Des bouteilles d'essence découvertes sous des camions LafargeAFP, publié le jeudi 05 octobre 2017 à 16h59
Plusieurs bouteilles d'essence avec un "dispositif d'allumage rudimentaire" ont été retrouvées jeudi matin sous trois camions du cimentier franco-suisse Lafarge dans le nord-est de Paris, déclenchant l'ouverture d'une enquête pour tentative de destruction par incendie.
Selon les premiers éléments de cette enquête confiée à la police judiciaire, il n'y avait pas risque d'explosions mais des analyses sont en cours pour déterminer la nature du carburant contenu dans les bouteilles.
Les caméras de vidéosurveillance, qui fonctionnent 24H sur 24 sur le parking du site du cimentier où sont garés les camions, ont filmé deux personnes tentant de mettre le feu la nuit dernière, a précisé une source policière à l'AFP.
A 6 heures du matin jeudi, les ouvriers du cimentier Lafarge prenaient leur poste sur le site de la porte de Pantin, dans le 19e arrondissement de la capitale. La dizaine de camions étaient alors "garés comme d'habitude", a témoigné auprès de l'AFP Bruno, un grutier de 49 ans prestataire de service pour Lafarge.
Mais sous trois d'entre eux, les ouvriers découvrent six bouteilles de carburants. Des allumettes étaient collées sur les bouteilles, selon une source policière.
- Bidons 'étranges'
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Cette découverte intervient après celles de bonbonnes de gaz équipées d'un dispositif de mise à feu dans un immeuble du 16e arrondissement de Paris dans la nuit de vendredi à samedi. Dans cette affaire, six personnes, dont deux fichées pour radicalisation, ont été placées en garde à vue.
"Le système d'allumage découvert sous les camions, rudimentaire, n'a a priori rien à voir avec celui découvert sur les bonbonnes de gaz dans le 16e arrondissement", a néanmoins indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Le groupe Lafarge, qui a fusionné avec le suisse Holcim en 2015, est actuellement au coeur d'une enquête sur les liens qu'il a pu entretenir avec des groupes armés, notamment avec l'organisation jihadiste Etat islamique, pour continuer à faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit, sa cimenterie de Jalabiya, au nord de la Syrie.
Une instruction, confiée à trois juges, est en cours notamment pour financement d'entreprise terroriste. La semaine dernière, un collectif de défense des chrétiens d'Orient a déposé plainte pour "complicité de crimes contre l'humanité".
L'un des chauffeurs du groupe, Idriss, a raconté à l'AFP comment il a remarqué "deux bidons sous (son) camion" lors de l'inspection habituelle sur le parking jeudi matin. Après avoir pris en photos les bidons qu'il trouve "étranges", le chauffeur de poids lourds a alors prévenu avec un collègue "les centraliers".
Au total, il y avait "sous deux ou trois camions, cinq bouteilles avec du liquide inflammable, des allumettes dessus déjà entamées. Automatiquement la centrale a appelé la police". Quand il revient au site "vers 10H", la police avait pris en main la situation.
Des policiers, des membres de la police scientifique et des pompiers se sont rendus sur place et un périmètre de sécurité a été brièvement mis en place sur le site situé sur les bords du canal de l'Ourcq.
Jeudi après-midi, l'activité avait repris avec le va-et-vient habituel des camions, a constaté une journaliste de l'AFP. Mais cette découverte, "ça fait un peu flipper", reconnaît Bruno, chargé de vider les barges qui arrivent par le canal.
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