Date d'inscription : 11/05/2012 Messages : 813 Pays : FRR E L I G I O N : ATHEE laique
Sujet: l'écrivain Kamel Daoud Mar 01 Mar 2016, 9:15 am
6 mois de prison ferme requis contre Hamadache pour l'appel au meurtre de Kamel Daoud
Rédaction du HuffPost Algérie
Publication: 01/03/2016 13h43 CET Mis à jour: 01/03/2016 14h45 CET
OKAMELDAOUDFATWAFACEBOOK
Le procureur de la république auprès la Cour d'Oran a requis 6 mois de prison ferme et une amende de 50.000 Da contre Abdelfatah Hamadache, chef du parti non agrée du Front de la Sahwa islamique salafiste libre, pour avoir appelé au meurtre de l'écrivain Kamel Daoud en décembre 2014.
Le verdict sera prononcé le 8 mars prochain, a-t-on appris auprès Me Abderrezak Fodil, avocat du plaignant, qui ne s'est pas présenté au procès.
De son côté, M. Hamadache s'est présenté seul, sans défense. Selon la même source, l'accusé a affirmé ne pas avoir regretté ses propos, campant sur ses positions initiales. Me. Abderrezak Fodil a rajouté que Abdelfatah Hamadache a même appelé une nouvelle fois les autorités algériennes à pratiquer "al houdoud".
"Nous demandons le dinar symbolique pour que Kamel Daoud soit rétabli dans ses droits", a ensuite conclu la même source.
L'affaire, pour rappel, remonte à décembre 2014 lorsque le salafiste Abdelfatah Hamadache a publié, sur Facebook, un appel à appliquer les "houdoud" contre Kamel Daoud qu'il qualifie "d'apostat" et de "sionisé" qui insulte "Allah" et le "Coran" et "combat l'islam".
Dans un post, qui a été supprimé par la suite, Abdelfatah Hamadache écrit que du point de vue du Front de la Sahwa Islamique "si la charia islamique était appliquée en Algérie, la sanction serait la mort pour apostasie et hérésie" contre Kamel Daoud. Hamadache qui multipliait les prises de positions controversées, avait appelé, dans le même texte, le "régime algérien à condamner Daoud à "à être exécuté publiquement" pour sa "guerre" contre l'Islam.
La dernière chronique publiée le jour d’émission de la fameuse "fatwa" était intitulée " 50 nuances de haine" dans laquelle il s’en prend aux différents fanatismes dont celui des islamistes. "Il y a des cheikhs et des fatwas pour chaque femme en jupe, mais pas un seul pour nourrir la faim en Somalie. L'abbé Pierre n'est pas un emploi de musulman ? "
L'appel au meurtre de Daoud avait suscité, alors, une réaction rapide avec le lancement d'une pétition appelant le ministère de la justice à poursuivre Hamadache pour appel au meurtre. La pétition condamne avec "force les appels au meurtre public de Abdelfetah Hamadache, autoproclamé chef salafiste algérien, contre l’auteur et journaliste Kamel Daoud".
"Au regard de la démission de l’Etat algérien face aux aventuriers pseudo-religieux qui distillent la haine comme cela s’est passé à Ghardaïa et ailleurs, cette dérive n’est pas surprenante. Pire, elle était prévisible et en appellera d’autres dans un climat d’intolérance" indique le texte qui demandait aux ministres de la Justice et de l’Intérieur d'enclencher " des poursuites contre ces appels aux meurtres qui nous rappellent les pires moments de l’Algérie face au GIA".
L'écrivain et chroniqueur avait alors porté plainte contre son assaillant. Le communiqué des Editions Barzakh, qui édite Kamel Daoud en Algérie, avait annoncé ce recours à la justice en soulignant l'auteur était "victime d'un appel au meurtre lancé par un salafiste, un de ces sinistres charlatans qui sévissent en toute impunité sur la toile, à la télévision et dans les mosquées".
Barzakh avait également qualifié l'appel au meurtre lancé contre Daoud de fait "d'une gravité sans nom. Nous sommes totalement solidaire avec lui" indique Barzakh qui précise que pour l'heure " Kamel Daoud a besoin de soutien moral et d'assistance juridique".
Au-delà de l'affaire qui oppose l'écrivain Kamel Daoud au salafiste Abdelfetah Hamadache, la justice algérienne st appelé aujourd'hui à rassurer les citoyens quand à sa capacité à les protéger de toutes les dérives.
yacoub MODERATION
Date d'inscription : 27/07/2010 Messages : 7006 Pays : franceR E L I G I O N : agnostique
Sujet: Re: l'écrivain Kamel Daoud Dim 26 Fév 2017, 2:08 am
« L’islamisme, un couteau sous la gorge de l’humanité » Kamel Daoud « L’islamisme, un couteau sous la gorge de l’humanité » Kamel Daoud jeudi 25 février 2016 par sil
Kamel-daoud-universalisme
Du courage héroïque des véritables progressistes universalistes, face à la barbarie et à la couardise des collabos et autres idiots-utiles des égorgeurs…
yacoub MODERATION
Date d'inscription : 27/07/2010 Messages : 7006 Pays : franceR E L I G I O N : agnostique
Sujet: Re: l'écrivain Kamel Daoud Dim 24 Sep 2017, 1:57 am
https://youtu.be/u_IfB7mEjFg
yacoub MODERATION
Date d'inscription : 27/07/2010 Messages : 7006 Pays : franceR E L I G I O N : agnostique
Sujet: Re: l'écrivain Kamel Daoud Mer 25 Oct 2017, 1:05 am
Kamel Daoud - Le postcolonial m'étouffe Le discours de repentance de l'Occident est sclérosant. Il faut se libérer des explications postcoloniales et penser au-delà de la victimisation. Par Kamel Daoud Modifié le 24/10/2017 à 16:18 - Publié le 19/10/2017 à 07:37 | Le Point
Les élites du Sud peuvent-elles sortir du postcolonial ? La question m'obsède, me partage aussi. La colonisation a été une réalité, une blessure, et elle devient une cicatrice, mais sur un corps insensible au présent. Souvenirs de dialogues croisés à la Foire du livre de Francfort. Brillant, le verbe haut et élégant, Patrick Chamoiseau y développe une vision déstabilisante sur le futur du monde, le devoir d'accueil et le partage. Pluriversalité au lieu d'universalité. Depuis des années, ce rituel de la critique de la raison occidentale m'agace. J'y décèle une lucidité biaisée sur soi aussi, même si cela reste un grand devoir de mémoire. L'Occident n'est ni juste ni injuste à mes yeux. Du coup, le discours sur la demande d'excuses, de repentance ou la critique radicale ne suffisent pas. À vrai dire, cela m'importe peu. Ce que je veux, c'est une critique de la raison de tous : au Sud comme au Nord. La migration ? Je ne fais pas le procès de l'accueil, mais celui des raisons de départ et des fuites, des exils. Ce n'est pas : pourquoi je suis mal accueilli, mais aussi : pourquoi je pars, je quitte ?
La conscience postcoloniale a fini par développer des cloisonnements de confort, des narcissismes de victime. On ne peut pas tout dire au Sud, à cause de cette orthodoxie du « tout-colon » comme explication définitive. Et notre responsabilité ? Elle dépend d'une vision, encore difficile, du présent, de l'immédiat. Un ami a appelé ça l'« impossibilité de sortir de l'Histoire » dans nos pays. Ce cloisonnement se retrouve aussi dans les familles politiques de gauche théoricienne, presque radicale dans les milieux universitaires américains, diffus et sourcilleux, populiste, en Europe. Cela permet de parler du racisme de l'Occident, mais pas des déportations massives de Subsahariens en Algérie ou dans d'autres pays dits « arabes ». On traitera comme atteinte aux droits de l'homme la Méditerranée devenue un mur, mais on s'accommode du mur de séparation érigé entre l'Algérie et le Maroc. On peut parler de la blessure coloniale, mais pas de la responsabilité dans les échecs de nos indépendances, nos asservissements aux castes des décolonisateurs devenus prédateurs. On parlera du devoir d'accueil du migrant en Occident, mais on ne fait pas, avec le même tintamarre, le procès de l'Arabie saoudite ou des monarchies du Golfe, qui accueillent si peu et qui le peuvent tant. On ne parle pas des racismes locaux, horizontaux, entre soi, envers les siens. La conscience postcoloniale est le jeu d'un miroir éclaté où l'on ne voit que le passé, pas ses propres reflets impuissants. L'Occident est-il innocent ? Que non ! Mais nous non plus.
Et si vous le dites aux vôtres ou publiquement ? Le souci de l'image narcissique de la victime devient réponse par la violence. On ne vous le pardonne pas. « Sortir de l'Histoire » est interprété, par procès d'intentions, comme une tentative de blanchir l'Occident, de le servir. La conscience postcoloniale radicalisée n'accepte pas la nuance de l'autonomie de pensée. Elle est déterministe grossièrement. On vous accusera de tout et on réagira non avec un argumentaire contraire, mais avec l'affect : les réponses sont violentes, insultantes, méprisantes, presque toujours. Elles ont forme de procès. Il ne s'agit pas d'une raison qui prend parole, mais d'un sentiment qui veut crier plus haut. Une inquisition.
L'Occident est-il innocent ? Que non ! Mais nous non plus. C'est ce décloisonnement de sa conscience propre qu'il faut travailler. Il sera douloureux : on devra y affronter un monde complexe sans la digue de l'explication postcoloniale. Cela brisera des « autoblanchiments » et des dédouanements verbeux. Cela mettra tout le monde au pied du mur.
Le postcolonial m'agace, me fatigue, m'a trompé sur moi. Il fallait se libérer de la colonisation, il faut se libérer des explications postcoloniales exclusives. Quitte à se faire insulter au bout de chaque manifeste de cosignataires embusqués.
Le tout résumé par cette anecdote : un ami journaliste algérien me reprochait de « parler ainsi » en Europe, car « cela va dans le sens de ce qu'attendent les Français pour se laver les mains ». En l'écoutant, une conclusion me traversa l'esprit : cet ami accordait plus d'importance à ce que pensent les « Français imaginaires » de son argumentaire qu'à ce que je pense, moi, face à lui ! D'où ma question : qui, dans ce cas, est encore colonisé ?