Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: En Égypte, les droits de l’homme plus que jamais bafoués Mar 24 Oct 2017, 6:03 am | |
| En Égypte, les droits de l’homme plus que jamais bafouésAgnès Rotivel (avec AFP) , le 24/10/2017 à 18h03 Les organisations des droits de l’homme en France dénoncent « la pire crise des droits humains depuis des décennies » en Égypte, à l’occasion de la visite du président Abdel Fattah al-Sissi, à Paris. Le président français qui recevait son homologue mardi 24 octobre à l’Élysée s’est refusé « à donner des leçons hors de tout contexte ». Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à l’ Hôtel des Invalides à Paris le 24 octobre 2017. / Charles Platiau/AFP
En Europe, les droits de l’homme, on en parle et on demande des comptes. En visite officielle à Paris, le président Abdel Fattah al-Sissi l’a appris à ses dépens, d’autant que son bilan est catastrophique dans ce domaine. Son ambassade à Paris n’a pu lui cacher les multiples articles dans lesquels les organisations des droits de l’homme dénoncent « la pire crise des droits humains depuis des décennies » en Égypte.
Plusieurs défenseurs des droits humains détenus Ces extraits tirés du rapport d’Amnesty International pour 2016-2017 sont éloquents :
« Cette année encore, des opposants et des détracteurs du gouvernement ont été arrêtés et détenus de manière arbitraire pour incitation à manifester, actes de "terrorisme" et appartenance à des groupes interdits, comme les Frères musulmans ou le Mouvement des jeunes du 6 avril. Plusieurs défenseurs des droits humains ont également été détenus arbitrairement.
Selon les estimations d’une coalition d’avocats égyptiens spécialistes des droits humains, les forces de sécurité ont arrêté quelque 1 300 personnes dans tout le pays entre la mi-avril et le début de mai, lors d’opérations visant à étouffer des mouvements de protestation. Si la plupart de ces personnes ont été relâchées, certaines ont été poursuivies par la suite.
Plus de 1 400 personnes ont été maintenues en détention provisoire au-delà de la durée légale de deux ans prévue pour la comparution en procès (…) Malek Adly, un responsable du Centre égyptien des droits économiques et sociaux, a été arrêté le 5 mai par les forces de sécurité et accusé de diffusion de « fausses rumeurs » et de tentative de renverser le gouvernement. Avec d’autres avocats, il avait intenté une action en justice pour contester la décision du gouvernement de céder les îles de Tiran et de Sanafir à l’Arabie saoudite. Un tribunal a ordonné sa remise en liberté le 28 août. »
Un bilan qui s’alourdit d’année en année Human Rights Watch (HRW), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Reporters sans frontières (RSF), toutes les organisations dénoncent un bilan qui s’alourdit d’année en année. C’est pourquoi elles ont demandé au président français Emmanuel Macron qui l’a reçu mardi 24 octobre à l’Élysée de dénoncer les violations des droits humains en Égypte. « La France devrait veiller à faire de la situation des droits humains une priorité de ses relations avec l’Égypte. »
« Nous comptons sur vous pour rappeler que la France ne cautionne pas les pratiques répressives de l’Égypte et estime que des réformes significatives en faveur des droits humains, de la démocratie et de la société civile doivent être engagées », ont souligné de leur côté dans une lettre conjointe à Emmanuel Macron les ONG EuroMed Droits, Coordination Sud, FIDH, l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme et RSF.
« Il s’agit de ne pas donner des leçons » Las ! Entre les ventes d’armes et les droits de l’homme, le président français a choisi. « Il s’agit de ne pas donner des leçons hors de tout contexte » et « je suis conscient du contexte sécuritaire » auquel fait face le président égyptien, qui « a un défi, la stabilité de son pays » et « la lutte contre le fondamentalisme religieux », a-t-il déclaré devant la presse.
Pour Mohamed Zarea, vice-président de la FIDH, « la question n’est pas de critiquer, d’émettre des réserves, mais d’agir ». « Il faut en parler publiquement », réplique Hussein Baoumi, responsable de campagne sur l’Égypte pour Amnesty International, pour qui « le silence des gouvernements étrangers » encourage la répression.
Abdel Fatah al-Sissi est arrivé au pouvoir en 2013, après avoir destitué le président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi. La répression s’est abattue en priorité sur les Frères musulmans, mais a touché peu à peu toute l’opposition, les médias, les ONG et la société civile.
« Il n’y a plus aucun espace pour la contestation, de quelque ordre qu’elle soit, en Égypte. Une seule opinion est permise, c’est l’opinion d’État », a dénoncé Hussein Baoumi.
Agnès Rotivel (avec AFP) https://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/En-Egypte-droits-lhomme-jamais-bafoues-2017-10-24-1200886812 |
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