Tempête : 200 000 foyers toujours sans électricité
La dernière alerte rouge a été levée, mais onze départements restent en vigilance orange neige-verglas vendredi matin.
LE MONDE | 12.01.2017 à 22h27 • Mis à jour le 13.01.2017 à 10h26
Une « forte tempête hivernale », baptisée Egon, a commencé à souffler, dans la soirée de jeudi 12 janvier, sur la moitié nord de la France. A 8 h 30 vendredi, 200 000 foyers étaient toujours privés d’électricité, a rapporté le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis. Dans la nuit, les vents violents ont causé plus de 4 452 interventions et mobilisé près de 6 000 pompiers, a précisé le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux.
Un Thalys a été bloqué pendant plusieurs heures dans la Somme, « en raison d’une branche qui serait tombée sur les voies », a expliqué M. Le Roux. « Quelque 200 personnes ont été bloquées dans le train Thalys, de 3 heures à 7 h 15, près d’Albert », a précisé la préfecture de la Somme. Peu après 8 heures, les 180 personnes bloquées ont pu reprendre leur voyage. « Les passagers sont arrivés à 8 h 15 à Arras et sont en cours d’acheminement vers Paris par TGV », a fait savoir Bertrand Camus, directeur des services de Thalys. Ils devraient y arriver vers 9 h 30, soit « avec dix heures de retard », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’intérieur a appelé à la « prudence absolue » dans les onze départements du quart nord-ouest du pays placés en vigilance orange neige-verglas. Une petite cinquantaine de personnes ont été blessés légèrement, a ajouté le ministre, qui visitait vendredi matin le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (Cogic).
La Picardie et la Normandie essentiellement touchées
Les deux zones les plus affectées par les coupures d’électricités vendredi matin étaient la Normandie (76 000 clients) et la Picardie (61 000 clients). Les autres zones touchées sont le Centre (15 000 clients), le Nord-Pas-de-Calais (10 000 clients), la Champagne-Ardenne (7 700 clients), la Lorraine (7 500 clients), les Pays de la Loire (6 700 clients) et la Bretagne (6 000 clients).
Quelque 1 200 techniciens et entreprises partenaires sont sur le terrain pour travailler au rétablissement de l’électricité, mais « la progression des interventions est rendue difficile par les conditions météorologiques encore instables », note Enedis.
« On s’attendait à cette augmentation, compte tenu des conditions météo annoncées », explique Enedis, qui précise que « les effectifs vont être doublés ce matin sur le terrain » et que « des groupes électrogènes seront acheminés pour la réalimentation d’urgence des zones les plus touchées ».
Dans l’Ouest, en Bretagne, plusieurs milliers de foyers avaient ainsi déjà retrouvé lumière et chauffage. Ils étaient ainsi encore plus de 13 000 à manquer de courant en début de soirée, et 5 000 à 22 heures. Au plus fort de la tempête, dans la nuit, ce sont 330 000 foyers qui étaient privés d’électricité, a précisé Enedis.
Dans la nuit le vent a atteint 146 km/h à Dieppe ; 138 km/h à Octeville, près du Havre ; 134 km/h à Méraulte, dans la Somme ; et à Cerisy, dans la Manche ; 133 km/h à Caen ; 108 km/h à Rouen ; et 102 km/h à Orly, dans le Val-de-Marne.
La vigilance rouge levée
L’alerte rouge et orange au vent violent a été levée, selon le bulletin de Météo France, publié à 6 heures. En revanche, onze départements sont toujours en vigilance orange neige-verglas : l’Aisne, le Calvados, l’Eure, la Manche, la Mayenne, le Nord, l’Orne, le Pas-de-Calais, la Sarthe, la Seine-Maritime et la Somme. La fin de l’événement est prévue vendredi à 10 heures.
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« De fréquentes averses de neige sont observées actuellement de la Normandie au nord des Pays de la Loire et au Bassin parisien, avec des températures proches de 0 °C. Il ne neige plus sur le nord du pays », précise Météo France. « Les chutes de neige vont se poursuivre sur les départements en vigilance orange neige, sans doute moins sur ceux au nord. On attend le plus souvent 2 à 5 cm, voire localement un peu plus près des frontières. »
Trafic interrompu
La circulation des trains sur les axes Rouen-Le Havre et Rouen-Dieppe a été interrompue à partir de 20 heures jeudi, selon un porte-parole de la SNCF. « On ne veut pas prendre le risque d’avoir un train qui tombe en panne en pleine tempête », a-t-il expliqué.
Le trafic ferroviaire était également interrompu jeudi soir entre Paris et la Picardie à la suite de chutes d’arbres sur les voies dans l’Oise, placée en vigilance rouge pour vent violent, a-t-on appris auprès de la préfecture et de la SNCF. « Nous avons stoppé le trafic depuis 20 h 30 au départ de gare du Nord en direction de la Picardie », pour « éviter d’avoir des “naufragés du rail” », expose la SNCF. Actuellement, « il y a des personnes bloquées en gare, mais pas dans des trains », a-t-on ajouté, en précisant que le trafic ne serait pas rétabli dans la soirée.
En Ile-de-France, le trafic était interrompu ou ralenti vendredi matin sur plusieurs lignes du réseau Transilien, par exemple sur la ligne D, en raison de la chute d’un arbre sur les fils d’alimentation électrique. Par ailleurs, le trafic à l’aéroport de Beauvais-Tillé était suspendu et les vols redirigés vers l’aéroport de Lille-Lesquin. « Les 600 passagers restés à quai à l’aéroport sont pris en charge par la protection civile et par la délégation militaire départementale en vue d’un hébergement », a assuré la préfecture.
Dans le nord de la France, les cours ont été suspendus vendredi dans les écoles, collèges et lycées de l’Aisne et de la Somme, où un accueil sera toutefois assuré. Les transports scolaires ont été annulés dans les Ardennes, l’Aisne, la Somme, le Nord et le Pas-de-Calais.
En Seine-Maritime, les pompiers sont intervenus plus de 450 fois, principalement pour des chutes d’arbres, des toitures envolées et des ruptures de câbles, a rapporté la préfecture, qui a précisé que 30 000 foyers du département connaissaient des difficultés d’approvisionnement en électricité.
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