Agressions sexuelles de scouts : enquête ouverte pour « non-dénonciation de crime »
Le parquet de Lyon a ordonné, vendredi 4 mars, une enquête préliminaire pour « non-dénonciation de crime » et « mise en danger de la vie d’autrui » en marge de l’affaire du prêtre Bernard Preynat, mis en examen pour des agressions sexuelles de jeunes scouts.
Cette enquête fait suite au dépôt d’une plainte par l’association La Parole libérée, qui regroupe des victimes présumées de Bernard Preynat. Elle vise six personnes, dont le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, le cardinal Müller et un cardinal de Rome. L’association reproche aux prélats de ne pas avoir dénoncé les agissements du prêtre dès qu’ils en auraient eu connaissance.
Si l’enquête du parquet ne vise expressément aucune de ces personnalités, elle constitue cependant un nouveau coup dur pour l’Eglise lyonnaise, qui doit affronter une tempête médiatique depuis la révélation de cette ancienne affaire de pédophilie.
Le cardinal Barbarin a pris acte, « avec gravité », de l’ouverture de cette enquête, assurant que lui-même et le diocèse coopéreraient « avec sérénité et confiance avec la justice », en fournissant aux enquêteurs « toutes les informations à leur disposition pour faire la lumière sur ces événements, dont la complexité et l’ancienneté exigent une approche prudente ».
« Les faits étaient connus par les autorités ecclésiastiques »
Soupçonné d’avoir agressé sexuellement des jeunes scouts entre 1986 et 1991, le père Bernard Preynat, qui a quitté ses paroisses du Roannais à la fin d’août 2015 après avoir été relevé de ses fonctions par le diocèse, a été mis en examen le 27 janvier après avoir reconnu les faits. Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour des viols qu’il a avoués en garde à vue.
Selon son avocat, Me Frédéric Doyez, Bernard Preynat, aujourd’hui septuagénaire, a déclaré devant le juge « que les faits étaient connus par les autorités ecclésiastiques depuis 1991 », date à laquelle il avait été écarté du groupe scout indépendant qu’il encadrait depuis près de vingt ans. Aucun nouveau fait délictueux postérieur à 1991 visant le père Preynat n’a été signalé.
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