Prier pour les chrétiens de Chine !
Jean marie Vaas -
Oct 17, 2017
La persécution des chrétiens de Chine reste d’actualité. Elle dure depuis plusieurs décennies et touche toutes les communautés. Les catholiques, même quand ils sont tolérés, demeurent surveillés. Si une chose n’a pas évolué depuis les années 1950, c’est la surveillance permanente des chrétiens. Malgré l’entrée dans la mondialisation, malgré le consumérisme intensif des chinois, malgré l’abandon pratique du communisme, s’il est un domaine où la bride n’est pas relâchée, c’est bien celui du culte chrétien. La Chine continentale n’est plus celle des cols Mao et du Livre rouge, mais celle des smartphones et de la consommation de masse. Pourtant, la méfiance du Parti communiste chinois n’a pas varié d’un iota. La relative aisance matérielle n’a pas remplacé le contrôle des esprits.
Récemment, les décès de pasteurs chinois a démontré que le parti surveillait tout. Tout. Y compris la durée des obsèques des évêques. Ainsi, à Ürumqi, l’évêque n’a eu droit qu’à une absoute juste après la messe de l’Assomption. À Taiyuan, il y a eu un peu plus de chances pour l’évêque défunt : les obsèques ne devaient pas durer plus d’une heure et demie… Cela en dit sur le contrôle qui pourrait paraître, à nous occidentaux, tatillons. On sait aussi que dans le sanctuaire marial Notre-Dame de Sheshan (il est situé près de Shanghaï), le nombre de messes est même réglementé. Ces exemples démontrent cette surveillance constante qui ne se limite pas seulement aux aspects extérieurs du culte chrétien, mais à sa vie interne. Autrement dit, les autorités se penchent dans des domaines où elles sont radicalement incompétentes. C’est dire que la méfiance va très loin.
Les occidentaux peuvent accéder aux églises chinoises, mais encore ont-ils plus de chance dans la Chine touristique (Pékin, Shanghaï), car dans les zones les plus reculées (comme au Xinjiang), les contacts des chrétiens avec les occidentaux sont étroitement surveillés. En réalité, les chrétiens sont placés dans une cage, qui n’est même pas dorée.
Le Saint-Siège est en pleine discussion avec Pékin. Il est vrai que de fait, beaucoup de situations ont été arrangées depuis les années 1980. La plupart des évêques officiels ont un statut « romain ». Pourtant, cela reste précaire. On pourrait dénoncer la naïveté des dicastères romains. Il y a quelques mois, un ouvrage a été publié sur les persécutions subies par les évêques chinois. Il faut bien remarquer que personne n’est dupe. Même à Rome.
À cet égard, les tentatives de discussion semblent au point mort entre Rome et Pékin. On ne parle plus de ce sujet où le pape entendait apporter quelque chose de neuf.
Soyons honnêtes : l’année qui s’est écoulée n’a pas été très bonne. Le « cru » 2016 est franchement décevant. La nervosité des autorités nationales et locales se ressent très vivement sur le terrain.
Malgré la politique de négociation avec le Saint-Siège, il y a comme une volonté de rappeler que le Parti n’a pas renoncé au verrouillage. Pourtant, les choses changent. De nombreux chinois découvrent de l’intérêt pour le christianisme.
On recenserait chaque mois 15 000 conversions en Chine. À ce rythme, si l’on fait le calcul, il se passera forcément quelque chose dans les décennies à venir.
Il faut prier pour nos frères chinois et ne pas oublier. On ne peut être que sûr d’une chose : ce qui a été semé dans les larmes sera moissonné dans la joie.
https://www.infocatho.fr/edito-47-prier-chretiens-de-chine/