Soupçons d’emplois fictifs. François Fillon mis en examen
modifié le 14/03/2017 à 18:05 | Publié le 14/03/2017 à 15:28
Le candidat Les Républicains à l’élection présidentielle a été mis en examen ce mardi dans le cadre de l’enquête sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de ses deux enfants lorsqu’il était parlementaire, a annoncé le parquet.
François Fillon a été mis en examen ce mardi dans le cadre de l’enquête pour soupçon d’emplois fictifs de son épouse, Penelope Fillon, et de ses deux enfants, Marie et Charles Fillon.
Le candidat de la droite et du centre a été entendu ce matin par les juges. Il a été mis en examen pour détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux et manquements aux obligations de déclarations à la haute autorité de la vie publique, a fait savoir le parquet.
Cette décision intervient avec 24 heures d’avance car le candidat était initialement convoqué le 15 mars.
Audition avancée
« La mise en examen est intervenue ce (mardi) matin. L’audition a été avancée pour qu’elle se déroule dans des conditions de sérénité », a expliqué Me Antonin Levy, l’avocat de François Fillon.
Le candidat, qui se dit victime d’une enquête « exclusivement à charge » et privé du traitement dû à « un justiciable comme les autres », a réaffirmé lundi 13 mars qu’il irait jusqu’au bout de sa campagne malgré ses ennuis judiciaires.
Plus tôt dans la journée, alors que la nouvelle n’était pas encore tombée, François Fillon a prononcé un discours devant la Fédération nationale des chasseurs. Celui qui se dit victime d’une « chasse à l’homme » a ironisé sur les « vrais chasseurs » : « Je peux vous confier en souriant qu’il ne me déplaît pas d’être aux côtés de vrais chasseurs », tandis que les « balles volent bas » dans la campagne, a lancé l’ancien Premier ministre, plutôt détendu, sans rien laisser filtrer.
« Événement essentiel de la campagne »
Le porte-parole de Benoît Hamon, Jérôme Guedj a jugé que cette mise en examen constituait un « événement essentiel de cette campagne électorale ». « C’est d’abord et avant tout le parjure de M. Fillon : il y a quelques semaines, les yeux dans les yeux devant les Français, sur un 20 h, il expliquait qu’il renoncerait à être candidat à l’élection présidentielle s’il était mis en examen », a rappelé l’ancien député PS sur BFMTV.
« Depuis c’est 'M. Et alors ?', qui nous dit que tout cela n’est pas grave et adresse ce faisant un formidable bras d’honneur à l’ensemble des Français au moment où la probité, la vertu républicaine devraient être au cœur de cette élection présidentielle », a-t-il poursuivi.
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