’aile conservatrice du régime et ralentir son agenda économique.

Les réformistes ont choisi « entre le mauvais et le pire »

Le propre camp de Mme Salahshouri a peu de chances de la soutenir. Sadegh Zibakalam, intellectuel majeur du camp réformateur, résumait, dimanche 28 février, le choix qu’ils ont dû faire « entre le mauvais et le pire » : ils ont misé sur un déplacement au centre, tendance conservatrice, du champ politique iranien, en s’alliant avec des figures qui ne partagent qu’à la marge leur programme.

On trouve sur leur liste, pour l’Assemblée des experts, un ancien ministre du renseignement, Ghorban Ali Dorri Najafabadi, en place durant une vague d’assassinats de dissidents et d’intellectuels dans les années 1990 – le ministère avait reconnu en 1999 l’implication d’un groupe d’agents « extrémistes » en son sein.

La propre tête de leur « liste de l’espoir », le réformateur Mohammad Reza Aref, est un soutien sans faille de M. Rohani, mais un rigoriste sur le plan des mœurs et de l’égalité hommes-femmes.

Un vaste soutien à l’accord nucléaire parmi les élites iraniennes

M. Rohani devrait également pouvoir compter sur le soutien d’Ali Larijani, conservateur pragmatique qui l’a épaulé à la tête du Parlement depuis deux ans, notamment en muselant les « ultras » pour faire voter l’accord sur le nucléaire, à la fin de 2015.

M. Larijani est en bonne voie pour être élu dans la ville religieuse de Qom. Il avait reçu le soutien de Ghassem Soleimani, principal maître d’œuvre, au sein des Gardiens de la révolution, de l’implication iranienne dans les guerres menées en Syrie et en Irak : un signe que l’accord sur le nucléaire recueillait un large soutien parmi les élites iraniennes.

Le Guide suprême, Ali Khamenei, qui avait repris à son compte, durant la campagne, des critiques des ultraconservateurs contre les soutiens de M. Rohani, a salué, dimanche 28, la forte participation au scrutin dans un message lu à la télévision. Il a cependant mis en garde contre « un progrès superficiel sans indépendance ni intégrité nationale ».

Hachémi Rafsandjani s’impose à l’Assemblée des experts

Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, ancien président de l’Iran et vieux rival du Guide suprême, recueille le plus grand nombre de voix pour l’Assemblée des experts, à la tête d’une liste où figure M. Rohani. Les conservateurs demeurent majoritaires dans cette assemblée.

M. Rafsandjani avait échoué à en prendre la tête en 2015. Il a milité durant la campagne pour un contrôle de l’action du Guide par l’Assemblée, une prérogative qu’elle n’a jamais exercée.
Le chef de l’autorité judiciaire, Sadeq Larijani, a dénoncé dimanche une campagne coordonnée avec des médias occidentaux.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/02/29/elections-iraniennes-les-ultraconservateurs-humilies-a-teheran_4873659_3210.html#dbmBdS9JMuXRD3xr.99
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