Egypte: au moins 35 policiers tués dans une embuscade islamisteLocalisation de l'oasis de Bahariya
AFP, publié le samedi 21 octobre 2017 à 10h09
Au moins 35 policiers égyptiens ont péri vendredi dans une embuscade islamiste dans le désert occidental, au sud-ouest du Caire, un des bilans les plus meurtriers depuis le lancement en 2013 d'une série attaques extrémistes contre les forces de sécurité.
Des sources sécuritaire et médicale ont confirmé ce bilan qui pourrait être revu à la hausse.
Cette attaque contre les forces de sécurité égyptiennes intervient au moment où le président Abdel Fattah al-Sissi s'apprête à assister samedi aux commémorations des 75 ans de la bataille d'El-Alamein qui marqua une victoire décisive pour les Alliés contre les forces fascistes lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le chef de l'Etat a maintenu son déplacement dans cette ville du nord, mais a annulé d'autres engagements dans la journée, a indiqué la présidence à l'AFP.
Samedi, à l'entrée de la zone où s'est déroulé l'accrochage meurtrier la veille, deux conducteurs de camion qui s'éloignaient des lieux de l'embuscade ont dit à l'AFP que les forces de sécurité y étaient présentes en masse et que "des avions survolaient la zone", située à moins de 200 kilomètres du Caire.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué que les forces de sécurité, qui traquaient des militants islamistes dans la région, ont été attaquées vendredi en fin de journée sur la route menant à l'oasis de Bahariya, à moins de 200 km du Caire.
Cette oasis fut longtemps une destination touristique très prisée.
Plusieurs "terroristes" ont également été tués lors des affrontements, a indiqué le ministère sans donner aucune précision chiffrée sur le nombre de policiers et d'assaillants morts.
Selon une source proche des services de sécurité, le convoi des forces égyptiennes a été visé par des tirs de roquettes. Des engins explosifs ont également été utilisés par les assaillants.
L'attaque n'a pas été revendiquée. Une fausse revendication du groupuscule extrémiste Hasm, relayée par plusieurs médias égyptiens, a été postée sur les réseaux sociaux peu après les faits. Mais le compte Twitter de Hasm, où sont habituellement diffusées leurs revendications, était inactif depuis le 2 octobre.
- Armée durement touchée -Depuis que l'armée, alors dirigée par le général Al-Sissi, a destitué en 2013 le président démocratiquement élu Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes ont multiplié les attentats visant les militaires et la police.
Les autorités égyptiennes luttent principalement contre la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui multiplie les attentats, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, une région située à l'est de l'Egypte.
Des centaines de soldats et de policiers ont péri dans ces attaques au cours des quatre dernières années.
Un des attentats les plus meurtriers avait tué au moins 21 soldats à un barrage militaire dans le Sinaï le 7 juillet.
En septembre, une attaque de l'EI contre un convoi de la police dans le Sinaï avait fait 18 morts.
Plus récemment, le 13 octobre, six soldats égyptiens été tués par "des éléments terroristes" dans une attaque dans le nord du Sinaï, selon l'armée.
De son côté, le groupe extrémiste Hasm a revendiqué depuis 2016 plusieurs attentats contre la police, des officiels et des juges, au Caire.
Dans leurs revendications, ces groupes n'ont jamais fait état d'une affiliation aux Frères musulmans.
Sous l'effet d'une sévère répression, ce mouvement qui fut longtemps la principale force d'opposition en Egypte, s'est divisé en plusieurs tendances rivales, partagées entre partisans et adversaires du recours à la violence.
L'EI en Egypte, à la différence de l'Irak ou la Syrie, n'a pas été en mesure de s'emparer de centres urbains. Il mène des attaques contre les forces de sécurité, mais aussi contre la minorité chrétienne copte.
Entre fin 2016 et avril 2017, plus d'une centaine de Coptes ont été tués dans trois attaques au Caire, à Alexandrie et à Tanta (nord de l'Egypte).
Le président égyptien a prolongé pour trois mois, à compter du 12 octobre, et pour la deuxième fois l'état d'urgence déclaré en avril. Son régime est très critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme qui estime qu'il a muselé toute forme d'opposition.
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