Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: En Irak, gérer l’accueil des déplacés de Mossoul Lun 20 Fév 2017, 8:20 am | |
| En Irak, gérer l’accueil des déplacés de Mossoul
Pierre Cochez, le 20/02/2017 à 17h49 Mis à jour le 20/02/2017 à 18h58 L’ONU redoute un exode de la partie ouest de Mossoul en Irak, où les combats entre les forces irakiennes et Daech ont débuté.
Les combats ont commencé dimanche 19 février dans la partie ouest de la ville de Mossoul en Irak, encore tenue par Daech. « Reprendre la partie est a déjà été extrêmement difficile. Bien plus difficile que ce qu’attendentaient les forces irakiennes et la coalition internationale. La partie ouest est perçue comme plus dure à prendre, car densément peuplée. Il faudra aussi que les forces irakiennes aient le souffle pour repartir dans au moins trois mois de combat », résume Elie Tenenbaum, à l’IFRI.
Conquise en juin 2014, Mossoul est le dernier grand fief de Daech en Irak. La partie orientale de la ville a été libérée il y a près d’un mois, par une offensive commencée le 17 octobre. Les deux parties de la ville sont séparées par le fleuve Tigre. À l’ouest, 750 000 personnes vivent en état de siège.
La violence des combats qui s’annoncent inquiète l’ONU. Elle veut établir rapidement de nouveaux camps dans l’éventualité d’un exode qui pourrait toucher 250 000 habitants, selon ses estimations. « Nous sommes face à une course contre la montre pour établir des sites d’urgence au sud de Mossoul », a indiqué Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l’ONU en Irak.
Pourtant, tous les camps ne sont pas remplis. Certains sont même vides. On estime que la capacité globale de la vingtaine de camps existants est de 400 000 places, dont 160 000 sont aujourd’hui occupées. 20 % des déplacés ont trouvé refuge chez l’habitant.
Des allées et venues entre Mossoul et les camps
Le reste va et vient entre la ville et les camps, comme le décrit Elie Tenenbaum : « On peut voir des files de voitures de déplacés aux check-points irakiens qui attendent le feu vert des autorités pour entrer dans Mossoul. » L’ONU estime que 50 000 personnes seraient déjà retournées chez elles. « Mais, quand la situation devient moins sûre à Mossoul, ils peuvent décider de repartir dans un camp situé à moins d’une heure de la ville », poursuit le chercheur, qui revient de la région.
Depuis l’Irak, Carolyn Gluck, au Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), constate « que la majorité des habitants de l’est de Mossoul n’a pas bougé de chez elle. Cela n’était pas prévu. » Sur le plan pratique, elle assure que « le froid est le premier des ennemis des déplacés dans les camps. Eau et électricité sont disponibles et nous fournissons couvertures et chauffage. »
L’ONG Acted estime que « 63 % des déplacés ont moins de 17 ans, et 65 000 d’entre eux ont moins de quatre ans. » Des habitants de Mossoul placent leurs enfants en sécurité dans les camps et repartent dans la ville et ses dangers. Le HCR a ouvert des écoles pour des enfants qui, souvent, n’ont pas été scolarisés depuis l’occupation de la ville par Daech.
Ces mouvements de va-et-vient entre la ville et les camps sont vérifiés par les forces irakiennes. Ce sont elles qui effectuent un contrôle minutieux de chaque déplacé, à partir de données biométriques et de listings. Au terme de plusieurs heures, les forces irakiennes orienteront le déplacé vers un camp défini.
Autour de Mossoul, les milices chiites ont été écartées de ces opérations de contrôle après des « abus constatés notamment lors de la libération de Falloudja », indique un fonctionnaire international.
Le secrétaire américain à la défense à Bagdad pour rassurer
Le secrétaire américain à la défense James Mattis a effectué hier sa première visite en Irak depuis qu’il est en fonction. L’ancien général à la retraite, qui a combattu dans le passé en Irak, a tenté de rassurer les Irakiens : « Nous ne sommes pas en Irak pour accaparer le pétrole », a-t-il déclaré depuis Bagdad, où il devait notamment rencontrer le Premier ministre Haider Al-Abadi.
Cette phrase fait écho à des affirmations du président Trump, très mal passées dans le pays, laissant entendre que les États-Unis, pour financer l’effort de guerre et priver Daech d’une source de financement, auraient dû voler le pétrole irakien avant de retirer leurs troupes en 2011.
Pierre Cochez
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/En-Irak-gerer-laccueil-deplaces-Mossoul-2017-02-20-1200826190 |
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