Ce que l'on sait du sous-marin argentin San Juan, porté disparu Photo transmise par la marine argentine du sous-marin militaire argentin San Juan en 2014
©Handout, AFP
AFP, publié le jeudi 23 novembre 2017 à 20h02
Le sous-marin militaire argentin San Juan a connu une avarie, puis probablement une explosion à bord, avant de disparaître en mer le mercredi 15 novembre à 07h30 locales (10h30 GMT) avec ses 44 marins. Voici ce que l'on sait.
- Explosion -Après avoir craint pour la capacité de renouveler l'air à l'intérieur du submersible, la thèse de l'explosion est désormais la seule piste envisagée, même si elle n'a pas pu être constatée, car le San Juan n'a pas encore été localisé.
"Les stations hydroacoustiques HA10 (île de l'Ascension) et HA04 (Crozet) ont détecté le signal d'un événement impulsif sous-marin survenu le 15 novembre à 13h51 GMT, à proximité de la dernière position connue du San Juan", dit un communiqué de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Otice).
L'explosion explique l'absence d'activation de la balise de détresse et la rupture totale des communications.
- Une avarie à l'origine de l'explosion? -Le commandant du sous-marin, le capitaine de frégate Pedro Martin Fernandez, avait signalé à sa base une avarie, une panne de batterie.
Dans une communication postérieure, le 15 novembre au matin, il indiquait mettre le cap sur la base de Mar del Plata, où il comptait arriver le 19 ou le 20, malgré l'avarie.
Un sous-marin de ce type est généralement équipé de quatre batteries de 50 tonnes chacune. Elles contiennent du plomb et de l'acide sulfurique.
"Il faut faire très attention avec les batteries. En cas de problème, les batteries dégagent de l'hydrogène, au-delà d'un certain pourcentage d'oxygène l'hydrogène devient explosif. En cas d'explosion, tout est perdu sur un sous-marin", selon un ancien sous-marinier sud-américain sous couvert d'anonymat.
- Les recherches -Après avoir sillonné une zone de 500.000 km2, les navires et avions se concentrent désormais sur la zone autour du point d'explosion communiqué par l'Otice, une organisation basée à Vienne, à l'affût des explosions d'origine nucléaire dans le monde (même si ce n'est pas le cas pour le San Juan).
Dans cette région, la profondeur des eaux océaniques est de 200 à 350 mètres.
"Si on dispose d'une position, il peut être trouvé. Si l'explosion l'a envoyé vers le fond, ils peuvent le localiser et l'atteindre, cela dépend de la profondeur".
La femme d'un marin, peut-être en état de choc, a mentionné une profondeur de 3.000 mètres, qui ne correspond pas à la profondeur de la position communiquée depuis Vienne.
S'il repose par 3.000 mètres de fond, il sera difficile d'atteindre le sous-marin.
- Un submersible construit en 1983 -Fabriqué en Allemagne par Thyssen Krupp en 1983, il est entré en service en 1985 dans la marine argentine. De 65 mètres de long, il est équipé de torpilles et il est sorti en juin 2014 du chantier naval Tandanor à Buenos Aires, où il a subi des opérations de maintenance pendant six ans. Pour la marine argentine, il était "totalement opérationnel".
Il était principalement utilisé pour des exercices et des missions de surveillance visant à faire respecter les zones de pêche de l'Argentine dans l'Atlantique Sud, où de nombreux navires étrangers s'aventurent illégalement.
L'Argentine compte deux autres sous-marins: le San Luis, en réparation, et le Salta, amarré dans la base de Mar del Plata.
- Un dispositif de secours -Deux navires ont quitté le port de Comodoro Rivadavia avec des militaires américains équipés de matériel de sauvetage: des petits sous-marins télécommandés et des capsules susceptibles de remonter à la surface les 44 marins argentins ou leurs corps.
La Russie a envoyé jeudi le Yantar, qui était jusqu'à présent au large de la côte ouest de l'Afrique, un navire océanographique disposant d'équipements permettant d'"effectuer des recherches à une profondeur allant jusqu'à 6.000 mètres" grâce notamment à deux sous-marins miniatures.
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