Donald Trump demande à Pékin de faire pression sur la Corée du NordLe président américain menace Pyongyang « d’importantes sanctions supplémentaires » au lendemain d’un nouveau tir de missile nord-coréen.Le Monde.fr avec AFP | 29.11.2017 à 17h32 • Mis à jour le 30.11.2017 à 10h37
image: http://img.lemde.fr/2017/11/29/0/0/3246/2544/534/0/60/0/c28458a_5494433-01-06.jpg
Donald Trump et le président chinois, Xi Jinping, le 9 novembre à Pékin. FRED DUFOUR / AFP
Au lendemain d’un nouveau tir de missile nord-coréen, le président américain, Donald Trump, s’est entretenu mercredi 29 novembre avec le président chinois, Xi Jinping, « à propos des actions provocatrices de la Corée du Nord ».
Lors de cette conversation téléphonique avec M. Xi, M. Trump a appelé Pékin à
« utiliser tous les leviers disponibles pour convaincre la Corée du Nord d’abandonner ses provocations et de retourner sur la voie de la dénucléarisation », a écrit la Maison Blanche dans un communiqué.
Les Etats-Unis appellent tous les pays à couper leurs relations diplomatiques et commerciales avec la Corée du Nord, a par ailleurs affirmé, mercredi, l’ambassadrice américaine aux Nations unies (ONU), Nikki Haley, en menaçant de
« détruire complètement » le régime de Kim Jong-un
« en cas de guerre ».
« Le comportement de la Corée du Nord est de plus en plus intolérable », a lancé la diplomate, lors d’une réunion du Conseil de sécurité convoquée en urgence.
Dans un tweet, Donald Trump a aussi écrit que
« d’importantes sanctions supplémentaires [seraient]
imposées à la Corée du Nord aujourd’hui », sans toutefois préciser lesquelles.
- Citation :
- « Je viens juste de parler avec le président chinois, Xi Jinping, à propos des actions provocatrices de la Corée du Nord. D’importantes sanctions supplémentaires seront imposées à Pyongyang aujourd’hui. Nous allons nous occuper de cette situation ! »
M
me Haley a évoqué la fin de la fourniture de pétrole par la Chine.
Emmanuel Macron s’est lui aussi exprimé sur la situation, déclarant, lors d’une interview à France 24 et à Radio France internationale, après avoir condamné le tir,
« nous devons maintenant accroître les sanctions ». Le chef de l’Etat a ajouté qu’il comptait
« notamment beaucoup sur la Chine et la Russie pour prendre les sanctions les plus difficiles et les plus efficaces sur la Corée » du Nord
.image: http://img.lemde.fr/2017/11/30/0/0/2800/1833/534/0/60/0/49e5fab_14560-1dvhapw.fdhg.jpg
Image diffusée le 29 novembre par l’agence d’information officielle nord-coréenne d’un missile Hwasong-15. KCNA VIA KNS / AFP
« Double moratoire »
Entre la Chine et les Etats-Unis, les négociations à propos de la stratégie à adopter face à la Corée du Nord restent vives. Pékin milite pour un « double moratoire » : le gel des exercices militaires conjoints entre Washington et Séoul contre le gel des programmes militaires nord-coréens. Mais les Etats-Unis rejettent cette possibilité. La Chine n’a pas manqué de saisir la balle au bond après ce dernier essai, réitérant sa proposition de compromis et appelant Washington et Pyongyang au dialogue.
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a déclaré mercredi que son pays était devenu un Etat nucléaire à part entière après le test réussi d’un nouveau type de missile
« capable de frapper la totalité du territoire américain ». Un sérieux camouflet pour Donald Trump, qui avait assuré que le développement de telles capacités
« n’arriverait pas ».Premier tir depuis septembre
Le missile tiré mardi – le premier depuis le 15 septembre – aurait été lancé depuis la région de Pyongsong, au nord de la capitale, dans la province de Pyongan du Sud, vers 2 h 48 (heure locale). Il aurait parcouru 960 km vers l’est et atteint une altitude de 4 500 km. Le vol aurait duré cinquante-trois minutes.
Dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle KCNA, Pyongyang dit avoir tiré un missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-15
, plus performant que son prédécesseur, le Hwasong-14, et qui s’est abîmé en mer du Japon dans les eaux internationales. Dans un premier temps, la chaîne de télévision publique japonaise NHK avait évoqué une chute dans la zone économique exclusive nippone.
Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, avait déclaré mardi que
« la voie diplomatique rest[ait]
viable et ouverte ». « Les Etats-Unis ont toujours la volonté de trouver une voie pacifique vers la dénucléarisation et la fin des actions belligérantes de la Corée du Nord », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Washington a néanmoins réinscrit, le 20 novembre, la Corée du Nord sur la liste du département d’Etat des pays accusés de soutenir le terrorisme, suscitant la colère de Pyongyang. Aujourd’hui, Washington ne dispose plus guère d’options pour accroître la pression sur le régime de Kim Jong-un et doit donc plus que jamais s’en remettre à Pékin.
Le Conseil de sécurité de l’ONU, convoqué la veille par Tokyo, Séoul et Washington, doit se réunir mercredi pour discuter des essais balistiques de Pyongyang.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/11/29/donald-trump-demande-a-pekin-de-faire-pression-sur-la-coree-du-nord_5222289_3216.html#t7WFw4Dt8tdo0oYV.99