Dans un de mes sujets précédents, j'avais critiqué "la libre-pensée" et les dérives modernistes en tentant de ré-affirmer l'autorité institutionnelle du magistère de l'Eglise catholique romaine.
Mon écrit était assez fortement influencé par des discours que j'avais lu et entendu dans des milieux ecclésiastiques traditionnalistes voire intégristes.
Ces discours remettaient souvent en question l'héritage de la pensée des lumières post-révolutionnaire et les grandes dérives idéologiques et totalitaires qui en suivirent. Certains de ces discours remettaient aussi en question la critique de l'obscurantisme religieux du monde médiéval: le fait de tuer, torturer des personnes et brûler des écrits qui remettaient en question les soi-disant vérités établies (le plus souvent à prétention de droit divin).
Je me rends compte aujourd'hui que j'ai fait de graves approximations dans mon analyse du fait de la confusion des termes. Je veux rectifier cette erreur d'analyse par ce nouveau sujet. En avançant dans la recherche de la vérité, je me rends compte des nombreux archaïsme que j'ai véhiculé dans mon esprit. Bon nombre de ces archaïsmes venaient, je le précise, de pensée extérieure à la mienne et que je pensais plausibles.
Il est temps de progresser dans ce domaine. Mea Culpa
La plus grave des confusions de mon discours fut de confondre le concept de libre-pensée avec celui d'idéologie politique totalitaire.
Je précise donc:
La libre-pensée et la logique:
Il est impossible d'être contre la libre-pensée (BIEN COMPRISE). Elle est nécessairement voulue par l'unique créateur de l'univers qui nous veut libre. La libre-pensée est intrinsèquement liée à notre capacité de logique dont est capable notre intelligence. Notre intelligence n'est pleinement rassasiée que par la pure et simple vérité. La libre -pensée est donc avant tout la recherche rigoureuse de l'unique vérité par notre intelligence. Cette recherche est un labeur de l'intellect jalonnée de tâtonnements, d'erreur, d'hypothèse. L'étude des sciences, des penseurs, des philosophes montre clairement ces tâtonnements qui me semble clairement voulu par l'unique créateur de l'univers et qui montre que ce Dieu Unique ne nous a pas voulu marionnette mais enfants libres et autonomes. Le moteur de cette recherche est l'émerveillement devant la bonté et la beauté de la création malgré sa rudesse naturelle.
La liberté d'expression, la dialectique:
De cette affirmation du caractère normatif de la libre-pensée bien comprise découle l'affirmation de celui de la liberté d'expression. L'histoire de la pensée montre que c'est par la confrontation des hypothèses et thèses (y compris erronées) par oral et par écrit que la vérité sur l'essence de l'univers a pu et peut encore être énoncée avec plus de précision et d'exactitude: La dialectique. Donc, de l'enfance à l'âge adulte, notre recherche de la vérité a besoin de cette espace de liberté d'expression qui nous permet d'avancer paisiblement dans la contemplation et la compréhension de l'univers. Notre fil conducteur se doit d'être la stricte logique(principe d'identité et de non contradiction), la rigueur et l'amour de la vérité mais l'espace de tâtonnements qui tolère l'erreur nous est indispensable (pas le mal! l'erreur!). Donc, la liberté d'expression est nécessaire comme moyen pour penser librement mais toujours tendu vers la recherche du bien, du beau du vrai.
Liberté d'expression écrite, liberté d'impression, liberté de la presse:
Elle est une transcription de la liberté d'expression orale. Les mots dépassent souvent la pensée propre et sont "volatiles". "Les écrits restent" dit-on. L'avantage de l'écrit, c'est que l'on peut prendre du recul par rapport à sa propre pensée. Mais c'est toujours dans la confrontation de notre pensée avec d'autres pensées éclairées que l'on peut discerner ces erreurs et progresser dans l'intelligence. L'étude et la confrontation des systèmes de pensée sont très fructueuses dans la mesure où l'on garde la recherche de la vérité comme fil conducteur. L'espace de tâtonnements et de réflexion qui doit exister à l'oral peut tout à fait exister par écrit et cela est toujours plus fructueux que de s'entretuer pour des malentendus.
Finalement, rejeter ses trois principes me semblent vraiment caractériser un aspect des majeurs de l'obscurantisme. Un tyran diabolique qui prétendrait détenir totalement la vérité sur l'essence de toutes choses et de ce fait, se permettrait de tuer tout espace de dialogue et de confrontation de la pensée. L'imbrication de l'institution catholique et de l'obscurantisme seront toujours à clarifier.
En fait, ce que je voulais vraiment critiquer sont les dérives idéologiques totalitaires. Par là je tente de dénoncer le glissement de l'intellect de la recherche de la vérité (libre-pensée) vers l'idéologie (du grec aïdos-apparence et logos-science discours) en vue de la recherche d'une efficacité politique souvent violente.
On glisse de la libre-pensée vers l'idéologie quand on perd la rigueur intellectuelle. C'est la tentation politique démoniaque de faire primer une efficacité politique sur le souci constant de la vérité, devenant capable même de rejeter cette dernière. Le glissement de la pensée vers l'idéologie est à ce niveau. L'idéologie (toujours incarnée par des idéologues plus ou moins fanatiques) qui rejette la vérité et se sert de la réalité pour parvenir à ses fins devient fatalement démoniaque (à des degrés divers mais non moins démoniaque).
Donc, la pointe de mon discours est à ce niveau:
Il faut distinguer l'ordre de la réflexion de celui de l'action.
L'ordre de la réflexion vise à définir l'essence des êtres et des choses par l'intellect. Cela peut se faire par oral et par écrit. Le souci de la recherche de la vérité doit animer toute réflexion sans étouffer, tuer l'indispensable espace du tâtonnements.
L'ordre de l'action, qui vise en principe la justice, devrait donc s'inspirer de la réflexion tout en s'en distinguant: agir conformément à l'essence des êtres et des choses clairement discernée. L'efficacité de l'action ne devrait donc jamais s'affranchir de la recherche de la vérité car, ce faisant, l'action ne saurait véritablement et parfaitement viser le bien et la justice.
En bref, souci de la recherche rigoureuse de la vérité et espace de tâtonnements, de recherche, de confrontation sont les ingrédients indispensables d'une authentique liberté de pensée.
L'obscurantisme et les idéologies totalitaires (religieuses comme politiques) violent, torturent et tuent fatalement ses principes.
Non à l'obscurantisme et aux idéologies totalitaires! Vive la libre-pensée!