Selon l'Onu, le génocide des Yazidis par l'Etat islamique est démontré
État islamique - Publié le 17/06/2016 à 15:55
Des enquêteurs de l'Onu estiment qu'au moins 3 200 femmes et enfants de la communauté yazidie sont toujours détenus par l'EI
Des enquêteurs de l'Onu estiment qu'au moins 3 200 femmes et enfants de la communauté yazidie sont toujours détenus par l'EI | Reuters
Les enquêteurs indépendants mandatés par l'Onu affirment que le groupe djihadiste Etat islamique est responsable du génocide de 400 000 membres de la communauté Yazidi.
L'organisation Etat islamique (EI) s'est rendue coupable du crime de génocide contre les Yazidis de Syrie et d'Irak, cherchant à détruire systématiquement cette communauté ethnico-religieuse de 400 000 personnes environ, ont déclaré jeudi des enquêteurs des Nations unies.
Les enquêteurs indépendants mandatés par l'Onu réclament que le dossier soit transmis à la Cour pénale internationale (CPI) et assurent disposer d'informations détaillées sur la nature des crimes, les lieux où ils ont été commis et leurs auteurs.
« Le génocide des Yazidis se poursuit », écrivent-ils dans leur rapport.
Plus de 3 000 personnes encore détenues
Ils estiment qu'au moins 3 200 femmes et enfants de la communauté yazidie sont toujours détenus par l'EI, réduits pour nombre d'entre elles à l'état d'esclaves sexuelles.
S'appuyant sur les témoignages de dizaines de survivants, ils expliquent que les djihadistes de l'EI ont systématiquement capturé les Yazidis d'Irak et de Syrie depuis août 2014, cherchant à « effacer leur identité » dans le cadre d'une campagne qui correspond à la définition du génocide de 1948.
Génocide
« Ce crime de génocide doit déclencher une action bien plus affirmée au niveau politique, y compris au Conseil de sécurité », a déclaré Paulo Pinheiro, le président de la commission d'enquête, lors d'une conférence de presse.
Carla del Ponte, ex-procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, a souligné pour sa part que « l'EI n'avait pas fait mystère de son intention de détruire les Yazidis de Sindjar, et c'est l'un des éléments qui nous permettent de conclure que leurs actes relèvent du génocide ».