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 À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers

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MessageSujet: À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers   À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers Icon_minipostedVen 23 Sep 2016, 8:28 am

À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers

Malo Tresca, le 23/09/2016 à 16h54

Depuis le 7 septembre, 25 ouvriers maliens non-déclarés par un sous-traitant du BTP occupent, nuit et jour, leur chantier avenue de Breteuil, dans le 7e arrondissement à Paris, pour réclamer la régularisation de leur situation.

Plusieurs organisations religieuses et syndicales soutiennent leur combat.

C’est une situation ubuesque dans cette allée chic du 7e arrondissement de Paris. Au numéro 47 de l’avenue de Breteuil, une immense banderole aux couleurs de la CGT, suspendue à une grille de fer forgé, accroche l’œil du passant pressé : « Traite des êtres humains, travail dissimulé, exploitation, ça suffit ! ». Sans elle, personne ne prêterait probablement attention, depuis la rue, aux contours du camp de fortune qui se dessine derrière la haute palissade, située à quelques dizaines de mètres seulement du siège de la Conférence des Évêques de France.

Vingt-cinq Maliens non-déclarés y occupent, nuit et jour depuis le 7 septembre, la cour d’entrée du chantier sur lequel ils travaillaient pour l’entreprise de bâtiment sous-traitante MT-BAT. Ils comptent poursuivre leur mouvement de grève jusqu’à l’obtention de contrats de travail, de fiches de paie rétroactives et de la régularisation de leurs statuts.

Refus d’appeler les secours

Du vicariat à la Solidarité de Paris à la Mission Ouvrière, de la pastorale des migrants à de nombreux mouvements syndicaux, plusieurs organisations soutiennent leur combat. « Ces ouvriers se sont mis en grève après un grave accident du travail, le 6 septembre, survenu sur le chantier », précise Marilyne Poulain, responsable de la Confédération Générale du Travail (CGT) de Paris, qui a porté l’affaire devant les tribunaux. « Tombé d’un échafaudage, l’un des ouvriers s’est fait une fracture ouverte : l’employeur a alors catégoriquement refusé d’appeler les secours, proposant d’emmener lui-même le blessé chez le médecin ».

Scandalisés, les autres travailleurs du chantier bravent son interdit en contactant d’eux-mêmes une ambulance. Le lendemain matin, sans donner la moindre explication, la direction de l’entreprise leur enjoint de ne plus revenir sur le site. Ce qu’ils refusent. Depuis, la société donneuse d’ordre Capron et celle d’assurance Covéa, qui emploient en sous-traitance MT-Bat, exigent leur éviction, allant jusqu’à les assigner en référé devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour occupation illégale du chantier. Une demande rejetée par la justice, car « contraire au droit de grève ».

Fermeture du site

« On ne peut pas aller plus loin que là ! ». L’air grave sous son koufi, couvre-chef traditionnel, Vincent, l’un des ouvriers grévistes, fait osciller du bout du pied sa tong au-dessus de la dalle marquant l’entrée du chantier. Depuis jeudi 22 octobre, midi, il sait que, s’il franchit cette ligne symbolique, il ne pourra plus revenir. Ses employeurs ont demandé la fermeture du site.

Sous l’œil alerte des six vigiles dépêchés par Covéa devant la grille du bâtiment pour garder l’accès, il raconte : « nous nous abritons dans un auvent, et les gens de l’extérieur nous apportent des choses à manger ». Quand le portique est fermé, une petite lucarne, grossièrement découpée sur son battant, reste ouverte.

Des paroissiens mobilisés

Quand Charles Gazeau, diacre et délégué épiscopal pour la solidarité du diocèse de Paris, a eu vent de ce mouvement, il s’est mobilisé aussitôt pour venir en aide à ces migrants. « Le vicariat à la solidarité de Paris a notamment pour essence le souci du plus faible », explique-t-il. « Nous n’avons pas de service opérationnel sur le terrain, mais nous pouvons demander au Secours catholique, ou à d’autres associations, de monter par exemple des dossiers si ces travailleurs font une demande de régularisation ».

Brigitte Staub, déléguée à la pastorale des migrants dans le diocèse de Paris, a de son côté sensibilisé des membres de sa paroisse au sort de ces travailleurs grévistes, les invitant à leur apporter des repas ou des cafés. Quand elle s’approche du 47 avenue de Breteuil, les ouvriers se massent, smartphones en main, derrière le portique pour la saluer. La mine réjouie, elle vient d’apprendre que son initiative a été couronnée de succès : plusieurs habitants du quartier sont en effet venus apporter de l’aide aux 25 sans-papiers.

« Il y a une belle solidarité dans les quartiers aisés, les gens ont une réelle sensibilité vis-à-vis de ces personnes en difficulté devant une injustice », s’enthousiasme Charles Gazeau, qui va même jusqu’à dénoncer, dans cette affaire, un système « esclavagiste ».

http://www.la-croix.com/Religion/France/A-Paris-l-Eglise-et-la-societe-civile-mobilisees-pour-des-travailleurs-sans-papiers-2016-09-23-1200791251
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MessageSujet: Re: À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers   À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers Icon_minipostedVen 23 Sep 2016, 8:32 am

Les catholiques de France aux côtés des réfugiés

Anne-Bénédicte Hoffner et Alice Papin, le 05/09/2016 à 17h29

Le 6 septembre 2015, le pape François appelait « chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère » à un geste concret en faveur des réfugiés affluant vers l’Europe.

Diversement compris, cet appel a suscité de très nombreuses mobilisations.


À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers Refugies-syriens-irakiens-monastere-Orantes-Yvelines_0_730_486
Des réfugies syriens et irakiens au monastère des Orantes dans les Yvelines. / Albert Facelly/divergence

Cours de français et dîners « cuisiner ensemble » organisés par le Secours catholique pour des familles hébergées à l’hôtel, collectifs d’accueil des migrants créés par les paroisses d’abord pour « sensibiliser et informer » puis pour loger ou visiter des réfugiés, transformation d’un presbytère en accueil de nuit, et même création d’un comité de pilotage pour coordonner les initiatives, doté d’un poste à temps plein… Depuis le 6 septembre 2015, les idées n’ont pas manqué dans le diocèse de Besançon.

Il y a un an tout juste, bouleversé par les images de réfugiés syriens entassés sur des bateaux, le pape François appelait les catholiques à « un geste concret » à leur égard. « Que chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d’Europe accueille une famille réfugiée, à commencer par celles de mon diocèse de Rome », lançait-il aux fidèles massés place Saint-Pierre.

L’élan a été réel, motivé à la fois « par l’appel du pape, la photo du corps du petit Aylan sur une plage turque, puis par l’annonce du ministre de l’intérieur d’accueillir 30 000 “relocalisés” en deux ans », se souvient Michel Croc, président du Service jésuite des réfugiés (JRS) en France.

Désormais, et même si l’émotion est en partie retombée, le Service national de la pastorale des migrants (SNPM) de la Conférence des évêques de France fait le constat d’une réelle mobilisation : selon un premier bilan, rendu public lundi 5 septembre et basé sur les réponses de 43 des 93 diocèses de la France métropolitaine, plus de 2 114 migrants ont été hébergés au cours de l’année chez des particuliers, dans des bâtiments paroissiaux ou des congrégations religieuses. Plus de 2 300 autres ont été accompagnés, « à travers des rencontres conviviales, des cours de français, des aides administratives ou des propositions spirituelles ».

De nombreuses paroisses engagées

Plusieurs diocèses ou paroisses ont commencé par une réunion pour recenser les bonnes volontés et, déjà, les compétences. L’invitation lancée mi-octobre par le diocèse de Paris a reçu un tel écho que « la salle n’était pas assez grande » : « Il devait y avoir 100 paroisses sur les 106 du diocèse », évalue Charles Gazeau, diacre et délégué épiscopal pour la solidarité.

Les initiatives sont diverses. Fortement sollicité lui aussi, le Secours catholique a vivement incité les bénévoles « à travailler en réseau avec les associations déjà existantes, à créer des cellules diocésaines pour canaliser les propositions », fait valoir Laurent Giovannoni, son responsable du département accueil et droits des étrangers. Dans 19 diocèses, « une coordination a été mise en place », recense le SNPM. À Saint-Brieuc, elle a réuni très vite le Secours catholique, la Société Saint-Vincent de Paul, la diaconie, la pastorale des migrants « et un questionnaire a été adressé à tous les paroissiens », se souvient Jean-Claude Lemercier.

Depuis, des actions variées se sont mises en place. À Taizé, la communauté loge dans des maisons des alentours deux familles chrétiennes d’Irak et d’Égypte, une famille syrienne, ainsi qu’onze jeunes réfugiés passés par Calais, tous musulmans, souligne frère Benoît, qui précise que cet accueil a été « le souhait général de la communauté ». Le JRS, lui, a multiplié par trois le nombre de ses familles d’accueil dans le cadre du réseau Welcome et plus que doublé le nombre de ses implantations : de nombreux chrétiens – comme cette famille versaillaise de six enfants, qui a hébergé une jeune Guinéenne musulmane pendant un mois en décembre 2015 – ouvert leur porte pour la première fois à un migrant. À Nice, des kits de vêtements et de produits d’hygiène ont été distribués aux migrants arrivant de Vintimille, en Italie, et une collecte de fonds organisée pour permettre à l’Aquarius de poursuivre ses activités de sauvetage en Méditerranée.

Répondre aux craintes

« Jamais nous n’aurions imaginé une telle mobilisation », reconnaît Hélène Ceccato, chargée des migrants au sein de la délégation du Secours catholique dans les Hauts-de-Seine et qui a travaillé toute cette année en étroite coordination avec Aurore de la Selle, embauchée spécialement par le diocèse de Nanterre. Là, 18 paroissiens ont mis un logement à disposition d’une association spécialisée pour deux ans, permettant d’y loger 80 personnes.

Cependant, partout aussi, ces soirées d’échanges ont donné lieu, aussi, à des réactions de « peur », voire « d’hostilité ». « Certains nous disaient : on est envahi, comment va-t-on faire ? » se souvient Hélène Ceccato, qui se réjouit que « ces craintes aient pu s’exprimer » et d’avoir pu y répondre « à partir de l’Évangile ». À Gordes, dans le Vaucluse, le curé, le P. Michel Berger, a présenté la proposition de la paroisse d’accueillir des réfugiés « comme un acte de charité, pas du tout d’ordre politique ». « Les personnes les plus réservées se sont tues », remarque-t-il.

Des confusions sont nées également de la promesse de la France d’accueillir « les minorités persécutées en Irak ». Tout encourageant la création d’associations de soutien aux chrétiens d’Orient, diocèses et mouvements ont dû parfois rappeler aux paroissiens désireux de recevoir chez eux des réfugiés chrétiens uniquement que le pape souhaitait un « accueil inconditionnel ». Comme en témoigne le fait qu’il soit reparti de Grèce avec trois familles syriennes musulmanes…

« On ne s’improvise pas dans l’accueil des réfugiés »

Les déceptions, voire les échecs, ont parfois été au rendez-vous. Gordes, « l’un des plus beaux villages de France », n’a eu le temps d’accueillir deux familles afghanes venues de Paris que l’espace d’un déjeuner et d’une nuit… « Dès le lendemain, ils ont décidé de repartir, ils préféraient être en ville pour rester en contact avec d’autres Afghans », raconte le P. Michel Berger, le curé du secteur, qui se souvient aussi de la « surprise » de ses paroissiens, convaincus de « leur donner la chance de poser enfin leurs valises ». « Par cette histoire, on a compris qu’on ne s’improvise pas dans l’accueil des réfugiés », précise-t-il.

Un constat qui rejoint là encore celui du Secours catholique. « L’hébergement n’est pas forcément le premier besoin exprimé par les migrants, souligne Laurent Giovannoni. De plus en plus, ils nous disent leur souhait de rencontrer des Français. » Inviter une personne pour un repas, organiser une sortie culturelle : les possibilités d’agir sont multiples, moins exigeantes souvent qu’un hébergement à domicile, et donc plus susceptibles aussi de s’inscrire dans la durée.


Pour le responsable de l’accueil des étrangers au Secours catholique, l’appel du pape ne doit donc pas être pris « au pied de la lettre mais au sens d’un accompagnement : pour que ces exilés se sentent des personnes à part entière, et pour que nous cessions d’en avoir peur ».

Anne-Bénédicte Hoffner et Alice Papin

http://www.la-croix.com/Religion/France/Migrants-laccueil-catholiques-France-2016-09-05-1200786793
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MessageSujet: Re: À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers   À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers Icon_minipostedVen 23 Sep 2016, 8:34 am


L’Église italienne s’engage inégalement pour les migrants

Anne Le Nir, à Rome (Italie), le 05/09/2016 à 17h03

De nombreuses structures d’Églises se sont portées au secours des migrants mais la mobilisation est très variable selon les régions.

Les paroisses italiennes ont-elles suivi l’exemple du pape François qui – avec le soutien logistique de la Communauté de Sant’Egidio – a pris en charge des familles de réfugiés syriens transférés du camp de Lesbos vers l’Italie, après sa visite sur l’île grecque, le 16 avril ?

Aucun recensement de la situation dans les 25 000 paroisses italiennes n’est encore disponible. Toutefois, selon la fondation Migrantes (organe de la conférence épiscopale italienne, la CEI), les structures religieuses aident actuellement près de 30 000 migrants ou réfugiés (contre 22 000 en octobre 2015). Soit plus d’un cinquième des 145 000 personnes placées dans des centres supervisés par l’administration italienne.

Le défi de l’intégration

Un engagement considérable à nuancer toutefois : seules 500 paroisses, dans 196 des 226 diocèses d’Italie, ont relevé le défi de l’hébergement lancé par le pape. Cette inégalité géographique s’explique : dans certaines régions ou villes, le rejet des migrants s’exprime à visage découvert. Il est alimenté notamment par la Ligue du Nord, parti proche du FN de Marine Le Pen et très enraciné dans le nord-est du pays.

« Notre ambition n’est pas seulement l’accueil mais aussi l’intégration, ce qui signifie rémunérer des médiateurs culturels, des enseignants d’italien, etc. L’aspect financier n’est donc pas négligeable », relève Oliviero Forti responsable du secteur immigration au siège national de la Caritas. Au-delà, il faut aussi tenir compte des problèmes d’espace. « Accueillir ne veut pas dire remplir des structures comme des boîtes à sardines. Nous avançons donc doucement », admet-il.

« Privilégier la qualité »

Près de la frontière autrichienne, la Caritas de Bolzano préfère s’en tenir aux dix centres qui accueillent environ 450 réfugiés « pour privilégier la qualité ». À Côme, ville proche de la Suisse, « l’aide est devenue la véritable porte sainte du jubilé », assure Roberto Bernasconi, responsable de la Caritas locale. « Des centaines de bénévoles s’occupent des repas et des biens de première nécessité pour plus de 500 migrants, originaires de la corne d’Afrique, qui ne peuvent plus passer la frontière. Mais nous manquons de logements. »

En Ligurie, le séminaire Pio XI de Bordighera héberge, depuis mai, une vingtaine de réfugiés. À Vintimille, à la frontière franco-italienne, la paroisse de Sant Antonio a nourri chaque jour des centaines de migrants de mai à août. Celle de San Nicola da Tolentino a ouvert les portes de son église, selon la volonté du curé Francesco Marcoaldi, 74 ans, ancien missionnaire en Afrique et en Amérique latine.

À Gênes, un groupe de laïcs de la paroisse Santa Maria delle Vigne a décidé de donner dix euros par mois pour rénover un appartement dans le centre historique, lequel abritera quatre réfugiés nigérians.

Aide active ou méfiance

Dans le sud du pays, notamment en Sicile où débarquent la majorité des migrants secourus au large de la Libye, plusieurs paroisses comptent parmi les plus actives. Ainsi, le P. Giuseppe Ivan Undari, vicaire général du diocèse de Mazara del Vallo a converti le presbytère de l’église Madre di Castelvetrano en appartement pour une famille de réfugiés, dès la mi septembre 2015.

Pour sa part, la Fraternité « la Tente du Père d’Abraham » témoigne depuis trois ans de son engagement en faveur de l’intégration. Une partie du couvent de Favara (Agrigente) est désormais réservée à l’accueil de demandeurs d’asile, formés dans le secteur de l’agriculture. Et cela n’a pas soulevé de polémiques.

Mais dans d’autres régions, comme celle du Molise, les fidèles s’inquiètent. « Ils veulent que l’on s’occupe en premier des Italiens, certains insistent sur la nécessité de défendre notre identité, constate le P. Adriano Cifelli, jeune curé de Bojano (Campobasso) très dynamique dans l’aide aux demandeurs d’asile. Force est de reconnaître que dans notre Église, les murs d’hostilité et de méfiance envers les migrants ne sont pas tous abattus », déplore-t-il.

Anne Le Nir, à Rome (Italie)

http://www.la-croix.com/Religion/Monde/L-Eglise-italienne-s-engage-inegalement-pour-les-migrants-2016-09-05-1200786780
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À Paris, l’Église et la société civile mobilisées pour des travailleurs sans papiers

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