« Panama papers », le récap, épisode 1Si vous avez raté un épisode, Le Monde et un consortium international de 108 médias ont lancé dimanche 3 avril une série de révélations de grande ampleur sur le monde opaque des paradis fiscaux et ceux qui en profitent.
Le Monde parmi un consortium international de 109 médias lance dimanche 3 avril et durant toute la semaine une série de révélations de grande ampleur sur le monde opaque des paradis fiscaux et de ceux qui en profitent.
Si vous vous sentez un peu perdu, voici ce qu’il fallait retenir de la journée de dimanche concernant les « Panama papers ».
1. Les « Panama papers », qu’est-ce que c’est ?
Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a eu accès à près de 11,5 millions de documents émanant d’une firme panaméenne de domiciliation de sociétés offshore, Mossack Fonseca, qu’a pu se procurer le journal allemand Süddeutsche Zeitung. Ces documents remontent à 1977 et vont jusqu’en 2015.
Si elle a récemment été éclaboussée par deux scandales financiers, Mossack Fonseca a pourtant plutôt l’habitude de voler en dessous des radars. Les seules personnes réellement au courant de son existence sont les banques, les avocats fiscalistes, les cabinets de gestion de fortune, etc. Et pour cause, le travail de Mossack Fonseca est de créer et domicilier des sociétés sises dans des paradis fiscaux qui sont achetées par des intermédiaires pour leur riche clientèle. Autant dire, un rouage essentiel de la machine offshore.
Personne d’autre que les initiés n’avait eu jusqu’à maintenant l’occasion d’appréhender de l’intérieur le business de l’offshore avec une telle précision. Le Monde vous expliquera toute la semaine ce que contient la fuite, pourquoi c’est important, ses possibles conséquences sur la finance mondiale.
2. Poutine, le violoncelliste et les avoirs cachés
Ce que révèlent notamment les « Panama papers », c’est l’utilisation qu’en font certaines personnalités politiques de premier plan. Les riches amis oligarques de Vladimir Poutine, le président de la Russie, ont profité de leurs liens avec le pouvoir pour s’en mettre plein les poches. C’est aussi le cas du meilleur ami du président, le violoncelliste Sergueï Roldouquine, qui aurait servi de prête-nom pour le compte de M. Poutine pour détourner de l’argent des entreprises publiques. Selon nos estimations, au moins 2 milliards de dollars auraient été transférés dans des sociétés écran dans différents paradis fiscaux.
3. La dissimulation du premier ministre de l’Islande
Dans les « Panama papers », on retrouve aussi Sigmundur David Gunnlaugsson, le premier ministre de l’Islande. Il est propriétaire d’une société offshore non déclarée au fisc. La base de données met aussi en évidence ses connexions avec les trois plus grosses banques du pays, qui ont mis à genoux l’économie islandaise lors de la crise financière de 2008, après des années de spéculation. Mais il n’est pas seul. On y retrouve aussi une partie de son entourage politique proche : le ministre des finances, le ministre de l’intérieur ainsi que le chef de son parti politique.
4. Platini et le football mondial
Les fans de football savent, depuis le scandale de la FIFa, que ce milieu n’est pas des plus transparents, pour employer une litote. Et voici un nouveau cas, qui touche une gloire nationale du football : Les « Panama papers » lient Michel Platini, le président suspendu de l’UEFA, à un compte en banque et Jérôme Valcke, l’ancien numéro 2 de la FIFA, à un bateau à plusieurs millions de dollars.
Mais on trouve aussi de nombreux autres acteurs du monde footballistique. Joueurs – dont le quintuple Ballon d’or Lionel Messi, présidents de club, agents… tout un microcosme qui s’est donné rendez-vous chez Mossack Fonseca.
http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/03/panama-papers-le-recap-episode-1_4894878_4890278.html