Bonjour Michel Blanc,
- Michel Blanc a écrit:
- Saviez-vous qu'il faudrait parler des Bibles et non de la Bible, si l'on se réfère à la traduction grecque (la Septante) ?
Le mot "Bible", "tanakh" en hébreu, a été traduit en grec (1ère traduction) : ta Biblia, les Livres (ou "la Bibliothèque", "la collection de Livres") , pluriel du nom neutre "to Biblion", le Livre.
En latin, "ta Biblia" est devenu tout simplement "BIBLIA", qui est devenu "LA Bible" !
C'est déjà extraordinaires qu'un corpus littéraire appelé en effet initialement Tanakh soit passé à la postérité sous le nom de "Les livres".
On en arrive à l'idée que c'est LE livre par excellence.
Et aujourd'hui encore le mot "Bible" est passé dans le langage courant pour désigner un ouvrage de référence remarquable parce qu'il se veut complet.
C'est, à l'origine, un ensemble composite même en hébreu.
Tanakh est l'acronyme de Torah + Nevi'im + Ketouvim = Loi + Prophètes + (autres) écrits.
Et chacune de ces trois parties est elle-même fort composite.
La Torah ne contient pas que des textes normatifs, les prophètes contiennent beaucoup de textes historiques, les autres écrits contiennent des tas de types différents.
Le Tanakh n'est pas accepté par tous les descendants du grand royaume d'Israël. Les Saducéens d'hier, les Samaritains et d'autres encore ne retiennent que la Torah.
Notons que du temps du Christ, le découpage canonique semble "Moïse (i.e. Torah) + Prophètes + Psaumes". Sans qu'on sache trop ce que regroupe "prophètes".
La curiosité est que la Bible est donc appelée ainsi en raison de sa ou ses traductions grecques, ce mot renvoie donc à un corpus précis.
Pourtant selon les communautés sa composition n'est pas fidèle au vénérable travail des Alexandrins.
Chacun appelle "Bible" le corpus qui lui convient.
On ajoute ou on enlève selon sa théologie...
Ensuite on prétend être les plus fidèles et on accuse les autres de ne pas avoir le bon canon...
Sans reconnaître qu'en éliminant tel ou tel ouvrage qui déplait on jette le discrédit sur tout le corpus puisqu'il n'est plus qu'un choix trop humain et très daté.
En effet, le gros souci est l'élimination... en affirmant la non-inspiration d'un ouvrage on introduit le soupçon sur l'ensemble.
Très cordialement
votre soeur pauline