Capucine MODERATION
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| Sujet: États-Unis. Trump, inflexible, menace d’un « shutdown » samedi Ven 21 Déc 2018, 2:07 pm | |
| États-Unis. Trump, inflexible, menace d’un « shutdown » samedi
Publié le 21 décembre 2018 à 21h40 Le Télégramme
(Saul Loeb/AFP)
Face aux parlementaires qui refusent de financer le mur à la frontière mexicaine, Donald Trump brandit la menace d’une paralysie des administrations.
Donald Trump a menacé d’un long « shutdown », la paralysie des administrations fédérales américaines à partir de samedi matin, et en a fait d’emblée porter la responsabilité aux démocrates du Congrès qui refusent de financer un mur frontalier avec le Mexique. La date butoir est fixée à vendredi minuit à Washington (samedi 5 h GMT), à trois jours de Noël. En cas d’absence de compromis entre les deux chambres du Congrès et la Maison Blanche sur le budget fédéral pour l’année 2019, certaines administrations pourraient devoir fermer et mettre des employés en congé sans solde. Le président républicain insiste pour que le financement d’un mur à la frontière avec le Mexique, à hauteur de 5 milliards de dollars, soit inclus dans ce budget. Ou qu’à défaut une enveloppe substantielle soit consacrée à la sécurité aux frontières. « C’est maintenant aux démocrates de déclarer si on a un shutdown ce soir », a-t-il déclaré vendredi depuis la Maison Blanche alors que l’opposition combat vigoureusement la construction de ce mur. « Même le président Ronald Reagan a essayé pendant huit ans de construire un mur à la frontière ou des barrières, mais n’a pas pu le faire. D’autres ont essayé. Nous y arriverons, d’une manière ou d’une autre », a-t-il prévenu dans la matinée dans une série de tweets.
Ce mur - importante promesse de campagne d’un candidat qui avait fait de l’immigration un de ses thèmes majeurs - est la condition sine qua non pour qu’il approuve le budget et ratifie le texte, a-t-il prévenu. Et si les parlementaires démocrates refusent de le voter, le président n’entend pas faire de compromis. La semaine dernière il a même expliqué qu’il serait « fier » de provoquer un « shutdown ». Ce psychodrame du « shutdown », un classique de la politique à Washington, intervient dans un contexte déjà tendu, au lendemain de la démission du ministre de la Défense Jim Mattis qui sonné comme un coup de tonnerre et choqué beaucoup d’élus républicains.
Utile comme la roue ? La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a approuvé jeudi soir un nouveau texte qui va dans le sens des exigences du président, incluant un financement de son mur à hauteur de 5,7 milliards. Le président s’en est longuement réjoui, saluant même vendredi les membres de la Chambre « qui sont revenus à Washington des quatre coins du monde pour voter pour la sécurité à la frontière et le mur » à la veille du long week-end de Noël. Et le milliardaire, dans un autre tweet, de rappeler les résultats du vote : 217 voix pour, 185 contre. Si ce financement a pu être adopté sans voix démocrates à la chambre basse, il n’a aucune chance de passer au Sénat, où 60 votes sont nécessaires. Or les républicains, qui sont loin d’être tous acquis à cette idée, ne contrôlent que 51 des 100 sièges de la chambre haute du Congrès. « Je viens d’atterrir à l’aéroport de Washington pour voter contre ce mur bête », a tweeté le sénateur démocrate Brian Schatz vendredi matin. Pour essayer de convaincre les parlementaires, Donald Trump s’est même fendu d’une comparaison audacieuse vendredi matin, alors que les chaînes de télévision avaient entamé leur compte à rebours dramatique avant le « shutdown ».
« Les démocrates essaient de minimiser le concept du mur, le qualifiant de dépassé. Mais le fait est que rien d’autre ne marchera, et cela est le cas depuis des milliers d’années. C’est comme la roue, il n’y a rien de mieux », a-t-il tweeté. « Je connais la technologie mieux que quiconque », a ajouté l’ancien magnat de l’immobilier, qui retardera ses vacances de Noël dans sa résidence de Floride en cas de shutdown
Des dizaines de milliers de fonctionnaires en congé sans solde Une absence d’accord entre le Parlement et la Maison Blanche signifierait la fermeture de nombreux services fédéraux pendant les fêtes de fin d’année, avec des dizaines de milliers de fonctionnaires placés en congé sans solde et des ministères comme la Sécurité intérieure, la Justice, l’Intérieur ou encore le département d’État perturbés. Les Américains sont habitués à ces bras-de-fer budgétaires qui précipitent la fermeture de services jugés « non essentiels » du gouvernement fédéral, subitement privés de financement et de visibilité. Plus ces blocages durent longtemps, plus leurs conséquences sont lourdes. Le dernier « shutdown », premier de l’administration Trump en janvier 2018, avait duré trois jours. Le précédent, en octobre 2013, avait été bien plus long, 16 jours, même s’il était loin du record de 21 jours de 1995-96. Cette fois, Donald Trump s’est dit prêt à un « très long » blocage pour obtenir le financement d’un mur dont il a fait le leitmotiv de sa politique migratoire.
Si quelque 75 % des services fédéraux ont des budgets approuvés pour plusieurs mois encore et ne seront pas affectés, des ministères importants seront touchés, dont ceux de la Sécurité intérieure, de la Justice, du Commerce, des Transports, du Logement et du Trésor. Ou encore celui de l’Intérieur, qui gère notamment les parcs nationaux très visités en cette période de fête, comme le Grand Canyon. Ces attractions n’avaient pas encore indiqué vendredi à la mi-journée ce qu’elles feraient en cas de confirmation du blocage. Sur la base du « shutdown » de janvier 2018, déjà causé par un désaccord sur la politique migratoire, la plupart des parcs devraient rester ouverts mais réduire leur personnel et services au public (magasins, restaurants…). La statue de la Liberté pourrait devenir inaccessible : elle était restée fermée deux jours en janvier, avant que l’État de New York ne la rouvre en finançant lui-même ses opérations - pour 65 000 dollars par jour. Les grands musées Smithsonian de Washington sont eux aussi généralement contraints de fermer.
Travailler sans être payés En attendant des précisions, le Washington Post estimait que 480 000 employés fédéraux seraient priés de rester chez eux, tandis que la chaîne économique CNBC évoquait 350 000 personnes mises au chômage technique. En revanche, la Maison Blanche, le Congrès, la justice, la police, le transport aérien, les services postaux, ou les services jugés essentiels à la sécurité et protection du pays devraient être globalement épargnés. Près de 420 000 personnes devront néanmoins travailler sans être payées dans l’immédiat, y compris des agents du FBI et de l’agence anti-drogue DEA, ou une majorité des employés du ministère de la Sécurité intérieure, dont dépend la police des frontières et des transports, selon CNBC
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