Toussaint et fête des morts
La célébration de Toussaint fut suivie localement d'un office des morts dès le IXe siècle. En 998, les moines de Cluny instituèrent une fête des trépassés le 2 novembre, qui entra comme dans la liturgie romaine comme commémoration des fidèles défunts au XIIIe siècle.
Le culte des morts resta cependant massivement célébré au 1er novembre .
Fête d'obligation
En 1484, le pape Sixte IV accrut la solennité de la fête en la dotant d'une octave. En 1914, Pie XI en fit une fête d'obligation.
Signification
La fête de tous ceux qui sont dans la béatitude divine
Cette fête ne se fonde pas sur des textes bibliques, ni sur la liturgie de Jérusalem.
Elle est dédiée à tous les saints. Selon Mgr Robert Le Gall, « cette célébration groupe non seulement tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi tous ceux qui, en fait et les plus nombreux, sont dans la béatitude divine »4. Il s’agit donc de toutes les personnes, canonisées ou non, qui ont été sanctifiées par l’exercice de la charité, l’accueil de la miséricorde et le don de la grâce divine9. Cette fête rappelle donc à tous les fidèles, la vocation universelle à la sainteté.
La Toussaint et l'évangile des Béatitudes
L’Évangile lu au cours de la messe de la Toussaint est le texte des Béatitudes. Ce texte exprime que la sainteté concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ, par l'accueil de la Parole de Dieu, la fidélité et la confiance en Lui, la bonté, la justice, l'amour, le pardon et la paix.
La Toussaint et la commémoration des fidèles défunts
La Toussaint ne doit pas être confondue avec la Commémoration des fidèles défunts, fêtée le lendemain. Cette dernière est un héritage des lectures monastiques du « rouleau des défunts » : la mention des frères d’une abbaye, ou d’un ordre religieux, au jour anniversaire de leur décès. Elle a été inaugurée par Odilon, abbé de Cluny au XIe siècle.
Cependant, du fait qu’en France, le 1er novembre, jour de la Toussaint, est un jour férié, l’usage est établi de commémorer les morts ce jour au lieu du 2 novembre, comme le témoigne la tradition multiséculaire de chandelles et bougies allumées dans les cimetières et, depuis le XIXe siècle le fleurissement, avec des chrysanthèmes, des tombes à la Toussaint (évènement particulièrement bien représenté dans le tableau La Toussaint du peintre Émile Friant) ; ces deux gestes symbolisant la vie heureuse après la mort.