La visite de « l’église des présidents », premier acte de l’investiture de Donald TrumpOlivier Tallès et François d’Alançon, le 20/01/2017 à 16h47
Le nouveau président des États-Unis a commencé sa journée d’investiture par une cérémonie à l’église épiscopalienne Saint-John de Washington.
Donald Trump est proche de l’église du pasteur Norman Vincent Peale qui prône la réussite matérielle autant que spirituelle.
Donald Trump et sa femme Melania à leur sortie de l’église épiscopale Saint-John de Washington, le 20 janvier 2017. / © Joshua Roberts / ReutersComme le veut la tradition, le président élu des États-Unis Donald Trump, accompagné de son épouse Melania, a commencé vendredi 20 janvier sa journée d’investiture par une cérémonie dans une église de Washington avant de prendre le thé à la Maison-Blanche avec le couple présidentiel sortant Barack et Michelle Obama.
Après une nuit à Blair House, résidence réservée aux hôtes de marque située en face de la Maison-Blanche, le couple Trump a assisté durant une heure à une cérémonie en l’église épiscopalienne Saint-John de Washington, tout près de la Maison-Blanche, selon le début d’un rituel immuable pour cette journée de prestation de serment des présidents américains.
La structure jaune imposante de l’église épiscopalienne Saint-John se dresse face à la Maison-Blanche, de l’autre côté de la place Lafayette. Le quatrième président du pays, James Madison (1809-1817), a été le premier à prier dans cette église et tous ses successeurs y ont assisté à au moins un office religieux.
Un banc réservé au chef de l’État
C’est Franklin D. Roosevelt qui a institué en 1933 la coutume pour le nouveau président de se rendre dans cet édifice le matin du jour de l’investiture. Donald et Melania Trump doivent occuper le 54e banc, qui est réservé au chef de l’exécutif comme l’indique une plaque apposée. Le banc n’est pas au premier rang mais au huitième.
Donald Trump est protestant comme tous les présidents américains à l’exception du catholique John Kennedy. Il a été baptisé et confirmé dans la First Presbyterian Church, l’église presbytérienne du quartier de Jamaica à Queens (New York) où il a grandi. Dans les années 1960, ses parents ont rejoint la Marble Collegiate Church, sur la Cinquième avenue à Manhattan, attirés par la personnalité de son pasteur, Norman Vincent Peale.
Cette église appartient à une autre dénomination protestante, la Reformed Church in America, fondée en 1628. Donald Trump l’a fréquentée pendant près de cinquante ans et s’y est marié religieusement avec sa première et sa seconde femme.
Auteur du best-seller The Power of Positive Thinking, publié en 1952, Norman Vincent Peale prêchait l’optimisme et la réussite, matérielle autant que spirituelle. Supporter de Richard Nixon, très hostile à la candidature du catholique John Kennedy en 1960, il admirait les hommes d’affaires prospères et truffait ses sermons d’anecdotes sur les grands industriels qu’il connaissait.
Une « théologie du succès »
Dans son livre, il développait une sorte de théologie du succès prônant la confiance en soi comme philosophie de vie. Cette approche a d’autant plus séduit Donald Trump qu’elle répondait à la culture de sa famille : ne pas hésiter à plier les règles, tout faire pour gagner.
Plus pratique que théologique, le message de Norman Vincent Peale, décédé en 1993, fait écho à « l’Évangile de la Prospérité », que pratiquent des télévangélistes selon qui Dieu choisit de récompenser certaines personnes avec la richesse matérielle. La campagne de Donald Trump a bénéficié du soutien de prédicateurs de la prospérité comme Mark Burns et Darrell Scott.
http://www.la-croix.com/Monde/Ameriques/La-visite-leglise-presidents-premier-acte-linvestiture-Donald-Trump-2017-01-20-1200818812