Trois questions sur l'essai nucléaire mené par la Corée du Nord
Pyongyang a expliqué que l'essai était destiné à confirmer la capacité du pays à monter une ogive nucléaire sur un missile.
Sitôt effectué, le nouveau coup d'éclat de la Corée du Nord a été unanimement condamné par la communauté internationale. Pyongyang affirme avoir réussi, vendredi 9 septembre, le cinquième essai nucléaire de son histoire, le plus puissant à ce jour. Un acte qui démontre "l'inconscience maniaque" de Kim Jong-un, selon le voisin sud-coréen.
Franceinfo revient sur les faits.
Que s'est-il passé ?
Tout a commencé par une alerte émise par des sismologues américains. L'Institut d'études géologiques des Etats-Unis a détecté à 2h30 (heure de Paris) un séisme de magnitude 5,3 sur l'échelle ouverte de Richter près du principal site d'essais nucléaires nord-coréen, dans le nord-est du pays.
Pyongyang a, peu de temps après, dissipé les doutes sur l'origine de la secousse. "Nos scientifiques nucléaires ont mené un essai d'explosion nucléaire d'une tête nucléaire nouvellement mise au point, sur le site d'essais nucléaires dans le nord du pays", a déclaré une présentatrice à la télévision d'Etat nord-coréenne.
Selon la Corée du Sud, il s'agit du plus puissant essai nucléaire mené par Pyongyang à ce jour. "Cette explosion de 10 kilotonnes était presque deux fois plus importante" que le précédent essai nucléaire mené par la Corée du Nord et "légèrement moins importante que le bombardement d'Hiroshima [en 1945], qui avait été mesuré à 15 kilotonnes environ", a expliqué un responsable de l'agence météorologique sud-coréenne.
Via une dépêche émise par son agence officielle, Pyongyang a ensuite détaillé la nature du test. Il s'agissait d'un essai destiné à confirmer la capacité du pays à monter une ogive nucléaire sur un missile.
Quels sont les précédents ?
Le dernier essai nucléaire nord-coréen remonte à janvier. Pyongyang avait alors annoncé avoir réussi son premier essai de bombe à hydrogène, bien plus puissante que la bombe atomique ordinaire.
Le premier essai avait été mené en 2006. La Corée du Nord s'était déjà, à cette époque, attirée les foudres et des sanctions de la part des Nations unies. Les résolutions prises depuis par le Conseil de sécurité de l'ONU interdisent au pays de développer tout programme nucléaire ou balistique. Mais malgré les sanctions très dures dont elle fait l'objet, la Corée du Nord n'a pas renoncé à développer ce type d'armes.
Lundi, le régime avait ainsi lancé trois missiles balistiques au large de sa côte orientale, comme une nouvelle démonstration de force pendant la réunion du G20 en Chine voisine. Dans la foulée, Kim Jong-un avait appelé au renforcement de l'arsenal nucléaire de son pays, en qualifiant de "parfaits" ces derniers tirs de missiles balistiques.
Quelles ont été les réactions internationales ?
Cette nouvelle provocation a suscité une avalanche de condamnations. "Avec cet essai nucléaire, le régime de Kim Jong-un ne fera que s'attirer davantage de sanctions et d'isolement (...). Une telle provocation va accélérer encore la voie vers son autodestruction", a déclaré la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, dans un communiqué.
Le président américain Barack Obama a prévenu que le geste de Pyongyang aurait des "conséquences graves". Il a précisé avoir contacté appelé les dirigeants sud-coréens et japonais.
Principal soutien du pays sur la scène internationale, la Chine a également vivement condamné l'essai nucléaire nord-coréen. De son côté, François Hollande a dénoncé "avec force" le cinquième essai nucléaire de Pyongyang dans un communiqué. L'Elysée "appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à se saisir de cette violation de ses résolutions".
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