Inquiétudes autour des nanomatériaux dans les aliments
Les effets sur la santé et l'environnement de structures ou particulesde moins de 100 nanomètres restent mal connus, alerte une association.
Le Monde.fr avec AFP | 29.02.2012 à 13h00 • Mis à jour le 06.03.2012 à 17h21
L'Association France ouvrière consommateurs (AFOC) s'inquiète, mercredi 29 février, des risques potentiels induits par des produits alimentaires contenant des nanomatériaux, pointant un décalage de plusieurs années entre leur mise en vente et les résultats d'études toxicologiques.
L'association reconnaît des "avancées" dans des textes adoptés récemment au niveau français et européen en la matière, qui "vont dans le bon sens". "Mais les résultats des études de toxicologie sur les premiers nanomatériaux interviendront dans plusieurs années. Pendant ce temps, les professionnels auront mis sur le marché de nouveaux nanomatériaux dont les risques ne seront étudiés que beaucoup plus tard, ce qui est contraire à la règle de prévention des risques: 'pas de données, pas de marché'", déplore l'AFOC.
SIGNALEMENT
L'association cite notamment un décret gouvernemental du 17 février qui rend obligatoire la déclaration au ministère de l'environnement des substances à l'état nanoparticulaire par les fabricants, les importateurs, et les distributeurs, dès lors qu'ils produisent, importent ou distribuent au moins 100 grammes par an de cette substance. Ces informations seront ensuite mises à disposition du public.
L'AFOC évoque également un règlement européen qui entrera en vigueur en décembre 2014 et qui prévoit le signalement, dans la liste des ingrédients alimentaires, des nanomatériaux manufacturés, c'est-à-dire fabriqués par l'homme.
PROPRIÉTÉS NOUVELLES DE LA MATIÈRE
Les effets sur la santé et l'environnement de structures ou particules dont l'une au moins des dimensions est comprise entre 1 et 100 nanomètres (milliardième de mètre) restent mal connus. Les études sur leur éventuelle toxicité s'avèrent d'autant plus complexes qu'à l'échelle de quelques dizaines de nanomètres, la matière acquiert des propriétés nouvelles, qui peuvent varier en fonction de la forme ou de la surface de contact des particules concernées.
Des nanoparticules de polystyrène encapsulant les médicaments ou absorbées via l'alimentation peuvent modifier l'absorption du fer par l'intestin, voire peut-être affecter aussi celle de certaines vitamines, selon une étude publiée mi-février par la revue Nature Nanotechnology
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